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TrainEt maintenant la concurrence sur le TGV Paris-Marseille

BC

par Boris Cassel

La compagnie italienne Trenitalia lance, le 15 juin, un service de trains à grande vitesse entre Paris et Marseille. Les billets sont, selon nos constatations, un peu moins chers que ceux de la SNCF mais les trajets sont plus longs et les conditions de remboursement moins généreuses. 

En résumé

  • À partir du 15 juin, la compagnie italienne Trenitalia inaugure une nouvelle liaison TGV entre Paris et Marseille.
  • L'arrivée de Trenitalia apporte des prix généralement plus compétitifs que ceux de la SNCF. Cependant, les temps de trajet avec Trenitalia sont sensiblement plus longs et la fréquence des départs est bien moindre.
  • La SNCF conserve l'avantage en matière de remboursement en cas de retard, sa garantie « G30 » s'activant dès 30 minutes de retard avec des taux d'indemnisation plus généreux.

À jamais les premiers ! Les passagers du train rouge « Frecciarossa » partant de la Gare de Lyon le dimanche 15 juin à 5 h 55 inaugureront le Paris-Marseille à grande vitesse, mais sans la SNCF. Assurant déjà des Paris-Lyon et Paris-Milan, la compagnie italienne Trenitalia lance en effet, à l’approche de l’été, un nouveau service ferroviaire entre la capitale et la cité phocéenne. Que faut-il espérer de cette arrivée à la concurrence sur le Paris-Marseille, l’un des itinéraires les plus fréquentés de France ?  

Temps de parcours et fréquence : avantage SNCF

Trenitalia déboule avec 4 allers-retours par jour entre Paris-Gare-de-Lyon et Marseille-Saint-Charles. Il n’y a donc que deux nouveaux départs le matin (dans les deux sens), idem l’après-midi. On est encore assez loin de la fréquence proposée par la SNCF. En cumulant l’offre haut de gamme Inoui et les plus accessibles TGV Ouigo, la compagnie publique française propose en effet plus d’une vingtaine d’allers-retours quotidiens entre Marseille centre et Paris centre.

Plus étonnant, les trajets sont sensiblement plus longs à bord des Frecciarossa que dans les TGV. Le meilleur temps de parcours affiché par Trenitalia est de 3 h 20 sur cette ligne. L’un de ses trains prend même 4 h 06 pour réaliser ce parcours. De son côté, pour les trajets sans correspondance, la SNCF oscille entre 3 h 05 et 3 h 23.  

→ Lire aussi : Concurrence des TGV - Pourquoi est-ce si lent ?

Prix : avantage Trenitalia

Selon l’autorité de régulation des transports, l’ouverture à la concurrence du Paris-Lyon s’était traduite, il y a quelques années, par une baisse des prix de l’ordre de 10 %. Difficile de dire si un tel phénomène va se reproduire sur le Paris-Marseille.

Mais force est de constater que Trenitalia arrive avec des prix plutôt compétitifs. Comparons, par exemple, les tarifs pour un week-end, hors vacances scolaires, tels que celui du vendredi 27 au dimanche 29 juin. Le prix le plus bas proposé par la SNCF est de 154 € (l’aller-retour) contre 120 € pour Trenitalia. Ce sont les meilleurs tarifs proposés dans la journée, impliquant donc des départs et retours en décalé (trajets en matinée). Si l’on se base sur des horaires plus classiques pour un week-end (départ vendredi soir, retour dimanche soir), l’écart se creuse avec un voyage à partir de 198 € chez Trenitalia contre 272 € pour la SNCF.

Nous avons répété ce genre de comparaison pour quelques week-ends de grands départs, tels que ceux du 14 juillet et du 15 août. Et étonnamment, l’écart se resserre entre les deux offres, Trenitalia restant malgré tout toujours moins cher d’une trentaine d’euros.  

Attention, ces calculs ont été effectués pour des voyageurs ne disposant pas de programme de réduction du type Carte avantage. Facturée 49 €, cette dernière rebat un peu les cartes. Grâce à elle, vous pouvez bénéficier de prix plafonnés à 89 € sur cette distance (dans les TGV Inoui), ce qui peut rendre les tarifs SNCF finalement plus avantageux ‒ à certaines heures ‒ que ceux de son concurrent italien.

Remboursement en cas de retard : avantage SNCF

Attention aux conditions de remboursement en cas de retard. Trenitalia se calque sur le minimum imposé par la réglementation européenne, soit 25 % du prix du billet si le train a entre 1 h et 2 h de retard. Son indemnisation grimpe à 50 % pour un décalage à l’arrivée de 120 minutes ou plus.

Clairement, la SNCF fait beaucoup mieux. Comme son nom l’indique, la garantie « G30 » se déclenche plus tôt, dès la 30e minute de retard à l’arrivée. Elle est aussi plus généreuse pour les grands retards. Elle ouvre ainsi le droit à 25 % de remboursement du billet entre 30 min et 2 h, 50 % entre 2 h et 3 h et jusqu’à 75 % au-delà de 3 h.

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