ACTUALITÉ
Radiateurs électriques

Une puissance parfois trompeuse

La puissance des radiateurs électriques est indiquée sur l’emballage et est l’une des plus importantes informations à prendre en compte au moment de l’achat. Problème : tous les radiateurs ne délivrent pas la puissance indiquée, grâce à un tour de passe-passe mis en évidence par nos tests en laboratoire.

L’achat de radiateurs électriques passe d’abord par le choix d’une technologie parmi celles présentes sur le marché (convecteurs, panneau rayonnant, inertie ou double cœur), puis dans un second temps par le calcul de la puissance thermique nécessaire pour chauffer votre habitation. En général, il est recommandé de compter entre 75 et 100 W/m3, en fonction de la région et de l’isolation du logement.

Mais malgré ces calculs savants, au moment d’allumer votre radiateur, vous n’êtes pas à l’abri qu’il ne chauffe pas assez ! C’est la mésaventure survenue à un lecteur de Que Choisir, qui nous a alertés sur ce qu’il appelle le « Wattgate » après avoir découvert que son radiateur estampillé 2 000 W ne délivrait que 1 140 W de chaleur.

L’explication est simple : le chiffre indiqué sur les emballages des produits est la puissance électrique de l’appareil. 1 000 W, 1 500 W, 2 000 W, etc. Elle permet surtout de dimensionner le disjoncteur du tableau électrique, car c’est la puissance maximale que peut délivrer l’appareil. Tous les radiateurs électriques que nous avons testés atteignent plus ou moins cette puissance. Le problème, c’est qu’ils ne la maintiennent pas forcément sur la durée. Lorsque le thermostat est au maximum, les meilleurs radiateurs fonctionnent sans interruption à leur puissance maximale : ils délivrent donc une puissance thermique quasiment équivalente à la puissance électrique. D’autres modèles, par contre, marquent régulièrement des pauses pour éviter de trop faire chauffer les matériaux et composants électroniques. Or, un appareil de 1 500 W qui se met en pause un tiers du temps ne délivrera que 1 000 W de puissance thermique… Sur les 25 appareils que nous avons testés cette année, 3 ne délivrent qu’environ 1 000 W d’énergie ; 2 autres plafonnent à 1 150 W environ. Ce n’est donc pas un problème marginal, puisque 20 % des radiateurs testés, représentatifs du marché, souffrent de ce problème.

Température jamais atteinte

Ce tour de passe-passe des fabricants est loin d’être anecdotique, car moins l’appareil consomme, plus la montée en température dans la pièce est lente. La température désirée peut même ne jamais être atteinte si le logement souffre d’une mauvaise isolation ou si la pièce est grande, le radiateur se retrouvant de facto sous-dimensionné par rapport aux besoins. Nos résultats montrent d’ailleurs que les appareils dont la puissance consommée est moindre ont les résultats les plus faibles en termes de montée en température.

Notre conseil est donc de privilégier les appareils qui affichent une puissance thermique – et non une puissance électrique – correspondant à vos besoins. Encore faut-il réussir à dénicher cette information : soit elle se trouve dans la notice, et vous la verrez après l’achat (sauf à la consulter sur Internet, ce qui est parfois possible mais fastidieux), soit elle n’existe tout simplement pas. Cette précision est pourtant obligatoire depuis le 1er janvier 2018, date de l’entrée en vigueur du règlement européen 2015/1188. Si vous n’arrivez pas à la dénicher, la solution est donc de ne pas acheter l’appareil. Cela incitera peut-être les fabricants à rentrer dans les clous en faisant preuve de plus de transparence…

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