Morgan Bourven
Une méthode propre et pratique
Les centaines de millions de capsules de café consommées chaque année en France représentent des montagnes de déchets. Il est possible de s’en passer.
Les capsules ou les dosettes ont su se rendre indispensables tant il est pratique de se faire couler un petit noir en quelques secondes. Difficile de s’en passer, même si l’on sait pertinemment qu’elles constituent une aberration écologique. Les montagnes d’unités vendues chaque année (10 milliards rien que pour Nespresso) sont en effet très peu recyclées ; entre 20 et 25 %, selon les estimations.
De nombreuses marques proposent des versions rechargeables si l’on souhaite consommer plus responsable. En plastique ou en Inox, elles coûtent de 5 à 20 € en fonction de leur qualité et des accessoires fournis : presse, cuillère, brosse… Attention, cependant, car leur conception varie. Évitez, par exemple, celles dotées d’un filtre plastique refermable : l’eau n’a pas le temps de monter en pression dans la capsule et le breuvage délivré s’apparente plus à du café filtre. Certaines disposent d’un couvercle fixe en Inox ou en silicone. C’est mieux en matière de goût, mais elles risquent d’abîmer la machine, qui doit davantage forcer pour faire le café. Préférez les modèles se refermant avec un film jetable (en aluminium, papier alimentaire, etc.) qui, à défaut d’être complètement « zéro déchet » – certains sont néanmoins compostables –, ressemblent le plus à des capsules classiques.
L’inconvénient de ces alternatives ? Les recharger est fastidieux et salissant. Or, « pour changer les habitudes, il faut que cela devienne un plaisir », note Jean de Boisredon, cofondateur de la société Caps Me.
Un appareil français innovant
Avec Thibaut Louvet, étudiant comme lui en école d’ingénieur, il a imaginé une solution de recharge propre et amusante. Pendant le premier confinement, ils ont imprimé en 3D une centaine de prototypes avant d’avoir un déclic : « Coller une boîte de café sur un système simple de remplissage. » Ils ont donc élaboré un shaker en Inox équipé d’un mécanisme qui, d’un mouvement de main, permet de préparer une capsule en 15 secondes « sans en mettre partout sur le plan de travail ». Ludique et pratique, le produit – qui sera entièrement fabriqué en France à partir de novembre, d’après ses concepteurs – s’est déjà écoulé à plus de 25 000 exemplaires et a remporté une médaille d’or au concours Lépine. Les deux associés prévoient de lancer, en fin d’année, un équivalent adapté aux capsules Dolce Gusto.