Pompes à chaleurQu’en pensent leurs propriétaires ?

Face à la hausse des prix de l’énergie et à la nécessité de réduire notre empreinte carbone, de plus en plus de foyers français se tournent vers les pompes à chaleur (PAC) pour chauffer leur logement. Mais qu’en pensent les utilisateurs au quotidien ? L’UFC-Que Choisir a mené une enquête de terrain, pilotée par le BEUC (Bureau européen des unions de consommateurs), auprès de 8 foyers ayant récemment installé une PAC afin de recueillir leurs impressions. Si la plupart des utilisateurs sont satisfaits, l’expérience montre que le succès d’une PAC repose en grande partie sur une installation soignée et des réglages adaptés.
Les témoignages des consommateurs révèlent une diversité d’expériences et de motivations. Philippe, qui vit sur le littoral vendéen, a été convaincu par les arguments de son installateur et a fait poser des panneaux photovoltaïques pour alimenter sa pompe à chaleur : « Les panneaux photovoltaïques ont été installés en même temps que la PAC, qui possède une prise pour recevoir leur production, c’est idéal. »
Sébastien, dans l’Oise, a choisi sa PAC après avoir refusé un devis pour réparer sa chaudière à gaz défectueuse : « On n’avait plus confiance, j’ai refusé le devis, utilisé un poêle à bois tout en me renseignant sur les PAC. Des proches m’ont convaincu. »
Un confort amélioré
La majorité des consommateurs interrogés lors de cette enquête ont exprimé une grande satisfaction quant au confort apporté par leur PAC. En général, avec les pompes à chaleur air-eau, la température est restée la même, mais la chaleur paraît plus uniforme qu’avec l’ancienne chaudière. Philippe, notre Vendéen, témoigne : « C’est plus confortable avec la PAC, elle apporte une chaleur douce en permanence, alors qu’avec l’ancienne chaudière au fioul, les radiateurs étaient parfois brûlants. » De même, Sébastien, de l’Oise, souligne que « la maison a toujours été chauffée à 19 °C et elle l’est restée, mais la PAC diffuse une chaleur douce et plus uniforme que la chaudière ».
Cependant, c’est de loin avec les pompes à chaleur air-air en remplacement des radiateurs électriques que le gain en termes de confort est le plus important, tant l’hiver que l’été. Arnaud, de Périgueux, explique : « Nous n’avons plus ni points chauds ni points froids, la chaleur est parfaitement répartie dans toute la maison par la PAC air-air. C’est un énorme gain de confort. L’été, la climatisation est un atout formidable en cas de chaleur excessive. » Philippe, près de Lyon, témoigne : « Ma PAC air-air est idéale en termes de confort, surtout l’été. Maintenant on dort bien, fenêtres fermées, sans bruit et sans souffrir de la canicule, ça change tout. »
Impact sur la consommation d’énergie
Les propriétaires des PAC n’ont pas modifié les consignes de température, ils ne chauffent ni plus ni moins. En revanche, la transition vers la PAC a logiquement entraîné des changements dans leurs habitudes de consommation d’énergie et les tarifs souscrits. Six consommateurs ont changé de puissance d’abonnement, passant de 6 kVA à 9 kVA. Philippe, dans l’Oise, explique : « Nous sommes passés d’un contrat d’électricité de 6 à 12 KVA sur recommandation de l’installateur. Mais, comme nous n’avons pas dépassé les 8 kWh de consommation depuis que nous avons la PAC, nous avons rechangé récemment pour un abonnement en 9 KVA, c’est suffisant. » Bien entendu, l’installation de la PAC ayant entraîné la suppression d’une chaudière à gaz, l’augmentation de la puissance électrique est contrebalancée par la résiliation de l’abonnement au gaz.
Des économies d’énergie notables
L’un des principaux avantages des PAC est la réduction des factures d’énergie. Claude, près de Strasbourg, constate : « Notre facture d’énergie est passée de 1 900 € à 1 450 €. » Philippe, à Toulouse, affirme : « Nous avons réduit notre consommation de plus de 40 % et atteint le niveau BBC (bâtiment basse consommation). »
Cependant, il est important de noter que la rentabilité immédiate de l’investissement n’est pas toujours au rendez-vous. Les PAC sont en moyenne 3,5 fois plus chères qu’une chaudière gaz à condensation. Sébastien, de l’Oise, précise : « Avec une facture de 17 000 € ramenée à 14 400 € grâce à la prime énergie d’EDF et une économie estimée à 400 € par an, je ne pense pas qu’on rentabilise la PAC. »
L’enquête montre toutefois que la rentabilité immédiate n’est pas une préoccupation pour tous les consommateurs. Certains font primer des critères environnementaux : « L’électricité nucléaire et renouvelable est plus écologique que le gaz. » D’autres apprécient que la PAC puisse valoriser leur maison dans l’hypothèse de sa revente : « Comme elle améliore notre classe sur le DPE, elle donne de la valeur à notre maison, c’est donc un bon investissement en cas de revente. Son autre atout, au moins pour nous, c’est qu’elle réduit nos émissions de gaz à effet de serre. »
Le choix de l’installateur : une étape cruciale
L’enquête met en lumière l’importance de choisir un installateur compétent. La satisfaction des consommateurs dépend en grande partie de la qualité de l’installation. Philippe, près de Lyon, raconte : « J’ai contacté 3 grands fabricants et je leur ai demandé de m’envoyer leur prestataire local. Le premier a voulu percer la dalle de ma terrasse, ce qui est rigoureusement interdit par le règlement de copropriété. Le deuxième a voulu percer la colonne commune, or c’est impossible, puisqu’elle doit rester étanche au feu. Le troisième s’est présenté avec 1 heure de retard et sans s’excuser : j’ai refusé de le recevoir. Je commençais à désespérer quand une voisine déjà équipée et très contente de son installateur m’a donné ses coordonnées. J’ai accepté son devis. »
Au vu de tous les entretiens réalisés, la meilleure méthode pour trouver le bon installateur, c’est le bouche-à-oreille ou la recommandation de proches déjà équipés et satisfaits. L’étude thermique de dimensionnement est indispensable pour installer une PAC bien adaptée au logement.
Les problèmes de bruit et de réglage
Point intéressant de l’enquête de l’UFC-Que Choisir, lorsque certains désagréments se manifestent (nuisances sonores, problèmes de chauffage), les experts mobilisés soulignent qu’ils peuvent dans la plupart des cas être corrigés en adaptant l’installation, ou tout simplement en procédant à un meilleur réglage de la PAC.
En effet, certains consommateurs ont rencontré des soucis de bruit et de réglage. Éric, à Nantes, se plaint : « L’unité intérieure placée dans la véranda est moins bruyante, mais suffisamment pour que la pièce ne soit plus occupée. » Les experts techniques envoyés par l’UFC-Que Choisir dans le cadre de l’enquête recommandent un ajustement simple pour résoudre ce problème : la pose d’un isolant phonique sous l’unité extérieure.
Recommandations
En conclusion, les PAC représentent une solution de chauffage efficace et confortable, à condition de bien choisir son installateur et de veiller à une installation de qualité. Les économies d’énergie et le confort sont des atouts majeurs, même si la rentabilité immédiate n’est pas toujours garantie.
À la lumière de cette enquête, l’UFC-Que Choisir émet plusieurs recommandations pour les futurs acquéreurs de PAC :
- se reposer sur le bouche-à-oreille pour trouver des professionnels compétents ;
- demander plusieurs devis, en exigeant que chacun soit accompagné de l’étude thermique de dimensionnement ;
- faire réaliser un audit énergétique par un tiers indépendant avant tout changement de système de chauffage.
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