
par Audrey Vaugrente
par Audrey Vaugrente
Vous l’avez sans doute remarqué, les myrtilles vendues en supermarché ne ressemblent pas à celles que l’on cueille en pleine nature. Mais pourquoi ?
Été comme hiver, on peut acheter des myrtilles en grande surface, souvent conditionnées dans de petites boîtes en plastique. Ces baies violettes ont pourtant une saisonnalité réduite : en forêt, on ne les trouve à maturité que vers la mi-août. Pour élargir leur disponibilité, les agriculteurs cultivent une autre espèce, originaire d’Amérique du Nord, qui se récolte entre juin et septembre.
La myrtille sauvage (Vaccinium myrtillus) pousse en zone forestière et montagneuse. Ses buissons sont assez petits (20 à 50 cm), tout comme ses fruits, que l’on cueille manuellement ou à l’aide d’un peigne. Les professionnels destinent souvent ces baies au cœur bleu violacé et au goût parfumé et acidulé à la transformation (confiture, gelée, pâtisserie ou sirop) ou à la congélation. Et pour cause : elles se conservent assez mal quand elles sont fraîches.
La myrtille de culture (Vaccinium corymbosum), aussi appelée myrtille arbustive, a été introduite en France dans les années 1980. Ne dépassant pas 2 m de haut, ses arbustes facilitent la récolte des fruits. Les baies, à la chair blanchâtre et à la saveur moins prononcée, sont plus grosses et, sous leur forme fraîche, elles s’abîment moins vite que leurs cousines sauvages. C’est cette variété qui est proposée en supermarché.
Du printemps au début de l’été, les myrtilles vendues dans la grande distribution sont majoritairement importées d’Espagne, du Maroc ou du Portugal. En pleine saison, davantage de fruits sont issus de vergers français. En automne et en hiver, les baies viennent souvent du Pérou ou du Chili. Mieux vaut donc se montrer patient et respecter la saisonnalité de ce fruit.
Si vous préférez manger des myrtilles sauvages, vous avez le droit d’en récolter dans les forêts publiques. Mais attention, la cueillette est limitée à un usage familial : 5 litres par personne, par jour et par espèce. Si vous dépassez ce plafond, vous risquez une contravention de 135 €. Au-delà de 10 litres, vous commettez un délit passible de 45 000 € d’amende et de trois ans de prison. Certains départements, à l’instar de la Savoie ou de la Haute-Savoie, n’autorisent l’utilisation du peigne qu’à partir du 15 août. Et des parcs naturels, tel celui des Écrins, restreignent le volume à 1 litre par personne et par jour. Vérifiez ce qui est permis avant votre expédition. L’Office national des forêts (ONF) préconise un prélèvement à la main, plus respectueux des plantes.
Après une récolte en pleine nature, quelques précautions s’imposent. D’abord, triez les baies et jetez les vertes, jaunes ou rouges : elles sont souvent toxiques. Il faudra ensuite les laver et les cuire avant de les ingérer. Les fruits sauvages peuvent être vecteurs de maladies parfois graves, comme l’échinococcose (la maladie du renard) ou la douve du foie.
Audrey Vaugrente
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