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Vélo électrique Bellatrix Iweech

Un vélo pour les geeks

Pas de vitesses, pas d’écran, pas de niveaux d’assistance… L’Iweech n’est résolument pas un vélo électrique comme les autres. Ce modèle minimaliste vendu 2 950 € intègre un minuscule ordinateur et différents capteurs pour offrir des fonctions intelligentes et connectées. Avec son look futuriste, il s’inscrit dans la mouvance des vélos « design » (Cowboy, VanMoof, Angell). Mais ce vélo de geek ne séduira pas forcément… les cyclistes. Premières impressions.

L’Iweech se décrit comme un vélo urbain intelligent. Avec son look minimaliste et futuriste, il roule sur les plates-bandes des vélos VanMoof, Cowboy ou Angell. Pour s’en démarquer, Bellatrix, son concepteur, a misé sur l’intelligence artificielle. L’Iweech apprend en effet de vos habitudes pour optimiser l’assistance du moteur. Quand l’utilisateur craint de manquer de batterie, le vélo est capable de s’adapter : il suffit de lui indiquer la destination pour qu’il intègre les paramètres de parcours (distance, dénivelé) et délivre la puissance juste suffisante afin d’arriver à destination.

Tout intelligent qu’il soit, l’Iweech est aussi – et avant tout – un vélo. Sans surprise, le fabricant a fait le choix d’un cadre en aluminium renforcé, matériau le plus courant dans l’industrie de masse du fait de sa relative légèreté et de ses propriétés résistantes (l’acier est plus lourd, le carbone réservé aux vélos haut de gamme). La fourche, qui est en carbone, concourt à limiter le poids total du vélo. Avec ses 18,5 kg (d’après le fabricant), il est résolument léger pour un vélo électrique. Côté équipement, Bellatrix a choisi des freins à disque hydrauliques Tektro, des pneus Schwalbe Big Ben et une courroie (une Gates CDX avec des cordes de traction en fibre de carbone) en lieu et place de la traditionnelle chaîne (elle est plus fiable, ne nécessite pas de graissage, ne se salit pas). Des petits signes qui traduisent une volonté de proposer un vélo de qualité.

Au centre du cadre, un imposant bloc triangulaire aussi disgracieux qu’utile : c’est lui qui loge le moteur (un Brose T) et tous les capteurs nécessaires à l’assistance électrique (capteur de pédalage, accéléromètre, etc.). On y trouve aussi un minuscule ordinateur (un Raspberry) qui gère l’« intelligence » du vélo, une puce GPS qui le localise et une puce 4G. La batterie (de marque BMZ) de 497 Wh promet une autonomie minimum de 90 km. Parce qu’il le veut urbain et donc facile à garer, le fabricant a équipé l’Iweech d’une potence rotative et de pédales pliantes. L’encombrement est ainsi limité quand il repose contre un mur. Les jantes de 24 pouces (plus petites que les habituelles jantes de 26 ou 28 pouces) jouent aussi sur la compacité du vélo.

Ce bloc triangulaire enferme le moteur et toute l’électronique du vélo. Pas très esthétique, mais indispensable !

Pilotage

Saisir le vélo l’allume automatiquement. Son bouton unique passe alors au vert, indiquant que l’assistance est prête. Si le niveau de la batterie est inférieur à 30 %, il passera automatiquement en mode éco (le bouton clignote alors en vert et la vitesse est bridée à 15 km/h au lieu de 25 km/h). Les petites roues jouent sur la maniabilité du vélo, qui s’avère très agile en ville. Avec son angle de braquage réduit, les cyclistes à conduite sportive apprécieront de se faufiler dans la circulation. L’assistance électrique est actionnée par un moteur puissant offrant un couple de 90 Nm. Les démarrages en côte sont ainsi facilités. Pour le reste, le niveau d’assistance est adapté automatiquement à l’inclinaison du terrain et à la puissance de pédalage du cycliste. Les accélérations sont douces, la traction discrète mais bien réelle et l’assistance, au final, obéissante. Certains cyclistes seront sans doute néanmoins désarçonnés par le lâcher-prise qu’exige l’Iweech : aucun contrôle de l’assistance, aucun contrôle visuel de la vitesse, du niveau de batterie, et aucun changement de braquet puisqu’il n’y a pas de vitesses.

Confort

Bellatrix ne propose qu’une seule taille de cadre et destine l’Iweech à des personnes de 1,60 à 1,90 m. La fourchette est trop grande pour penser raisonnablement qu’il peut convenir à tous : la géométrie du cadre d’un vélo ne se limite pas à la hauteur de la selle. Du haut de notre 1,70 m, le guidon était trop loin pour penser qu’une personne d’1,60 m s’y sente confortablement installée. Par ailleurs, tout résistant qu’il soit, l’aluminium est aussi un matériau rigide. Aucune suspension ne contrebalance la dureté ressentie à la moindre imperfection de la route ou sur des pavés. Dernier détail, qu’on entend quand on ne pédale pas : le vélo est particulièrement bruyant.

Application mobile

Bien que Bellatrix l’ait conçu pour une utilisation autonome, l’Iweech peut bien sûr se connecter à un smartphone. Une application disponible sous Android et iOS permet de visualiser sa vitesse et donne le niveau de la batterie. Sans fioritures, cette appli est efficace. C’est aussi par son intermédiaire que l’on pilote les fonctions intelligentes du vélo.

L’appli Iweech permet d’utiliser le smartphone comme afficheur et de gérer les fonctions intelligentes.

Fonctions « intelligentes »

Bellatrix distingue donc son vélo par les fonctions « intelligentes » dont il est doté. Grâce à ses composants informatiques et électroniques, l’Iweech est d’abord capable d’apprendre de vos habitudes. Après 1 mois d’utilisation pour vous rendre au travail, par exemple, il aura compris qu’en semaine, le matin et le soir, vous réalisez le même trajet. Il personnalisera alors le niveau d’assistance et donc la batterie. Par ailleurs, l’application affiche sur une carte le périmètre que vous pouvez parcourir avec l’autonomie restante de votre batterie à un instant T. Et la fonction baptisée Smart Control propose d’optimiser la batterie en fonction d’un trajet que vous devez parcourir : il suffit d’entrer l’adresse de destination pour que l’Iweech ne délivre que l’assistance permettant d’arriver à destination.

Le vélo, placé au centre de la carte, peut atteindre tous les points du parcours en vert en mode normal et tous ceux du parcours en rouge en mode éco.

Comme les autres vélos « high tech », l’Iweech propose une fonction antivol. L’utilisateur peut verrouiller le vélo depuis son smartphone ou avec une petite carte NFC à passer devant le boîtier triangulaire. Dès lors, si le vélo est déplacé, il sonnera quelques secondes. S’il bouge à nouveau, il sonnera plus longtemps. Et à la troisième bousculade, le propriétaire recevra une notification sur son smartphone. La position géographique du vélo est disponible dans l’application en temps réel, même lorsque la batterie n’est pas dans son logement. Le boîtier technique enferme en effet une pile dédiée à l’alimentation nécessaire à la géolocalisation.

En cas de vol, le système envoie une notification sur le smartphone du propriétaire (en anglais pour l’instant).

En résumé

Après quelques jours de prise en main, l’Iweech s’avère un vélo soigné, bien équipé, dont l’assistance automatique semble convaincante. Sur ce critère comme sur les autres (autonomie, freinage, usage…), seul un test en laboratoire apportera des réponses objectives. La fonction Smart Control sur laquelle Bellatrix base son argumentaire n’est pas la plus indispensable, contrairement à la fonction antivol. Et pour un vélo vendu près de 3 000 €, on aurait pu s’attendre à plus de confort. Notez enfin que Bellatrix est une entreprise jeune, fondée en 2018, qui mise tout sur l’Iweech. En cas d’échec (qu’on ne lui souhaite pas), saura-t-elle assurer le service après-vente pour les exemplaires vendus ?

Camille Gruhier

Camille Gruhier

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