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Position dominante de Google

L’Europe ne lâche rien

La Commission européenne semble décidée à sanctionner Google pour ses pratiques anticoncurrentielles. Elle maintient ses accusations selon lesquelles le géant du Web favorise systématiquement son comparateur de prix dans les pages de résultats de son moteur de recherche. Elle tacle parallèlement ses pratiques en ce qui concerne la publicité en ligne : selon elle, Google étouffe purement et simplement la concurrence. Explications.

La Commission européenne poursuit ses enquêtes sur les pratiques de Google et, quel que soit le sujet, tend vers la même conclusion : le géant du Web abuse de sa position dominante. Après les résultats affichés dans son moteur de recherche et la place qu’il s’octroie dans les smartphones Android, l’Europe vient de prendre de nouvelles mesures concernant son comparateur de prix. Selon Margrethe Vestager, la commissaire chargée de la politique de concurrence, Google a abusé de sa position dominante en favorisant systématiquement son propre service de comparaison de prix dans ses pages de résultats de recherche générale. Cette accusation n’est pas nouvelle, la Commission européenne l’avait déjà formulée en avril 2015 ; Google l’avait balayée quelques mois plus tard en jugeant ces « préoccupations infondées ». « Un large éventail d’éléments probants et de données supplémentaires renforcent la conclusion préliminaire », explique la Commission, qui maintient donc ses accusations. Google dispose de 8 mois pour répondre.

Autre point de discorde : la publicité contextuelle en ligne, c’est-à-dire les annonces qui s’affichent sur les sites Internet en fonction des pages consultées par l’internaute. Google en affiche lui-même dans son moteur de recherche, mais joue aussi les intermédiaires avec de nombreux sites tiers. Ainsi, lorsque vous consultez un site d’infos ou celui d’un e-commerçant, Google place des publicités en rapport avec votre historique de navigation. C’est dans ce rôle de régie publicitaire que Google occupe une position dominante (il s’est taillé, depuis 10 ans, une part de marché de 80 % !). La Commission a épluché les contrats qui lient le géant à ses différents partenaires, et a relevé des conditions bien trop restrictives pour que les régies concurrentes puissent survivre. Ils doivent par exemple accepter un nombre minimum de publicités contextuelles de Google et leur réserver les meilleures places sur leurs pages de résultats de recherche. Cette fois, Google a 10 semaines pour répondre à ces accusations. 

Si l’enquête de la Commission européenne conclut bel et bien à l’entrave à la concurrence, Google s’expose théoriquement à une amende de 10 % de son chiffre d’affaires, soit approximativement sept milliards d’euros.

Camille Gruhier

Camille Gruhier

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