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Marchands de meubles

Le temps des sanctions

Comme on pouvait s'y attendre, la pêche a été bonne ! La Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) a contrôlé les marchands de meubles précaires. Ces derniers s'installent quelques mois dans des locaux en périphérie des villes et démarchent le consommateur par téléphone, voire à domicile. Mais les méthodes utilisées sont souvent douteuses ou illégales. La Répression des fraudes a transmis 31 procès-verbaux à la justice.

Ils sont l'une des plaies du secteur de l'ameublement. En cause, ces établissements qui occupent de manière précaire des locaux en bordure des villes puis qui disparaissent au bout de quelques mois, après avoir piégé de nombreux consommateurs. Sensibilisée à ces dérives par les enseignes de meubles traditionnelles, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a mené l'enquête au cours du quatrième trimestre 2007. Les résultats viennent d'être publiés. Et comme on pouvait s'y attendre, les inspecteurs ne sont pas rentrés bredouilles !

Les 659 actions de contrôle diligentées dans 165 magasins de ce type leur ont en effet permis de relever 123 anomalies (soit un taux infractionnel de 18,7 %) ayant donné lieu à 31 PV transmis à la justice. En cause : des annonces trompeuses, de faux rabais, des documents commerciaux incomplets ou non communiqués et des entorses aux règles du démarchage.

Rabais et remises fantaisistes

Il est vrai que ce mode de commercialisation des meubles porte en lui les germes de l'abus ! Lorsqu'ils s'installent dans un local commercial après avoir signé un bail précaire, la DGCCRF explique que « ces établissements recrutent leurs clients par téléphone ou en se rendant à leur domicile pour leur annoncer qu'ils font partie des privilégiés à qui seront offerts des cadeaux sans obligation d'achat et qu'ils auront la possibilité de gagner des lots plus importants à condition de se présenter en couple au magasin ». Une fois sur place, les consommateurs sont pris en main. À coups de rabais et autres remises fantaisistes, les vendeurs vont les convaincre d'acheter des meubles alors même qu'ils n'en avaient pas l'intention. En outre, pour éviter toute marche arrière de leur part, le mobilier est souvent livré dans la journée alors que, légalement, l'acheteur dispose d'un délai de rétractation de 7 jours.

Sur la foi de documents qu'elle a saisis lors de son enquête, la DGCCRF a pu établir que « le prix affiché n'était jamais appliqué, que le coefficient d'affichage s'établissait à 5,50 par rapport au prix d'achat hors taxes et que le coefficient des ventes se situait entre 2,07 et 4,51 avec une moyenne de 2,73 ». Bref, des marges plus que confortables !

Arnaud de Blauwe

Arnaud de Blauwe

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