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Vélo cargo électrique (vidéo)

Prise en main du Nakamura Crossover Longtail

Après Decathlon en 2022, l’enseigne Intersport lance à son tour un vélo cargo électrique à prix contenu, 2 999 €. Le Nakamura Crossover Longtail se distingue par son moteur maison et son équipement généreux : deux batteries pour 770 Wh d’autonomie, deux sièges à l’arrière, un panier à l’avant, de bons pneus, de bons freins. Nous avons pu rouler avec pendant plusieurs jours pour vous livrer nos premières impressions.

Un vélo longtail (chargement à l’arrière) vendu sous la barre des 3 000 €, soit 30 à 40 % moins cher que les modèles des fabricants spécialisés comme Douze Cycles ou Yuba Bikes ? On en avait déjà vu passer un, avec le Decathlon R500E, que nous vous présentions en juillet 2022. Intersport propose une alternative, le Nakamura Crossover Longtail, vendu 2 999 €. Avec son montage mulet (roues de tailles différentes), son ample barre de protection autour des deux sièges arrière et son panier avant, la monture a de l’allure. Première différence notable avec le modèle Decathlon : le soin moindre accordé aux finitions, avec de grossières soudures au cadre et un pare-jupe fixé à l’aide de simples serre-câbles (il est parfaitement intégré au garde-boue sur le R500E). Deuxième différence, à l’avantage d’Intersport cette fois, on note aussi la position du moteur, central sur le Nakamura, intégré à la roue arrière sur le Decathlon.

Les soudures un peu grossières ne servent pas l’esthétique globale du vélo et le pare-jupe est fixé avec des serre-câbles.

Moteur de 100 Nm et tige télescopique

Ce moteur signé Intersport (Naka E-Power max), dont il sous-traite la fabrication au chinois Ananda tout en conservant la main sur la partie logicielle (réglages du comportement du moteur, affichage de la console, etc.), s’affiche clairement comme l’un des points forts du vélo : il affiche un couple de 100 Nm (contre 58 Nm pour le moteur de Decathlon), un attribut aussi inhabituel qu’apprécié. On sent de la reprise dès que le besoin s’en fait sentir, il suffit d’appuyer sur les pédales pour gagner la puissance qui permet de dépasser ou d’amorcer une montée. Un capteur de couple permet par ailleurs d’adapter l’assistance à la force exercée sur les pédales, ce qui rend le pédalage naturel.

Autre signe d’un équipement soigné, la présence d’une tige de selle télescopique. À gauche sur le guidon, une gâchette permet en effet de baisser ou de monter la selle instantanément, pour poser les deux pieds au sol lors des arrêts et reprendre de la hauteur pour pédaler confortablement. Cette option est issue du monde du VTT, où les cyclistes jouent sur la hauteur de selle selon la pente du terrain.

Le moteur, situé dans le pédalier et offrant un couple de 100 Nm, est l’un des points forts du vélo.

Enjambement bas et charges lourdes

Grâce à cette commande, chacun pourra aussi ajuster la selle selon sa taille : Intersport ne propose qu’un seul cadre, prévu pour convenir aux utilisateurs de 1,60 à 1,90 m. Ce cadre semi-ouvert offre un enjambement bas, incontournable sur ce type de vélo destiné à transporter de lourdes charges. Le distributeur annonce une capacité totale de 170 kg, avec 80 kg maximum sur le porte-bagage et 10 kg maximum sur le porte-bagage avant. Ainsi chargé, il faudra toutefois montrer les muscles pour descendre le vélo de sa béquille ; un peu de temps est aussi nécessaire pour trouver son équilibre et rouler sereinement. Le Nakamura Crossover Longtail est un vélo utilitaire, à ce titre c’est aussi un vélo encombrant qui n’est pas des plus simples à manipuler (il mesure 2,25 m de long). Notez qu’Intersport a repris le rangement vertical adopté par Moustache sur son propre longtail (le Lundi 20 vendu à partir de 5 399 €). Mais lui mesure 1,85 m de long, un format réduit qui facilite la manipulation. Elle est plus ardue avec le Nakamura, et exige un peu de force… et de l’assurance. Le vélo pèse tout de même 43 kg.

Le vélo peut être stocké à la verticale, mais la manipulation de levage est délicate.

Un guidon serré, 4 modes d’assistance, 2 batteries

Une fois lancé, toutefois, le cycliste roulera efficacement. Grâce au moteur, mais aussi grâce à la position de conduite droite soutenue par un guidon demi-relevé assez étroit (62 cm) confortable. Les commandes sont facilement accessibles, et parmi elles la console déportée permet de jongler entre les 4 niveaux d’assistance proposés, parmi lesquels un mode Smart qui gère seul le niveau d’assistance en fonction du terrain et de la puissance de pédalage. Un mode qui s’avèrera plus économe en batterie que le mode boost, qui maintient une assistance maximale tout au long du trajet.

Côté autonomie, la batterie principale offre une capacité de 520 Wh ; elle est secondée par une batterie amovible de 250 Wh, pour un total de 770 Wh. De quoi approcher les 100 km d’autonomie, selon Intersport (nous ne l’avons pas mesurée). On note aussi la présence de pneus signés Schwalbe (modèle Super Moto X), dont la réputation n’est plus à faire, et dont la largeur contribue au confort du vélo. Au passage, Intersport équipe aussi son longtail de freins à disques hydrauliques Shimano à 4 pistons (au lieu des 2 pistons plus habituels). Un détail technique qui garantit un freinage encore plus efficace grâce à une meilleure répartition de la force.

En plus de la batterie principale de 520 Wh intégrée au cadre, le Nakamura est équipé d’une batterie additionnelle de 250 Wh. De quoi tenir 100 km, selon Intersport.

Un standard pour les accessoires

Par défaut, le porte-bagage arrière est équipé de 2 sièges destinés à accueillir 2 enfants, ou 1 enfant et 1 adulte (plutôt menu !). Ils sont fixés grâce à un standard baptisé MIK (MIK HD pour les sièges bébé), un système de fixation sans outils adopté par différentes marques d’accessoires. Vous pourrez donc varier l’équipement en fonction des besoins, et fixer un ou deux sièges bébé ou encore une caisse compatibles MIK.

Pas besoin d’outil pour changer les accessoires à l’arrière, le porte-bagage est compatible avec le standard MIK.

Assemblage en France, mais…

Intersport est enfin parmi les acteurs du vélo les plus volontaires en matière de relocalisation. Le cadre est encore fabriqué en Chine, et de nombreux composants viennent de l’étranger car il est impossible de s’approvisionner ailleurs. Le Nakamura Crossover Longtail est néanmoins équipé de garde-boue et de jantes fabriqués en France, et le cadre, qui arrive brut, est peint, vernis et décoré à Machecoul (44), où se déroule aussi tout l’assemblage du vélo. Un bon début.

Camille Gruhier

Camille Gruhier

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