par Olivier Puren
Impôts 2026Il vous reste un mois pour les ajuster
Vous pouvez demander au fisc de reconduire en 2026 la baisse de taux de prélèvement à la source que vous avez obtenue en 2025. Ou de réduire l’avance de réductions d’impôt qu’il vous versera en janvier prochain. Ne tardez pas : ces démarches sont à effectuer avant mi-décembre.
Certaines échéances fiscales de fin d’année, peu connues des contribuables, peuvent pourtant leur permettre d’optimiser leurs impôts de l’année suivante. Zoom sur deux d’entre elles, à connaître impérativement si vous avez eu un revers de fortune ou si vous avez bénéficié de réductions d’impôt en 2025.
N’oubliez pas ! Le service de télécorrection des déclarations de revenus 2024 est accessible jusqu’au 3 décembre 2025 sur le site des impôts. Après cette date, vous devrez adresser une déclaration rectificative ou une réclamation écrite au fisc, par courrier ou via votre messagerie sécurisée en ligne, pour rectifier votre déclaration et faire recalculer vos impôts 2025.
Baisse de taux d’imposition : à renouveler avant le 7 décembre
Les contribuables dont la situation financière se dégrade peuvent à tout moment demander au fisc une baisse du taux de prélèvement à la source appliqué sur leurs revenus. Elle leur est accordée de plein droit si la déclaration estimative de leurs revenus et charges de l’année en cours, faite sur le site des impôts (rubriques « Gérer mon prélèvement à la source » puis « Actualiser suite à une hausse ou une baisse de vos revenus »), aboutit à réduire le montant de leurs prélèvements de l’année de plus de 5 %.
Nouveau taux en janvier. Si vous avez fait une telle demande cette année, suite à la perte de votre emploi ou à votre départ en retraite, par exemple, la baisse de taux que vous avez obtenue va s’appliquer jusqu’au 31 décembre 2025. En revanche, à partir du 1er janvier 2026 (et jusqu’au 31 août), c’est le taux de prélèvement à la source actualisé sur la base de votre déclaration de revenus 2024 qui s’appliquera. Ce dernier sera évidemment trop élevé si votre situation financière ne s’améliore pas en 2026. Vous payerez alors plus d’impôts à la source que ce que vous devez entre janvier et août, et vous devrez patienter jusqu’en 2027 pour que le fisc vous rembourse le trop-perçu.
Réactualisation de taux. En principe, vous allez recevoir un courriel du fisc d’ici fin novembre, vous signalant l’expiration de l’actualisation de votre taux au 31 décembre et vous invitant à renouveler cette actualisation pour 2026. Vous pouvez en effet renouveler votre demande de baisse de taux pour éviter d’être trop prélevé à partir de janvier, en effectuant une déclaration estimative de vos revenus et charges de 2026, cette fois. Le fisc l’acceptera si elle aboutit à réduire vos prélèvements de l’année prochaine de plus de 5 % par rapport à ceux dus avec le taux calculé sur la base de vos revenus 2024. Attention, vous devez agir d’ici le 6 décembre pour que votre nouveau taux – en baisse – s’applique dès janvier prochain. Si vous agissez après, il s’appliquera au plus tôt en février ou en mars et vous serez trop prélevé sur vos revenus perçus début 2026.
N’oubliez pas ! Jusqu’au 30 novembre 2025, les épargnants dont le revenu fiscal de référence (RFR) 2024 ne dépasse pas 25 000 € (célibataires) ou 50 000 € (couples) peuvent demander par écrit à leur banque de les dispenser du paiement à la source du prélèvement forfaitaire de 12,8 % sur leurs intérêts de 2026. Ceux dont le RFR ne dépasse pas 50 000 € ou 75 000 € peuvent aussi demander à en être dispensés sur leurs dividendes de 2026. Une démarche à ne pas négliger si vous n’êtes pas imposable ou si vous l’êtes au taux marginal de 11 %, pour éviter d’être prélevé d’un impôt indu que vous ne récupérerez qu’en 2027. Votre RFR 2024 est inscrit sur l’avis d’imposition reçu cet été.
Avance de réductions d’impôt : à moduler avant le 13 décembre
Les contribuables qui ont bénéficié d’une réduction d’impôt ou d’un crédit d’impôt pour don aux œuvres, emploi à domicile, garde d’enfant, séjour en Ehpad, investissement locatif ou cotisations syndicales en 2025, au titre de dépenses payées en 2024, vont bénéficier d’une avance égale à 60 % de son montant en janvier 2026. Cette avance sera soldée l’été prochain sur la base des réductions et crédits d’impôt obtenus par le foyer pour ses dépenses payées en 2025.
Dépenses en baisse. Si vous êtes concerné, il est nécessaire de comparer vos dépenses défiscalisantes de 2024 à celles de 2025. Car si les secondes ont baissé, vous risquez de recevoir une avance trop élevée que vous devrez rembourser fin 2026. Par exemple, si vous avez supporté 10 000 € de frais d’emploi à domicile en 2024 et 5 000 € seulement en 2025, vous allez recevoir une avance de 3 000 € en janvier (60 % du crédit d’impôt de 5 000 € obtenu en 2025) alors que vous n’aurez droit qu’à un crédit d’impôt de 2 500 € en 2026 (50 % des 5 000 € de dépenses payées en 2025). Vous devrez donc rembourser en septembre 500 € perçus en trop 8 mois plus tôt.
Suppression ou diminution. Pour éviter cette situation, vous pouvez moduler le montant de votre avance de janvier 2026 sur le site des impôts, rubriques « Prélèvement à la source » puis « Gérer votre avance de réductions et crédits d’impôt ». Vous cliquerez sur le lien « Je souhaite renoncer à mon avance » si vous n’avez fait aucune dépense cette année, ou sur le lien « Je souhaite modifier mon avance » afin d’en réduire le montant si vos dépenses ont fondu. Dans ce cas, il suffira de préciser celles payées cette année dans la case prévue à cet effet pour faire recalculer automatiquement l’avance à vous verser. Là encore, agissez vite, vous avez jusqu’au 12 décembre pour la diminuer ou la supprimer, et ainsi éviter d’avoir à rembourser un éventuel trop-perçu l’été prochain.
N’oubliez pas ! Les contribuables fortunés (RFR supérieur à 250 000 € ou 500 000 €) soumis à la contribution différentielle sur les hauts revenus instaurée par la loi de finances pour 2025 doivent la déclarer en ligne et payer un acompte de 95 % de son montant entre le 1er et le 15 décembre 2025. À défaut, ils seront passibles d’une majoration de 20 %.
Olivier Puren