
par Audrey Vaugrente
par Audrey Vaugrente
Est-il raisonnable de suivre un régime pour perdre du poids ? Dans un but esthétique, certainement pas. La plupart des régimes amaigrissants ne sont pas efficaces dans la durée et entraînent une reprise rapide des kilos perdus. Ce fameux effet yo-yo a des effets délétères sur la santé physique (risque accru de maladies cardiovasculaires, diabète…), mais aussi sur le plan psychologique (sentiment d’échec, baisse de l’estime de soi, troubles alimentaires…).
Il y a un véritable intérêt à s’alléger lorsqu’on souffre de surpoids ou d’obésité, et des maladies qui peuvent leur être associées (diabète, hypertension…). « Une réduction du poids de 3 à 5 %, durable, améliore le taux de triglycérides, de la glycémie, et réduit le risque de développer un diabète de type 2 », chiffre ainsi la Haute Autorité de santé (HAS). Au-delà de 10 %, les bénéfices se font sentir sur la pression artérielle, le cholestérol et diminuent le recours aux médicaments. Pour autant, on ne recommande pas de suivre un régime drastique. On conseille plutôt d’y aller progressivement : redonner la priorité à la perception des signaux de faim et de satiété, réguler la composante émotionnelle de l’alimentation et viser une alimentation équilibrée et variée. La HAS se montre d’ailleurs très critique à l’égard des régimes déséquilibrés ou très restrictifs, et recommande aux soignants d’alerter sur les risques qu’ils entraînent.
Pas question, donc, de céder aux régimes à la mode. Très souvent extrêmes et peu équilibrés, ils engendrent une perte de masse musculaire et aboutissent à un échec, avec une reprise de poids équivalente dans 80 % des cas. « Le corps n’aime pas la radicalité : il y réagit et entraîne souvent une reprise du poids », explique le Pr Sébastien Czernichow, médecin nutritionniste. Comme l’a montré l’Agence de sécurité sanitaire en 2011, les régimes stars induisent des déficits en minéraux, vitamines, fibres et des excès de protéines et sodium. Quel est donc le meilleur modèle à viser ? C’est l’alimentation méditerranéenne. En rééquilibrant l’assiette, elle permet de réduire la part d’aliments très caloriques sans trop forcer, donc de perdre du poids. « On ne parle plus de régime amaigrissant, résume le Pr Czernichow. La réduction des apports caloriques doit être de 500 kcal/jour en moyenne. Les recommandations actuelles ciblent surtout le comportement alimentaire. » Autre option potentielle : le jeûne intermittent. Il pourrait aider à perdre du poids et quelques travaux le présentent comme une stratégie complémentaire en cas de diabète non insulinodépendant.
Si l’on souhaite perdre du poids, il ne faut pas hésiter à en parler avec son médecin traitant. Cette consultation permettra de mettre en place des objectifs progressifs et raisonnables et d’organiser un suivi régulier. « On sait que c’est important pour obtenir des changements durables, insiste le Pr Czernichow. Une simple fiche d’information ne suffit pas, il faut accompagner le patient sur le long cours. »
Audrey Vaugrente
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