GUIDE D'ACHAT
Monoroue électrique

Comment choisir sa gyroroue

Dans la foulée du pionnier Solowheel, de nombreux fabricants ont lancé leur gyroroue (monoroue électrique ou SBU pour « self balancing unicycle »). Ces appareils, vendus entre 500 et 2 000 €, allient souplesse et confort pour les trajets urbains quotidiens. Puissance du moteur, batterie et maniabilité varient d’un modèle à l’autre. Voici les principaux critères à étudier pour choisir le vôtre.

Diamètre de la roue

La plupart des monoroues mesurent 14 pouces (35,5 cm environ) ou 16 pouces (40,6 cm). Ces diamètres offrent en effet un bon compromis entre maniabilité et stabilité. Certains fabricants s’aventurent dans les extrêmes, avec des modèles plus petits (10 ou 12 pouces, soit 25,4 ou 30,5 cm) pour plus de réactivité ou plus grands (18 pouces, soit 45,7 cm), accentuant cette fois la stabilité (Solowheel Xtrem). Ces grandes roues sont généralement équipées de pneus plus larges, mais ce critère n’est pas déterminant. L’apprentissage sera sans doute un peu plus long sur une petite roue, mais qui peut le plus peut le moins : une grande vous semblera ensuite d’une stabilité presque… ennuyeuse.

Certains fabricants se sont distingués avec des modèles équipés de deux roues jumelées pour maximiser la stabilité. Ils conviendront plutôt aux utilisateurs qui cherchent avant tout la sécurité, pas les sensations.

Vitesse et autonomie

Les monoroues sont animées par un moteur « brushless » (sans balais). Sa puissance est essentielle pour la nervosité générale de la roue, notamment pour grimper des pentes, mais aussi pour contrebalancer le poids de l’utilisateur en cas de bascule avant. Elle est généralement comprise entre 500 et 1 800 W. Vérifiez aussi la vitesse maximale annoncée. Elle est comprise entre 18 et 25 km/h, ce qui est amplement suffisant pour les déplacements en ville (en théorie, la vitesse est limitée à 6 km/h sur les trottoirs…). Ceci dit, une fois l’appareil apprivoisé, on éprouve rapidement la sensation de se traîner, même à 20 km/h. Évitez les roues trop lentes si votre trajet comporte de grandes lignes droites, d’autant plus que l’ennui nuit à la vigilance.

L’autonomie est également un critère à prendre en compte. Elle dépend des capacités de la batterie, exprimées en ampères-heures (Ah) et en volts (V). Pour comparer, multipliez ces deux données et vous obtiendrez des wattheures (Wh), qui correspondent à l’énergie totale stockée. L’autonomie varie, selon les modèles, entre 10 et 120 km. Les fabricants ont tendance à la surestimer. Plus une batterie est grande, plus elle dure, mais plus elle est longue à recharger (entre 1 et 3 h). En moyenne, une batterie de 130 Wh tient 10 km environ, une batterie de 340 Wh 30 km, une batterie de 680 Wh 60 km. Choisissez en fonction de votre trajet. Dans l’idéal, vérifiez dans la fiche technique de la roue la marque de la batterie (Samsung, Sanyo, Sony, Panasonic). Quand les fabricants ont opté pour une batterie de bonne qualité, ils ne se privent pas de le mentionner. Et ils ont raison : les batteries au rabais sont potentiellement dangereuses, comme ont ainsi pu le constater des utilisateurs de skateboards électriques.

Poids et poignée

Autre critère à prendre en compte, le poids de la roue. Il est généralement compris entre 10 et 20 kg. Si vous devez porter la roue souvent, pour monter des escaliers par exemple, quelques kilos font toute la différence. Il existe des modèles avec poignée de transport télescopique intégrée pour tirer la roue comme une valise. Cet équipement permet de s’arrêter pour faire une course sans être contraint de porter la roue : bien qu’il alourdisse un peu l’appareil, il reste très appréciable.

La Ninebot One et sa poignée télescopique

Alertes et équipements

Lorsque la roue manque de puissance (dans une pente), atteint sa vitesse maximale ou arrive à court de batterie, elle émet généralement un signal sonore. La plupart des modèles sont désormais équipés d’un système qui relève automatiquement les pieds de l’utilisateur lorsqu’il est trop penché en avant (réclamant une vitesse que la roue est incapable de fournir). C’est le « tilt back », qui exige une puissance moteur d’au moins 500 W (le minimum pour délivrer une puissance instantanée suffisante). Fuyez les modèles qui en sont dépourvus ! Une roue qui se coupe brutalement, c’est la chute assurée.

Certains modèles intègrent des lumières avant et arrière pour être bien visibles. Parmi les autres équipements, vérifiez le confort de la partie centrale de la roue, sur laquelle s’appuie l’intérieur des mollets. Au bout de quelques kilomètres, la chair est parfois éprouvée. Veillez aussi à ce que le grip des repose-pied ne soit pas glissant, et à ce que les plateformes soit assez grandes pour vos pieds. La hauteur des plateformes doit également être prise en compte : trop basses, elles frotteront le sol dans les virages serrés ; trop hautes, elles nuiront au confort lors des arrêts.

Enfin, lors de la recharge, plusieurs LED indiquent parfois précisément le niveau de charge de la batterie ; c’est plus pratique qu’un unique témoin lumineux (dont se contentent pourtant de nombreux modèles) qui passe simplement du rouge au vert lorsque la batterie est totalement chargée.

Connectivité

La monoroue n’échappe pas à la tendance des objets connectés ! La plupart des modèles s’accompagnent d’une application mobile Android et/ou iOS qui communique avec l’appareil en Bluetooth. Cette application permet de consulter le niveau de la batterie, le kilométrage, et de voir sur une carte les trajets effectués ; l’utilisateur accède également à différents paramétrages, comme la vitesse maximale, la sensibilité des pédales ou la couleur des LED décoratives. Certaines roues sont même équipées de haut-parleurs pour diffuser la musique de votre smartphone…

Un conseil avant de craquer : optez pour le modèle d’un fabricant disposant de bureaux et de revendeurs en France. Vous serez ainsi assuré que votre monoroue respecte les normes et directives en vigueur (1), qui concernent notamment le chargeur de batterie (directive 73/23/EEC) ou les règles de mise sur le marché (directive 2006/42/CE). Attention aux mentions fantaisistes qui enjolivent parfois les fiches descriptives, du type « Produit certifié CE auto-équilibrage monocycle électrique » (2) : elles ne font référence à aucun texte existant !

Le service après-vente devra également être joignable en cas de problème (électronique, batterie) ou pour trouver des pièces détachées (pneus en cas de crevaison, notamment).

Les marques principales

En France, le marché se structure aujourd'hui autour de cinq marques. Pionnière de la monoroue électrique, citons d’abord Solowheel. Connue pour ses prix élevés mais aussi pour sa robustesse, elle ne commercialise plus que deux modèles, les Xtreme et S300. Inmotion a pris une place importante avec des modèles bien équipés et confortables. Kingsong a, quant à lui, bâti sa réputation sur la puissance de ses monoroues, sacrifiant parfois le confort. Gotway propose une gamme comprenant des roues de tous diamètres. Ninebot, enfin, est sans doute la plus connue du grand public grâce à sa politique tarifaire agressive.

(1) L’Afnor élabore actuellement une norme spécifique aux PLEV (personal light electric vehicule). Elle concernera les monoroues électriques, mais aussi les trottinettes électriques et autres gyropodes, et devrait entrer en vigueur début 2017.

(2) Vu sur http://www.eroue.fr/produit/occasion-kingsong-16-a-840wh-blanc-roue-kingsong/

Camille Gruhier

Camille Gruhier

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