ACTUALITÉ
Crèmes solaires

Protection et polémiques

Les crèmes solaires sont indispensables pour protéger la peau des effets néfastes des rayons UV mais, régulièrement, le débat fait rage sur leur sécurité. Les questions posées portent sur leurs performances protectrices vis-à-vis des UVA et des UVB ainsi que sur l’impact de certains ingrédients sur la santé humaine et l’environnement.

Performances des crèmes solaires : en progrès

À la première question, « Que Choisir » sait parfaitement répondre grâce aux tests menés régulièrement sur les crèmes solaires. Aussi, d’année en année, nous avons constaté que les performances photoprotectrices des crèmes solaires s’étaient globalement améliorées. Notre dernier test n’a d’ailleurs révélé qu’un seul produit insuffisant pour la protection UVA (Sephora, crème solaire ajustable 15-30-50). Et contrairement aux résultats des années précédentes, il ne s’agissait pas d’une marque estampillée bio. Car avant cela, dans notre test publié en juillet 2011, une seule crème solaire bio sur les six testées offrait une bonne protection contre les UVB et les UVA.

Impact des crèmes solaires sur l’écosystème marin

Pourtant, les crèmes solaires bio seraient à privilégier pour la protection de l’environnement tant l’impact sur la vie aquatique des filtres chimiques semble catastrophique ; on parle aujourd’hui de 10 % des récifs coraux mondiaux qui seraient menacés par les filtres solaires (principalement les filtres chimiques) responsables de leur blanchiment. Récemment, des marques (Evoa, Algotherm, Alphanova…) se sont franchement positionnées sur ce créneau et revendiquent, entre autres, le respect des océans par l’emploi des seuls filtres minéraux pour assurer la protection solaire. Annoncées globalement sans parabènes, sans phénoxyéthanol, sans nanoparticules, sans PEG et sans filtres chimiques, leur composition est simplement celle d’une crème solaire bio.

Crèmes solaires et nanoparticules de dioxyde de titane : quel risque ?

Le 22 avril dernier, le CSSC (Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs) a révisé son avis rendu en juillet 2013 sur le dioxyde de titane employé sous sa forme « nano » dans les produits cosmétiques. Il confirme que les nanoparticules de dioxyde de titane qu’il leur a été demandé d’évaluer sont sûres si elles sont appliquées sur une peau saine, intacte ou présentant des coups de soleil, sans dépasser une concentration de 25 %.

Le CSSC indique cependant que respirer des nanoparticules peut donner lieu à une toxicité et à une inflammation des poumons. Il faut donc veiller aux applications où l’inhalation est possible. Or les sprays, aérosols et autres brumes s’affichent cet été comme la grande tendance. Si vous vous sentez incapable d’y résister, pensez (loupe en main) à scruter les listes d’ingrédients pour y dénicher l’éventuel « nano » présent, puisque sa mention est désormais obligatoire sur les étiquettes. Son nom doit être écrit en toutes lettres derrière l’ingrédient concerné et il n’est pas rare qu’il apparaisse associé au dioxyde de titane.

Ne soyez pas surpris de trouver du dioxyde de titane (TiO2) dans les listes d’ingrédients des produits bios. Certes, le bio exclut le recours aux nanoparticules quand il est question de protection UV, mais trouver le fournisseur d’ingrédients qui n’emploie pas le TiO2 nanoparticulaire comme matière première du TiO2 non nano relève de l’impossible. Dans ce cas, le règlement cosmétique ne laisse pas le choix : il faut étiqueter « nano » même si l’ingrédient mis en œuvre dans la formule a subi divers traitements (enrobage, agrégation…) conduisant à une forme qui n’est plus nano, a priori stable. Ecocert, qui labellise les produits bio, a donc dû mettre en place une dérogation.

Au final, on se retrouve bêtement face à des étiquettes confuses annonçant du « nano » qui n’en est pas, voire du « sans nano » qui pourrait en être…

Perturbateurs endocriniens : à fuir !

Reste que les étiquettes servent quand même à une chose. Elles permettent, lorsque les listes d’ingrédients sont suffisamment lisibles, d’écarter les produits qui renferment des substances à éviter, comme les composés aux propriétés de perturbateurs endocriniens. Aussi, soyez attentifs aux crèmes indiquant les ingrédients éthylhexyl méthoxycinnamate, propylparaben ou butylparaben, et bannissez-les de votre liste de courses.

Que conseiller au final ? On ne le dira jamais assez, il faut éviter les longues expositions au soleil. En cas d’impossibilité, pensez aussi aux vêtements anti-UV avec la crème solaire comme complément sur les parties découvertes.

Sachez enfin qu’une mauvaise crème solaire vaut toujours mieux que pas de crème du tout.

Gaëlle Landry

Gaëlle Landry

Rédactrice technique

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