Marie Bourdellès
Sixt essaie de protéger sa e-réputation
Le loueur de véhicules Sixt a procédé à des demandes répétées de retrait de contenus présents sur le forum de Que Choisir. Plutôt que de se focaliser sur la sauvegarde de sa réputation en ligne, cette société gagnerait à mieux protéger ses clients, dont les témoignages pour pratiques abusives se multiplient.
De nombreux messages postés sur le forum de Que Choisir visent le loueur de véhicules Sixt, relatant notamment, à la suite d’une location, des facturations de réparations exorbitantes au retour de la voiture, des problèmes de versement de caution ou encore des frais d’annulation abusifs.
Inquiète pour sa e-réputation et soucieuse de voir des titres tels que « Sixt : à fuir ! » arriver en tête des résultats sur les moteurs de recherche, l’enseigne a alors réagi. Depuis le mois de mars dernier, le cabinet d’avocats représentant Sixt a envoyé à l’UFC-Que Choisir, au titre de l’article 93-3 de la loi no 82-652 du 29 juillet 1982 sur la communication audiovisuelle, plusieurs « notifications de contenus diffamatoires » ainsi que des « présomptions de faux avis », allant de la demande de retrait ou d’inaccessibilité à la modération de certains messages. L’entreprise enjoint ainsi l’association d’éradiquer certains propos qu’elle juge diffamatoires (« arnaque », « une honte »…) ou encore certaines phrases dont elle « conteste la véracité ». Près d’une cinquantaine de posts sont visés (au total, à l’heure où nous écrivons ces lignes, 203 sujets concernant Sixt sont ouverts sur le forum de Que Choisir). L’UFC-Que Choisir n’a pourtant pas attendu de telles injonctions pour procéder à la modération des contenus présents sur ses forums en ligne. Les termes considérés comme diffamatoires sont supprimés, tout comme les témoignages litigieux dont il est impossible de prouver qu’ils relatent des faits avérés.
Via ces demandes répétées et insistantes, Sixt s’évertue à protéger sa e-réputation en traquant les commentaires lui portant préjudice. Cette société aurait tout intérêt à dépenser une telle énergie à l’amélioration de ses services, ses contrats ne faisant pas toujours preuve de bienveillance à l’égard du consommateur.