ACTUALITÉ
Environnement

Fin de l'Ifen

L'Institut français de l'environnement (Ifen) va cesser de fournir ses données objectives. Cette décision du gouvernement est une vraie mauvaise nouvelle en matière d'environnement et de pollution.

Casser le thermomètre n'a jamais fait tomber la fièvre. C'est pourtant ce que vient de faire le gouvernement en matière de pollutions de l'air, de l'eau, des sols, d'espaces sensibles, d'occupation du territoire... en supprimant l'Ifen, l'Institut français de l'environnement, par un décret publié le 29 novembre dernier. L'Ifen, en effet, c'était le fournisseur de données objectives sur tous les sujets touchant à notre environnement. Peu connu du grand public, il évaluait les politiques menées et publiait régulièrement un pavé sur « l'état de l'environnement en France » qui constituait une mine de données. C'était une source d'informations fiable et utile. C'est, par exemple, notamment sur les données de l'Ifen que la Commission européenne s'était appuyée pour dénoncer la pollution des rivières et des nappes souterraines par les nitrates et condamner la France pour non-respect de la directive européenne. Autre exemple, l'article de « Que Choisir » sur « la protection du littoral en péril » paru l'été dernier (Cliquez ici) citait une étude de l'Ifen sur « l'artificialisation du littoral » qui mettait en évidence l'urbanisation galopante qui touche le bord des côtes en dépit de la loi littoral censée le protéger.

Rationnalisation

Un premier coup de canif a déjà été donné à l'organisme en 2004, quand un décret l'a fait passer du statut « d'établissement public » à celui de « service à compétence nationale ». Cette fois c'est bien pire, l'Ifen disparaît. Il est réduit au rang de simple service du Commissariat général au développement durable, lui-même intégré au ministère du Développement durable. Une décision prise au nom de la réorganisation et de la rationalisation. Mais le résultat, c'est que les statistiques et l'observation de l'environnement passent sous le contrôle direct du ministre. Il y a fort à craindre que les données qui fâchent, celles qui mettent en évidence l'échec des politiques menées - et elles sont nombreuses en matière de lutte contre les pollutions -, restent sous le boisseau.

Élisabeth Chesnais

Élisabeth Chesnais

Lire aussi

Soutenez-nous, rejoignez-nous

La force d'une association tient à ses adhérents ! Aujourd'hui plus que jamais, nous comptons sur votre soutien. Nous soutenir

image nous soutenir

Newsletter

Recevez gratuitement notre newsletter hebdomadaire ! Actus, tests, enquêtes réalisés par des experts. En savoir plus

image newsletter