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Musique en ligne

Apple lâche les verrous

En décidant de supprimer d'ici le mois de mars les DRM de tous les titres vendus sur iTunes Store, Apple met un coup d'arrêt fatal à ces verrous numériques. Cela fait pourtant longtemps que d'autres sites de musique en ligne ont progressé vers la vente de musique sans DRM.

L'issue était inéluctable, mais Apple aura mis le temps. Le géant américain vient - enfin - d'annoncer qu'il supprimait tous les DRM (Digital Right Management) des morceaux de musique vendus en ligne sur son magasin virtuel, iTunes Store. Huit millions de titres sans verrou numérique seront bientôt proposés au téléchargement. À la fin mars, c'est l'ensemble du catalogue, soit environ 10 millions de titres, qui sera vendu sans ces mesures techniques de protection.

Libérés de leurs DRM, les morceaux de musique pourront être transférés à volonté. Mais ce n'est pas pour autant qu'ils seront lisibles sur d'autres lecteurs que l'iPod, le baladeur maison. Les titres téléchargés sur iTunes ne sont en effet encodés ni en MP3, le format de compression le plus répandu au monde, ni en WMA, lisible par la grande majorité des baladeurs, mais en AAC, un format spécifique à Apple. Ces morceaux de musique ne seront donc lisibles que sur les baladeurs compatibles. Or, aujourd'hui, outre les iPod, seuls des modèles Sony lisent ce format. La suppression des DRM permettra néanmoins de convertir plus facilement les titres en MP3, puisqu'il suffira de télécharger un encodeur, un petit logiciel (gratuit) capable de modifier le format de compression des fichiers. La manipulation reste tout de même fastidieuse...

Les prix évoluent

La suppression des DRM s'accompagne d'une modification des tarifs. Alors qu'Apple vendait tous ses titres à 0,99 euro, ils coûteront à partir d'avril 0,69 euro, 0,99 euro ou 1,29 euro, « en fonction des charges imputées par les labels de musique ». Même si Apple assure qu'il proposera plus de titres à 0,69 qu'à 1,29 euro, il y a fort à parier que les morceaux les plus récents et les plus populaires seront vendus plus chers qu'aujourd'hui.

D'autres suivent

En supprimant les DRM, Apple met un coup d'arrêt quasi définitif à ces verrous. Il reconnaît surtout leur inefficacité, voire leur contre-productivité. En voulant mieux contrôler les téléchargements, ils n'ont fait que détourner les clients potentiels du téléchargement payant.

Vingt-quatre heures après Apple, la major Warner Music France annonçait qu'elle supprimait aussi les DRM de ses titres vendus sur Fnacmusic et VirginMega, les deux principaux sites français de téléchargement. Officiellement, il s'agit d'un « test » rendu possible par l'entrée en vigueur prochaine de la loi sur la riposte graduée, censée lutter contre les téléchargements. Mais cette décision est aussi une manière de permettre aux nombreux possesseurs d'iPod d'acheter leur musique sur d'autres plates-formes que l'iTunes store. Les titres seront en effet proposés au format MP3 et donc lisibles sur n'importe quel baladeur. D'ailleurs, tout le catalogue de VirginMega passera au format MP3 (sans DRM) d'ici quelques jours et celui de Fnacmusic à la fin du premier trimestre.

Riposte graduée

Des couacs aux USA

Alors qu'elle n'est pas encore entrée en vigueur en France, la riposte graduée fait déjà des remous outre-Atlantique. Selon une information du « Wall Street Journal » reprise par le site 01Net, la Recording Industry Association of America (RIAA), la société représentant les maisons de disques, aurait décidé de se passer des services de MediaSentry, le prestataire qui se chargeait de repérer les pirates. Cette société est accusée d'utiliser des méthodes un peu osées pour traquer les contrevenants et des internautes auraient été accusés à tort d'avoir procédé à des téléchargements illégaux. Pas vraiment rassurant ! Le projet de loi Création Internet, qui doit instaurer en France un système similaire, doit être prochainement débattu à l'Assemblée nationale.

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