Florence Humbert
Vins françaisChronique d'une crise annoncée
Le monde viticole français traverse une phase critique. L'expression du terroir, fondement des appellations d'origine, perd du terrain sous les coups de boutoir de la concurrence du Nouveau Monde, basée sur des vins de cépage et de marque. Si des réformes sont nécessaires, attention à ne pas y perdre notre âme.
La crise couvait depuis une décennie. Cette fois, elle est là. Et personne ne doute qu'elle sera longue et douloureuse. Dans toutes les régions viticoles (à l'exception de la Champagne), les cuves débordent et, conséquence directe, les prix sont en chute libre. En Languedoc-Roussillon, des centaines de vignerons à bout de ressources sollicitent le RMI tandis que, dans le Bordelais, de nombreuses mairies sont submergées de demandes de transformation du vignoble en terrains à bâtir. « Aujourd'hui, la crise est structurelle. Une page de l'histoire viticole est en train de se tourner », estime Jean Huillet, président de la CFVDP (Confédération française des vins de pays). Jusqu'à présent, c'était facile. En période de surproduction et de baisse des prix, les viticulteurs descendaient dans la rue pour donner plus de poids à leurs responsables syndicaux qui actionnaient les leviers publics pour obtenir des subsides. Et c'était reparti pour un tour. Désormais, ça ne marche plus. Et les plans de sauvetage mis en place par le ministre de l'Agriculture ne suffiront pas à enrayer la crise.
Menace
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