COMMENT NOUS TESTONS

MatelasLe protocole

Dans la note finale attribuée aux matelas, le soutien du dormeur est le critère le plus important, tant à l’état neuf qu’après 8 à 10 années d’usage. Nous tenons aussi compte de l’impact environnemental du matelas, dont l’analyse de son cycle de vie (de l’origine des matières au recyclage).

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Soutien

Deux personnes de taille et de corpulence opposées (petit mannequin de 1,55 m et 54 kg ; grand mannequin de 1,90 m et 110 kg) reposent tour à tour sur le matelas en position dorsale puis latérale. L’enfoncement du corps est évalué par photogrammétrie. Ce test nous renseigne sur la capacité de la construction à soutenir correctement la colonne vertébrale (absence de déformation). Un matelas capable de bien soutenir ces personnes extrêmes l’est aussi pour 90 % de la population.

Pression

On mesure la pression maximale et globale calculée lorsqu’un mannequin de 80 kg et 1,75 m repose allongé sur le dos sur un fin matelas équipé de 10 240 capteurs lui-même posé sur le matelas à évaluer. Des valeurs élevées peuvent mettre en avant des zones trop dures et donc inconfortables (risque de réveil nocturne, nécessité de bouger). La pression maximale est enregistrée sur la partie haute du corps seulement (le torse sans les bras) et la pression totale prend en compte tout le corps (donc de la tête aux pieds).

Fermeté

Elle est classée de « très souple » à « très ferme » suite au calcul de la dureté du matelas par l’application successive de plusieurs points de pression de forces différentes (test normatif).

Maintien

L’affaissement est évalué lors de l’application progressive de deux demi-sphères espacées de 50 cm sur la surface du matelas. L’espace non compressé ne doit pas s’affaisser. La résistance à l’enfoncement est calculée à la suite de l’application d’une force progressive de 1 000 N (environ 100 kg) au centre du matelas. Ce dernier doit pouvoir résister sans se compresser exagérément. La stabilité nous renseigne sur la capacité du matelas à amortir les chocs et donc les mouvements sans pour autant les entraver.

Mémoire de forme

On mesure l’intensité viscoélastique du matelas (de faible à très intense), pour les modèles offrant une ou plusieurs couches viscoélastiques.

Ventilation

On estime la capacité du matelas à « respirer » en calculant sa capacité à absorber l’eau contenue dans deux éponges placées sur une grille au-dessus du matelas pendant 5 heures à 37 °C.

Chaleur

Le matelas est classé de « très froid » à « très chaud » suite au relevé de la consommation électrique nécessaire pour chauffer et maintenir une plaque de cuivre isolée à 37 °C à la surface du matelas pendant 8 heures, ce dernier étant dans une chambre climatique à 0 °C (et 50 % d’humidité relative).

Endurance (environ 8 à 10 ans)

Un rouleau de 140 kg effectue 30 000 cycles aller-retour dans le sens de la largeur du matelas. À la fin de l’endurance, le soutien est à nouveau étudié avec les mêmes mannequins que sur matelas neuf. La perte de fermeté et de hauteur est aussi calculée. Toute dégradation du matelas est notée.

Impact environnemental

Chaque matelas est pesé puis découpé afin d’effectuer un inventaire précis de chacune des couches et des matériaux utilisés. L’analyse de cycle de vie complète est ensuite réalisée afin de calculer l’impact carbone de chaque matelas (matériaux, assemblage, transport, fabrication, distribution puis recyclage en fin de vie ; équivalence en CO2 en kilos et en kilos par mètre carré). À cela s’ajoute le nombre de couches et de matériaux utilisés dans la construction, puis l’aptitude au recyclage de cette dernière (facilité de séparation des différentes couches). La présence avérée de matériaux recyclés dans la construction et de labels environnementaux offre un bonus à la note du matelas pour l’impact environnemental.

Qualité de la construction et résistance au lavage de la housse

Chaque matelas est étudié attentivement et noté notamment sur la qualité de ses coutures et de ses fermetures, sur la solidité des poignées, etc. Les housses amovibles sont lavées selon les températures de lavage recommandées par le fabricant puis à 60 °C si la recommandation en est inférieure. La housse ne doit pas rétrécir et elle doit être facile à retirer et surtout à remettre en place. La facilité de manipulation du matelas est ajoutée à ce chapitre.

Inflammabilité

Trois cigarettes allumées sont placées en trois endroits différents du matelas et doivent s’éteindre rapidement sans pénétrer le coutil et encore moins les couches inférieures.

Analyses chimiques

Les biocides isothiazolinones et le pyrithione de zinc, utilisés comme antiacariens, antibactérien et antimoisissures, sont recherchés dans les matériaux des matelas.

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Nadège Mazery

Nadège Mazery

Rédactrice technique

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