
Observatoire des pesticides
Comment nous avons procédé
→ Observatoire des pesticides : Analyses portant sur plus de 5 000 produits
Pour estimer la fréquence de contamination par des pesticides à risque des différents aliments présentés dans cet observatoire, nous nous sommes basés sur les résultats d’analyses de 5 150 échantillons issus de l’agriculture conventionnelle (uniquement des produits végétaux, bruts ou transformés). Ces données sont issues des analyses réalisées par les autorités françaises en 2019 (dernières données disponibles) parmi lesquelles nous avons retenu les types d’aliments pour lesquels un nombre minimal de 20 échantillons avait été prélevé (ceux qui en comportaient moins – tels que dattes, abricots, panais, etc. – ont été exclus, du fait d'un risque trop important de non-représentativité de l'échantillon).
Nous avons croisé la liste des résidus de pesticides détectés dans chaque type d’aliment avec deux autres types de données :
- la liste de 906 substances recensées par l’Anses en avril 2021, pour lesquelles existent ‒ au minimum ‒ des données expérimentales pouvant suggérer un effet sur les voies hormonales ;
- le classement CMR (cancérogène, mutagène et/ou reprotoxique) des substances tel qu’il est consigné dans le règlement européen n° 1272/2008, exporté au 20 décembre 2021 depuis la base de données Pesticides de la Commission européenne. Les derniers classements entérinés, qui entreront en vigueur prochainement, ont également été pris en compte.
Les chiffres cités dans notre enquête reposent sur des analyses qui sont, pour une minorité d’entre elles, réalisées sur des denrées ciblées par les autorités, car jugées à risque de contamination. Il est donc possible qu’ils représentent une surestimation de la contamination de l’alimentation des Français. Mais nos chiffres pourraient aussi être sous-estimés, puisque nous n’avons pas tenu compte de toutes les catégories de danger associées aux produits phytopharmaceutiques (immunotoxicité, neurotoxicité…) et que toutes les substances actives n’ont pas été recherchées dans les analyses effectuées par les autorités. L’oxyde d’éthylène, par exemple, n’était pas sondé en 2019… avant de se rendre compte, l’année suivante, que ce pesticide, présumé mutagène, polluait à des taux très élevés un nombre considérable d’aliments (graines de sésame, mais aussi épices, infusions…). Quoi qu’il en soit, ces données sont jugées suffisamment fiables pour servir de base à l’évaluation, par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), de l’exposition de la population européenne aux résidus de pesticides et des risques pour la santé qui en découlent.
→ Observatoire des pesticides : Analyses portant sur plus de 5 000 produits

Elsa Abdoun

Cécile Lelasseux
Rédactrice technique