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Télévision (infographie)

Vous et votre téléviseur

Via un questionnaire diffusé dans la newsletter de l’UFC-Que Choisir, les internautes étaient invités à livrer diverses informations sur leur téléviseur et à se confier sur leurs habitudes de téléspectateur. Nous avons reçu près de 7 000 réponses exploitables. 

Votre équipement

Près de deux téléviseurs par foyer

Dans les foyers français, le téléviseur est réellement incontournable, ce qui ne constitue pas une surprise ! Ainsi, dans notre étude, 97 % des consommateurs en possèdent au moins un. Ce taux est très proche de celui donné par le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel). En 2014, dans son Observatoire de l’équipement audiovisuel, régulièrement remis à jour, l’institution estimait que 96,7 % des foyers français étaient dotés d’au moins un téléviseur. Le CSA notait cependant que ce taux « enregistrait une nouvelle baisse », soit 1,4 point de moins par rapport à l’année précédente. Mais le téléviseur reste, ajoute le CSA, l’écran le plus répandu dans les habitations, devant le micro-ordinateur (avec un taux d’équipement d’environ 80 %), le smartphone (59 %) et la tablette tactile (32 %). Autant d’appareils qui permettent également de regarder les programmes des chaînes de télévision (voir plus bas).

Notre enquête révèle par ailleurs qu’un deuxième téléviseur à la maison est presque devenu la norme (1,7 poste par foyer). L’appareil principal, objet de notre étude, est neuf fois sur dix installé dans le salon. Le second poste étant placé dans une chambre (parent ou enfant), la salle à manger ou la cuisine. Et dans le lot, on trouve encore probablement de nombreux postes à tube cathodique.

 

L’écran cathodique, un vieux souvenir

Peu de temps après le tournant de l’an 2000, les Français ont progressivement découvert les écrans plats. Une révolution ! Très vite, les appareils cathodiques ont fait place nette dans les rayons pour rejoindre celui des antiquités. Ou passer dans une pièce secondaire, chassé du salon par ces télés moins encombrantes. Mais le rééquipement en téléviseur de la population s’est réellement accéléré autour des années 2010, à l’occasion du passage progressif à la TNT (télévision numérique terrestre) et de la généralisation de la diffusion en haute définition (HD). Au début de l’ère de l’écran plat, deux technologies cohabitaient : le LCD et le plasma. Ce dernier est désormais très marginal. Si les modèles plasma produisaient en général une image de qualité, ils ont été pénalisés par leur consommation mais aussi leur prix élevés. Les consommateurs s’en sont rapidement détournés.

Le LCD a pour sa part continué son petit bonhomme de chemin. Et, surtout, a su évoluer. Le LED, une déclinaison du LCD classique, a désormais été adopté par la plupart des écrans. En parallèle, pour animer un marché qui commençait à décliner en volume (en 2011, année record, il s’est vendu près de 9 millions de téléviseurs contre environ 5 millions actuellement), les fabricants ont doté leurs appareils de nouvelles fonctions… qui n’ont pas toutes été heureuses. Si la télé connectée (Smart TV, soit la possibilité de se connecter sur le Net) finira bien par séduire le public, la 3D (télé en relief) a été un vrai flop, faute de contenus disponibles dans ce mode. Elle est pourtant présente sur la quasi-totalité des écrans de grande et moyenne taille mis en vente. L’UHD (ultra haute définition), qui se généralise sur les téléviseurs, pourrait d’ailleurs connaître le même sort, pour les mêmes raisons (absence de contenus).

Quoi qu’il en soit, ces évolutions permettent de comprendre les chiffres de notre enquête. Rien d’étonnant, en effet, à ce que 92 % de notre échantillon regarde la télévision sur un écran plat, vieux d’en moyenne 3,5 ans et déjà doté de nombreuses fonctionnalités (45 % proposent une qualité HD).

 

Samsung, marque dominatrice

Les consommateurs ont-ils vraiment le choix ? En tout cas, difficile d’échapper à la marque Samsung. Le fabricant a choisi de multiplier les références dans les diverses tailles d’écran. Une stratégie que l’on perçoit clairement lors de la consultation des tests comparatifs de « Que Choisir », où Samsung est dès lors naturellement surreprésenté. Et vu le nombre de références placées en rayons, il est également logique que cette marque figure souvent parmi nos « Meilleurs choix ». Notre enquête reflète bien cette réalité : c’est Samsung qui est la marque la plus présente chez les téléspectateurs de notre échantillon. Nombre d’entre eux font également toujours confiance à Philips… en pensant probablement que leurs téléviseurs sont toujours de production européenne. Erreur : la marque néerlandaise ne fabrique plus de téléviseurs. Ces derniers sont en réalité fabriqués sous licence par un groupe chinois, TCL !

 

Des écrans à plus de 700 €

En moyenne, les téléviseurs de notre enquête sont âgés de 3,5 ans. Donnée à mettre en regard de leur prix moyen : 729 €. Depuis plusieurs années, les fabricants se livrent une guerre féroce sur les tarifs. Pour « faire du volume », ils ont resserré leurs coûts. À tel point que le secteur est devenu très peu rentable. Certains industriels vont même jusqu’à affirmer qu’ils ne gagnent plus d’argent sur les téléviseurs. Dans ce contexte de baisse constante des prix, les 729 € de notre enquête pourront paraître élevés. Ce chiffre n’en donne pas moins des indications précieuses. Pour leur téléviseur principal, les internautes ayant rempli notre questionnaire ont très probablement opté pour des écrans de grande taille (le cœur du marché se situe maintenant sur les diagonales de 40/42 pouces, soit 101/107 cm), plutôt haut de gamme. Une analyse plus fine de ce coût moyen montre toutefois que la fonte des prix des téléviseurs est une tendance lourde. Pour les modèles de plus de 5 ans, il était à 770 €, contre 705 € pour ceux achetés il y a moins de 6 mois, soit tout de même 65 € de moins. Instructif !

 

Un achat bien préparé

Avant d’acheter, les consommateurs se sont à 63 % renseignés sur les modèles disponibles (tests comparatifs, articles de presse…) mais un peu plus de la moitié d’entre eux (52 %) s’est finalement décidée une fois en magasin, sans trop faire attention aux conseils ou directives du vendeur (pour 64 %) : tel est le portrait-robot acheteurs ! À propos des vendeurs, notons toutefois une certaine loyauté… qui n’a pas toujours été aussi forte. Une enquête de l’UFC-Que Choisir menée fin 2014 dans 1 042 grandes surfaces spécialisées (Darty, Fnac, Boulanger…) ou non (Auchan, Carrefour…), publiée dans le numéro d’avril 2015 du mensuel « Que Choisir », montrait que la majorité d’entre eux ne poussaient pas les clients à abandonner leurs écrans récents pour d’ores et déjà passer à l’UHD. Ces vendeurs « honnêtes » dans leurs conseils affirmaient que cela était prématuré étant donné l’absence quasi totale de programmes diffusés, pour l’instant, dans ce mode.

Vos habitudes de téléspectateur

Près de 4 heures devant sa télé !

Plus de temps qu’il n’en faut pour faire Paris-Marseille en TGV (entre 3 h  et 3 h 15) : en moyenne, les participants à notre enquête passent quotidiennement 3 h 44 devant leur écran de télévision ! Une durée comparable à celle constatée par d’autres études sur le sujet. Mais cette consommation télévisuelle varie selon la tranche d’âge. On pouvait s’en douter, les retraités (65 ans et plus) sont les plus accros aux programmes télévisés : 4 h 04, soit 2 h 40 de plus que les 18-35 ans. Cela étant, les habitudes des téléspectateurs sont en train de doucement évoluer : si 53 % des répondants affirment regarder les images diffusées par les chaînes uniquement sur leur téléviseur, ils sont, par exemple, 37 % à indiquer les regarder aussi sur leur ordinateur.

Autre question qui se pose : comment les téléspectateurs de notre enquête reçoivent-ils les images sur leur poste de télévision ? Apparemment, nous avons à faire à des foyers assez « branchés » puisque, dans 45 % des cas, elles passent par l’ADSL. Et ils ne sont plus que 36 % à les capter par l’antenne râteau de leur toit. Dans son Observatoire, le CSA notait pour sa part qu’en 2014, ce taux était de 59 %. Mais il diminue régulièrement.

Un appareil « multimédia »

Le téléviseur est-il en passe de devenir l’« appareil multimédia » central du foyer ? Vu le nombre de périphériques que nos téléspectateurs y connectent, on peut le penser : une proportion non négligeable d’entre eux y branchent un lecteur DVD ou un ordinateur, plus rarement un appareil photo ou une console de jeu. Et un appareil se fait remarquer : le magnétoscope ! On pouvait légitimement s’attendre à ce qu’il ait rejoint depuis longtemps les placards, balayé par l’évolution numérique. Or, dans notre étude, il est encore branché au téléviseur pour… 33 % des foyers, ce qui demeure important. On le comprend cependant mieux lorsque l’on se penche sur le profil de nos répondants : plus des trois quarts d’entre eux ont dépassé les 55 ans. Des générations qui ont vu naître le magnétoscope et vécu de longues années avec lui. Et qui ont certainement accumulé de nombreuses cassettes VHS. Dès lors, difficile pour certains de les reléguer dans le placard aux souvenirs !

 

Des services annexes connus

Selon notre enquête, 3 foyers sur 10 sont abonnés à une chaîne payante (Canal Plus, Canalsat, beIN Sports…), ce qui est conforme à la proportion nationale. Autre enseignement, les services annexes proposés par les réseaux de télévision et/ou la box sont désormais plutôt connus. Mais le taux d’utilisation est nuancé. Si 63 % – un taux élevé – disent avoir recours à la télévision de rattrapage (« replay », ou visionnage après coup de programmes déjà diffusés), ils ne sont plus que 19 % à s’adonner à la vidéo à la demande (VOD ou possibilité de louer à distance des films plus ou moins récents). Il est vrai que le premier service est gratuit et le second  payant (quelques euros par film avec possibilité de le visionner dans un temps limité) !

 

Des programmes à améliorer

Ce n’est pas le moindre des paradoxes. Les Français reconnaissent qu’ils restent assis chaque jour de longues heures devant leur télévision mais, en même temps, ils ne sont pas satisfaits des programmes diffusés (seuls un quart l’est !). L’essor de la TNT a permis d’augmenter sensiblement le nombre de chaînes gratuites : on en compte aujourd’hui 25 (contre 6 auparavant), plus les chaînes locales. Une quantité qui ne fait donc visiblement pas la qualité. Aux yeux des téléspectateurs, plusieurs de ces chaînes ne seraient que des robinets à images sans intérêt. Et si, au fil des ans, les réseaux historiques (TF1, F2, M6…) ont vu leur audience s’éroder au profit de ces nouvelles arrivées, certaines (par exemple, France 4) ont effectivement du mal à trouver leur public… Par ailleurs, une petite majorité de téléspectateurs estime que la TNT n’a pas réellement entraîné d’amélioration de la qualité de la réception. Jugement curieux, dans la mesure où, de l’avis général, il n’y a pas photo entre une image diffusée en analogique (le mode de diffusion « historique ») et le numérique devenu la règle depuis quatre ou cinq ans ! Peut-être il y a-t-il de la confusion dans l’esprit des participants à notre enquête… Ajoutons toutefois qu’avec la réception via l’antenne râteau, c’est tout ou rien : soit on reçoit correctement la chaîne, soit c’est l’écran noir. Bref, pas de demi-mesure ! Ainsi, dans les quelques zones mal couvertes qui subsistent en France, des logements n’arrivent toujours pas à capter toutes les chaînes de la TNT.

Arnaud de Blauwe

Arnaud de Blauwe

Nadia Ejdaa

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