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Impôts 2022

Il vous reste 3 mois pour les réduire

Certaines dépenses faites d’ici le 31 décembre 2021 permettront de réduire votre facture fiscale en 2022. Selon les cas, vous pourrez les déduire de vos revenus imposables ou de l’impôt à payer.

Il existe deux leviers pour réduire les impôts que vous réclamera le fisc en 2022 sur vos revenus de 2021. Vous pouvez optimiser vos charges déductibles, c’est-à-dire faire des dépenses qui diminueront le montant imposable de vos revenus. Vous pouvez également optimiser votre impôt, c’est-à-dire faire des dépenses qui vous ouvriront droit à une réduction d’impôt ou à un crédit d’impôt. Quelle que soit la solution choisie, il vous reste 3 mois pour la mettre en œuvre, car seules les dépenses supportées en 2021 réduiront la note à payer en 2022.

Frais réels, pension alimentaire, épargne retraite…

Vos revenus perçus cette année seront imposés sur leur montant net de charges l’année prochaine. Par défaut, le fisc appliquera un abattement de 10 % sur vos salaires, de 34 %, 50 % ou 71 % sur vos bénéfices, et de 30 % sur vos loyers. Mais si vous avez supporté des frais professionnels (déplacements, matériels, etc.) ou des charges foncières (travaux, intérêts d’emprunt, etc.) élevés cette année, vous aurez tout intérêt à renoncer à ces déductions forfaitaires lorsque vous remplirez votre prochaine déclaration de revenus, et à opter pour la prise en compte de vos frais réels. Vous réduirez ainsi votre base d’imposition de manière plus importante et donc l’impôt à payer.

Autre possibilité, vous pouvez engager des dépenses déductibles de votre revenu global imposable (la somme des différents revenus perçus par les membres de votre foyer fiscal). La loi vous autorise à déduire la pension alimentaire versée à un ascendant ou un descendant dans le besoin, les sommes épargnées sur un placement dédié à la retraite, les cotisations versées à la retraite mutualiste du combattant, et les frais d’accueil d’une personne âgée modeste à votre domicile. Attention toutefois à calibrer ces dépenses au plafond de déduction prévu par la loi car si vous allez au-delà, l’excédent sera perdu. Par exemple, votre épargne retraite de 2021 est déductible fiscalement dans la limite de 10 % de vos revenus professionnels de 2020, sauf cas particuliers.

Bon à savoir. Les frais et charges déduits de vos revenus catégoriels et de votre revenu global vous procureront une économie d’impôt proportionnelle à votre taux d’imposition. Plus il est élevé et plus vous économiserez ! Retenez également que plus vous déduirez de charges de vos revenus imposables de 2021 et plus le taux de prélèvement à la source qui s’appliquera à vos revenus à compter de septembre 2022 baissera.

Don, immobilier locatif, investissement en PME…

Certaines dépenses payées cette année seront déductibles non pas de vos revenus imposables de 2021 mais directement de l’impôt calculé sur ces revenus. Par exemple, vous aurez droit à une réduction d’impôt de 66 % ou de 75 % si vous effectuez un don au profit d’un organisme d’intérêt général, à une réduction d’impôt de 12 %, 18 % ou 21 % si vous investissez dans l’immobilier locatif dans le cadre du dispositif Pinel ou Denormandie, à une réduction d’impôt de 18 % ou 25 % si vous souscrivez des parts d’une PME, etc.

Là encore, renseignez-vous avant d’agir car les dépenses retenues pour calculer l’avantage à vous accorder seront également plafonnées et l’excédent sera perdu. De plus, n’oubliez pas que la plupart des réductions d’impôt sont soumises au plafonnement global des niches fiscales, mécanisme qui consiste à limiter les avantages fiscaux que vous pouvez imputer sur vos impôts à 10 000 € par an.

Renseignez-vous aussi sur les contraintes imposées par la loi car si vous ne les respectez pas, vous devrez rembourser la réduction obtenue, majorée d’une pénalité de 10 %. Par exemple, la réduction d’impôt Pinel vous impose d’investir dans certaines zones du territoire et de louer le logement acquis pendant au moins 6 ans moyennant un loyer plafonné à des locataires aux ressources limitées. La réduction d’impôt PME vous oblige aussi à conserver les titres acquis pendant au moins 5 ans.

Emploi à domicile, garde d’enfant, travaux…

Les frais d’emploi d’un salarié à domicile payés en 2021 vous ouvriront droit l’an prochain à un crédit d’impôt maximal de 10 000 €, les frais de garde de votre petit dernier hors de votre domicile à un crédit d’impôt maximal de 1 150 €, les frais d’installation d’équipements d’accessibilité installés dans votre logement à un crédit d’impôt maximal de 2 500 €, etc.

Comme les réductions d’impôt, ces crédits d’impôt seront déduits par le fisc de l’impôt à vous réclamer sur vos revenus de 2021. Mais avantage des seconds sur les premières, s’ils dépassent le montant de vos impôts, l’excédent vous sera restitué dans le courant de l’été 2022. Au contraire, vos réductions d’impôt seront déduites de vos impôts uniquement à hauteur de leur montant mais l’excédent ne vous sera pas remboursé, et vous ne pourrez pas non plus le reporter sur vos impôts des années suivantes (sauf exceptions). Résultat, si vous êtes faiblement imposé, mieux vaut privilégier les dépenses ouvrant droit à un crédit d’impôt à celles ouvrant droit à une réduction d’impôt. ​​​​

Défiscalisation, quoi de neuf cette année ?

Au total, une vingtaine de dispositifs défiscalisants peuvent vous permettre de réduire votre impôt sur le revenu en toute légalité. L’économie de certains d’entre eux a été modifiée en cours d’année. Par exemple, les dons aux cultes faits entre le 2 juin et le 31 décembre 2021 ouvrent droit à une réduction d’impôt de 75 % alors que ceux faits en début d’année ouvrent droit à une réduction de 66 %. De même, les investissements en PME faits depuis le 9 mai 2021 ouvrent droit à une réduction d’impôt de 25 % alors que ceux faits en début d’année ouvrent droit à une réduction d’impôt de 18 %. Deux nouveaux dispositifs sont aussi entrés en vigueur : vous avez droit à un crédit d’impôt de 30 % si vous souscrivez un premier abonnement à un journal d’information politique et générale, et à un crédit d’impôt plafonné à 300 € si vous faites installer un système de charge pour véhicules électriques dans votre résidence principale ou secondaire.

Olivier Puren

Olivier Puren

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