ACTUALITÉ
Cartes débit-crédit

Les banques persistent

Il y a 2 ans, nous avons déjà évoqué la carte débit-crédit du Crédit agricole. D'abord expérimentée à la caisse régionale de Franche-Comté, avant d'être lancée quelques mois plus tard en Île-de-France, la carte dite « Double Action » de la banque verte (déclinée selon les caisses sous diverses appellations : Cart'lib, Cartwin, etc.) a été boostée par une politique commerciale très agressive.

SOMMAIRE

Fin 2009, les cartes débit-crédit étaient diffusées à plus de 770 000 exemplaires. Résultat, d'autres réseaux s'intéressent au concept. C'est le cas, notamment, des Caisses d'épargne ou de la Société générale, cette dernière étant déjà familière du principe avec ses cartes cobrandées « 3 en 1 » à la fois carte bancaire, de crédit et de fidélité. Quant aux Banques populaires (réunies désormais avec les caisses d'épargne au sein du groupe BPCE, Banque populaire Caisse d'épargne), après avoir expérimenté leur carte Facelia dans la région Val-de-France, elles s'apprêtent à en généraliser la diffusion sur l'ensemble du territoire.

La carte débit-crédit permet à son utilisateur de choisir, au moment de payer, entre deux fonctions : un débit immédiat ou un crédit. « Lorsqu'il introduit sa carte dans le terminal de paiement du commerçant, le détenteur voit s'afficher les deux options. Il valide celle qui lui convient le mieux au moment de son achat, puis tape son code secret. Selon l'option retenue, le débit se fera sur son compte courant ou sur sa réserve de crédit », explique-t-on au Crédit agricole.

Insistant sur le caractère très souple (crédit immédiat), pratique (carte acceptée partout) et sécurisé (assurances incluses d'emblée) de ce nouveau moyen de paiement, les banques « oublient » dans la foulée de détailler le mécanisme de prêt sous-jacent. C'est regrettable, car il s'agit d'un crédit revolving. Ces fameuses « réserves d'argent », maintes fois dénoncées par l'UFC-Que Choisir pour leurs effets pervers, faute d'être bien identifiées par leurs utilisateurs, peuvent mener ces derniers tout droit au surendettement (les taux d'intérêt dépassent souvent la barre des 10 %).

Appelé à faire l'objet d'une réglementation plus stricte, le crédit revolving pesait néanmoins l'an dernier encore plus de 15 milliards d'euros (-11 % par rapport à 2008). L'UFC-Que Choisir dénonce la confusion des genres de ces nouvelles cartes débit-crédit qui ne peut qu'inciter leurs utilisateurs à se surendetter... sans vraiment s'en rendre compte.

Fiche technique

Nature : carte de paiement incluant un volet crédit revolving

Support : Mastercard, Mastercard Gold, Visa, Visa Premier à débit immédiat ou différé

Cotisation annuelle : variable selon les réseaux. En moyenne : 30 euros (débit immédiat), 40 euros (débit différé), 120 euros (carte Gold ou Premier à débit immédiat et/ou différé)

Conditions de crédit (données indicatives variables selon les établissements) :

- montant : de 300 à 21 500 euros ;

- durée : jusqu'à 72 mois ;

- TEG (fourchette moyenne) de 9 % à plus de 15 % (assurances moyen de paiement généralement incluses).

Laurence Delain-David

Laurence Delain-David

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