par Fabrice Pouliquen
« Oui pub »Le dispositif ne sera pas généralisé

Interdire la distribution des publicités papier non adressées dans les boîtes aux lettres, sauf dans celles portant un autocollant « Oui pub », c’est l’expérimentation qui a été menée dans 14 territoires pendant 3 ans. N’estimant pas les résultats concluants, le gouvernement ne prévoit pas sa généralisation.
Clap de fin pour « Oui pub ». Mi-février, l’UFC-Que Choisir s’était prononcée pour la généralisation de ce dispositif. Pour l’instant, elle n’est pas dans les cartons. « Compte tenu des éléments très contrastés issus de l’expérimentation et du contexte de transition déjà à l’œuvre en matière de publicité, le gouvernement n’estime pas opportun de porter un projet de loi proposant la généralisation » du dispositif, annonce le site Internet du ministère de la Transition écologique. « À date, la généralisation du “Oui pub” n’a pas non plus fait l’objet de propositions législatives au sein des assemblées », constate-t-il par ailleurs.
On connaît mieux « Stop pub », cet autocollant à apposer sur sa boîte aux lettres lorsque l’on veut manifester son refus de recevoir des imprimés publicitaires non adressés. Puisque ce dispositif n’était pas toujours bien respecté, l’État a voulu tester son contraire : « Oui pub ». En clair : la distribution des imprimés publicitaires non adressés est interdite par défaut… sauf dans les boîtes aux lettres arborant un autocollant « Oui pub ».
L’expérimentation a été menée à partir de mai 2022 et pendant 3 ans dans 14 collectivités volontaires. Mi-janvier, un rapport dressait un bilan en demi-teinte de « Oui pub » dont la visée principale était de mettre fin à un gaspillage de papier de plus en plus décrié : 760 000 tonnes de prospectus ont été distribués en France en 2021, dont une grande partie a été jetée à la poubelle sans être consultée.
Si une réduction des déchets papier a bien été observée dans les 14 territoires de l’expérimentation, elle l’a été aussi, à un degré moindre, dans le reste du pays, les annonceurs passant de la publicité papier au numérique. Or, cette transition ne se traduit pas forcément par une baisse des impacts environnementaux. Car le numérique n’en est pas exempt, et génère aussi des émissions de gaz à effet de serre. Par ailleurs, « Oui pub » avait fait des déçus dans les 14 territoires pilotes, notamment du côté des consommateurs éloignés du numérique.
Depuis le 1er mai donc, le « Stop pub » est par conséquent à nouveau en application partout en France, y compris là où le « Oui pub » a été expérimenté.
Fabrice Pouliquen