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Offres de chauffage à 1 €

Elles font flamber les prix

Depuis le lancement des offres de chauffage à 1 € pour les ménages modestes, les prix des équipements (chaudières, pompes à chaleur…) s’envolent. Les professionnels s’en mettent plein les poches aux dépens des consommateurs et des aides publiques.

Quel prix pour le remplacement d’une vieille chaudière par une chaudière gaz à condensation performante ? 3 000 à 3 500 € dans le meilleur des cas, avec un prix moyen qui se situe entre 4 000 et 4 500 €, 5 000 € grand maximum si on fait jouer la concurrence et si on négocie. Mais ça, c’était avant l’arrivée des offres de chauffage à 1 €. Depuis que ce nouveau dispositif est entré en vigueur, on voit des poses de chaudières gaz facturées 8 800 €, voire 9 600 € !

La dérive exponentielle des prix est exactement la même pour la pose de pompes à chaleur. Alors que le juste prix d’un devis ne dépasse pas 12 000 €, on en trouve désormais à 20 900 € et même 24 900 € dans le cadre des offres de chauffage à 1 € !

L’UFC-Que Choisir a déjà pointé les effets d’aubaine liés au crédit d’impôt et dénoncé « sa coûteuse inefficacité », mais avec les offres de chauffage à 1 €, on atteint des sommets. À tel point que l’Agence nationale de l’habitat (Anah), qui verse des aides aux ménages modestes et surtout très modestes dans le cadre de ces offres, vient de baisser drastiquement le plafond des dépenses qui y donne droit. De 20 000 € jusque-là, il a chuté à 8 000 € pour les dossiers déposés depuis le 10 octobre 2019.

Mais si cette dérive scandaleuse des prix existe, c’est à cause des certificats d’économie d’énergie, un système opaque qui finance en partie les offres de chauffage à 1 € et qui a déjà débouché sur de nombreuses arnaques en matière d’isolation des combles à 1 €.

Peu de gens s’en offusquent puisque le système est financé par les fournisseurs d’énergie et de carburants. Or en réalité, son coût intégral est intégré dans le prix de vente des produits, qu’il s’agisse des carburants, du fioul, du gaz ou de l’électricité. Ce sont donc les consommateurs, et uniquement eux, qui financent le tout à travers leurs achats. En annonçant une probable hausse du prix de l’électricité en février prochain, le président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a d’ailleurs cité le coût des certificats d’économie d’énergie, qui pèse sur le tarif du kWh électrique. Mettre fin à cette gabegie de prélèvements sur les consommateurs au nom d’hypothétiques économies d’énergie serait assurément profitable à leur pouvoir d’achat.

Élisabeth Chesnais

Élisabeth Chesnais

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