Yves Martin
Additif moteur diesel AdBlueUne panne qui coûte cher aux automobilistes
Dénoncés par Que Choisir fin 2022, les soucis avec l’additif AdBlue engendrent des frais pour les propriétaires des voitures concernées. Plusieurs centaines d’entre eux ont répondu à notre appel à témoignages et leurs réponses s’avèrent très instructives quant au comportement des constructeurs automobiles.
Les problèmes récurrents causés par l’additif AdBlue, utilisé dans les moteurs diesels modernes, durent depuis une dizaine d’années. Pour avoir une idée de l’ampleur du phénomène, nous avons publié un appel à témoignages fin 2022. Ce dernier a reçu énormément de réponses. Parmi celles-ci, 1 418 étaient complètes et ont pu être analysées.
Si Peugeot et Citroën sont les deux marques les plus touchées en France, les défaillances ou pannes du système d’AdBlue touchent quasiment tous les constructeurs : Audi, BMW, Dacia, Fiat, Ford, Hyundai, Jaguar, Jeep, Kia, Mazda, Nissan, Porsche, Seat, Toyota, etc. Et cela concerne, toujours selon les retours des répondants, les véhicules commercialisés de 2013 à 2020, avec une très forte concentration sur les années allant de 2015 à 2019 (88 % des signalements).
Près de 1 000 € de reste à charge en moyenne
Autre enseignement, le traitement du problème par les constructeurs se révèle plus que perfectible. Non seulement la panne n’est pas toujours solutionnée après l’intervention d’un réparateur, mais :
- seulement 9 % des personnes ayant rencontré un souci avec leur système AdBlue ont obtenu une prise en charge totale des réparations ;
- 55 % ont réussi à bénéficier d’une prise en charge partielle ;
- 36 % ont dû régler de leur poche la totalité de la facture.
Dans 91 % des cas, il existe ainsi un reste à charge important pour les automobilistes : 921 € en moyenne ! Un traitement au cas par cas regrettable et un manque total de transparence sur l’indemnisation proposée qui questionne.
Raphaël Bartlomé