Camille Gruhier
Les principaux modèles
Les vélos électriques pliants présentent un intérêt certain si vous devez le garer chez vous, s’il sert en complément d’un trajet en train ou en voiture, ou si vous l’emmenez en vacances dans votre camping-car. Mais leurs petites roues peuvent engendrer de l’instabilité et les sensations varient beaucoup d’un modèle à l’autre : il est indispensable de l’essayer avant de l’acheter. Voici nos rapides impressions sur quelques modèles emblématiques du marché que nous avons pu prendre en main.
Vello Bike+ (3 290 €)
Ce premier vélo électrique signé de la marque Vello entre en concurrence directe avec le modèle du genre, de la marque Brompton. Minimaliste, ultraléger (14 kg), cet Ebike+ affiche trois particularités : un système d’électrification (batterie et moteur) concentré dans la roue arrière, un système de pliage innovant et une fonction de récupération d’énergie censée recharger la batterie en roulant. Le Vello Bike+ est équipé d’un cadre en Chromoly, un alliage qui conjugue la robustesse de l’acier et la souplesse de l’aluminium. Des freins à disque hydrauliques, des poignées ergonomiques, des pneus anticrevaison (Schwalbe Marathon) et une courroie (au lieu d’une chaîne) pour la transmission sont autant d’attributs des vélos haut de gamme.
Difficile de dire au premier coup d’œil que ce vélo est pliable. Dans le système mis au point par Vello, le triangle arrière et la fourche avant se rabattent sous le corps du cadre. Une fois qu’on a pris le coup, plier le vélo est enfantin, mais le vélo n’est pas si compact que ça (il faut dire qu’il est équipé de jantes de 20 pouces, plus grandes que celles de 16 pouces du Brompton). Et pas si facile à déplacer non plus.
Avant de prendre la route, il est indispensable de connecter le vélo à son smartphone via l’application dédiée bitConnect (disponible sous iOS et Android). Cette interface de contrôle permet de choisir son mode d’assistance parmi ceux disponibles et ceux paramétrables. Sachez que le smartphone n’est pas indispensable pour démarrer votre vélo. Une fois qu’il est lancé à plus de 10 km/h, il suffit de faire trois tours de pédale en arrière pour déclencher l’assistance électrique. C’est pratique et ça fonctionne.
Côté pilotage, les roues de 20 pouces offrent une meilleure stabilité que celle des vélos pliants dont les roues sont encore plus petites. On se faufile aisément en ville. Mais en l’absence de vitesses, on « mouline » aussi souvent. Enfin, l’assistance électrique est agréable et bien dosée. Des différents modes proposés, parmi lesquels deux sont personnalisables (l’utilisateur peut définir le niveau de « boost », d’assistance et de freinage régénératif), nous avons privilégié celui qui dose l’assistance en fonction de l’inclinaison du terrain, mesurée grâce au capteur gyroscopique placé dans la roue arrière (mode hybride).
Caractéristiques
Vello Bike+ | |
---|---|
Prix | 3 290 € |
Poids | 14 kg avec batterie |
Batterie | 173 Wh |
Autonomie annoncée | 75 km |
Vitesse max | 20 km/h |
Moteur | Roue arrière |
Assistance électrique | 5 niveaux |
Eovolt City (1 199 €) et Confort (1 699 €)
Eovolt est une marque française basée à Bourges (Loir-et-Cher) qui a fait sa spécialité du vélo électrique pliant. L’originalité de ses modèles vient de la batterie, ingénieusement intégrée à la tige de selle. C’est discret, assez esthétique et très pratique : on l’emporte facilement pour recharger la batterie chez soi. Eovolt propose deux formats de vélo, avec des roues de 16 ou 20 pouces (et dans différentes finitions).
Nous avons essayé un de chaque, le City et le Confort. La différence est notable : le premier est un petit vélo de 14 kg très compact quand il est plié ; le second est déjà plus encombrant, plus lourd (18 kg) mais… nettement plus confortable (d’autant que les jantes, déjà plus grandes, sont aussi équipées de pneus plus larges).
Le système de pliage est similaire sur les deux vélos et très simple à mettre en œuvre. La marque promet un pliage en « 10 secondes » ; disons plutôt 45 secondes au début, puis moitié une fois que le geste est plus automatique. Le poids de l’Eovolt Confort rend la manipulation un peu plus fastidieuse que sur le City. Mais tous deux profitent du système d’aimants relativement fiable qui maintient les deux roues l’une contre l’autre. On peut alors pousser le vélo comme un chariot en le tenant par la selle. Nous avons aussi apprécié le moteur dans la roue arrière (plus confortable que lorsqu’il est à l’avant), les freins à disque mécaniques plus nerveux et plus sécurisants que des freins à patins, et le mode piéton, qui offre une assistance électrique à l’utilisateur lorsqu’il marche à côté de son vélo. En revanche, l’afficheur est basique et ses touches sont un peu dures.
Aucune suspension, pas de vitesses et braquet (plateau 52 dents, pignon 14 dents) qui donne souvent l’impression de mouliner (même en descente !)… À l’usage, le City n’est pas très confortable. À envisager si le gain de place est une priorité absolue, que vos trajets ne sont pas trop longs (10 km semble un maximum) ou alors que vous ne l’utilisez pas tous les jours. Avec ses 7 vitesses et ses plus grandes roues, le Confort… porte bien son nom. Mais c’est au prix d’un encombrement certain.
Caractéristiques
Eovolt City | Eovolt Confort | |
---|---|---|
Prix | 1 199 € | 1 699 € |
Poids | 14 kg | 18 kg |
Batterie | 36 V/6,4 Ah | 36 V/14 Ah |
Autonomie annoncée | 20 à 50 km | 70 à 100 km |
Vitesse max | 25 km/h | 25 km/h |
Moteur | Roue arrière | Roue arrière |
Diamètre des roues | 16" | 20" |
Transmission | Pas de vitesses | 7 vitesses |
Micro E-bike 16 (1 190 €)
Connu pour ses trottinettes et ses trottinettes électriques, Micro s’est récemment lancé sur le marché du vélo électrique avec ce modèle pliant compact équipé de roues 16 pouces. On retrouve sur l’E-bike 16 un système de pliage classique, facile à mettre en œuvre une fois qu’on a la main.
Ce modèle est surprenant : il est dépourvu d’ordinateur de bord et sa batterie amovible est fixée sur le guidon. Cette batterie étonne aussi par sa toute petite taille, elle est à peine plus volumineuse qu’une batterie externe pour smartphone (elle pèse 670 g contre plus de 2 kg habituellement !). De fait, son fabricant ne met en avant ni son autonomie (25 km seulement), ni la vitesse maximale (20 km/h au lieu des 25 km/h habituels), ni la puissance du moteur (que la réglementation limite de toute façon à 250 W). Fidèle à son positionnement traditionnel, Micro mise sur la sagesse plus que sur les performances. Sans afficheur, la vitesse n’est pas indiquée, ni l’heure, ni la distance totale parcourue ; le niveau de charge est renseigné par 4 LED situées sur la batterie. En fait, l’utilisateur n’a pas vraiment la main sur l’assistance électrique, dont il ne peut pas non plus contrôler le niveau. On sent que Micro a cherché à rendre l’électrification la plus discrète possible. Le pari est plutôt réussi. Ses 14,5 kg placent le vélo dans la norme et sa transmission (Shimano) à 6 vitesses laisse assez de souplesse pour grimper les côtes sans assistance. Dommage qu’on ait souvent l’impression de mouliner sur du plat, le rendement pourrait être meilleur. En mode électrique, le moteur situé dans la roue arrière procure une assistance légère, mais appréciable dans les côtes.
Caractéristiques
Micro E-bike 16 | |
---|---|
Prix | 1 190 € |
Poids | 14,5 kg |
Batterie | 21,6 V/4 Ah |
Autonomie annoncée | 25 km |
Vitesse max | 20 km/h |
Moteur | Roue arrière |
Diamètre des roues | 16" |
Transmission | 6 vitesses |
Tilt 500 B-Twin (800 €)
Fabriqué et distribué par Décathlon, le Tilt 500 est non seulement disponible sur l’ensemble du territoire, mais également vendu à un prix défiant toute concurrence : 800 €, c’est bien en-dessous de tous les autres modèles que nous avons pris en main !
Pour autant, ce n’est pas un modèle au rabais. À l’usage, le Tilt 500 fait le job. Capteur de pédalage oblige, la conduite est dynamique, mais sans brutalité : pas de problème pour démarrer en virage, cela se fait en toute sécurité. La coupure de l’assistance au-delà de 25 km/h, quand on arrête de pédaler ou au freinage, est sensible mais pas gênante. À condition d’exploiter tout le potentiel du dérailleur à 6 vitesses et les 3 niveaux d’assistance, les côtes les plus raides sont à portée de pédale ! La console, au guidon, n’indique pas le nombre de kilomètres effectués, mais uniquement le niveau de charge.
La batterie est intelligemment intégrée au cadre. Pour l’enlever, il suffit de plier le vélo au niveau de la charnière centrale et de lever la tirette qui la retient : elle glisse vers l’extérieur, prête à être emmenée et rechargée. Le pliage et le dépliage demandent un peu de pratique, mais ne présentent aucune complexité. Les mécanismes de blocage et de serrage exigent toutefois un peu de force. Attention à bien positionner et replier les pédales, sans quoi elles se prennent dans les câbles du cadre. Un regret, une fois plié, le guidon n’est pas aimanté aux autres parties du vélo et a tendance à se désolidariser de l’ensemble : agaçant, quand on porte le vélo à bout de bras. N’imaginez d’ailleurs pas le transporter sur plus de quelques mètres, dans les escaliers ou les couloirs du métro par exemple, il est beaucoup trop lourd et pas assez compact. Le mieux, quand c’est possible, est encore de le faire rouler en le tenant par la selle, mais la manœuvre n’est pas confortable. Vélo à la main, franchir une marche ou deux ne pose aucun souci : le moteur est à l’arrière, la batterie au milieu, le vélo se soulève donc aisément par le guidon.
Caractéristiques
Tilt 500 B-Twin | |
---|---|
Prix | 800 € |
Poids | 18,6 kg |
Batterie | 24 V/7,8 Ah |
Autonomie annoncée | 25 km |
Vitesse max | 25 km/h |
Moteur | Roue arrière |
Diamètre des roues | 20" |
Transmission | 6 vitesses |
Brompton Electric (2 995 € en version 2 vitesses)
Brompton, marque anglaise emblématique du vélo pliant, a fini par prendre, l’an dernier, le train de l’électrique. Son VAE pliant est sorti en deux versions, 2 et 6 vitesses. Le look épuré caractéristique de la marque a été préservé en positionnant la batterie sur le tube de direction, sous le guidon. Avantages : elle ne gêne pas les manœuvres de pliage, s’enlève facilement et, grâce à son étui, peut se porter à l’épaule, séparément du reste. Inconvénient : en place, elle alourdit le vélo à l’avant, d’autant que le moteur se situe dans la roue avant. Le franchissement d’une bordure haute suppose un peu de force pour soulever l’ensemble !
Sur la route, la conduite est très agréable, tonique mais dépourvue d’à-coups : l’assistance progressive explique ce confort. Elle est ajustée grâce à deux capteurs qui analysent la force du pédalage et la vitesse du vélo. Un système original et sophistiqué pour un moteur placé dans la roue avant, mais fonctionnel. En ville, les 2 vitesses couplées aux 3 niveaux d’assistance suffisent pour rouler sans effort. Un bémol, les secousses, sur des pavés par exemple, ont tendance à couper l’assistance… Les informations et commandes de pilotage sont réduites à leur plus simple expression, puisqu’il n’y a pas de console au guidon. Tout se fait via la batterie, y compris le choix du niveau d’assistance. Mieux vaut attendre d’être à un feu pour en changer... Ni la vitesse, ni le kilométrage ne sont indiqués.
Le pliage et le dépliage du vélo sont affaire d’habitude. Ici, après quelques essais, les manipulations n’ont posé aucune difficulté. Le Brompton Electric se distingue par la bascule vers l’avant de sa roue arrière, qui optimise la compacité et permet, en l’absence de béquille, de stabiliser le vélo à l’arrêt. Totalement lié, le vélo peut se glisser dans un espace vraiment réduit, puisque ses dimensions ne dépassent pas 58,5 x 56,5 x 27 cm. C’est le point fort du Brompton Electric. Avec 13,7 kg, il est plutôt léger, mais il faut ajouter le poids de la batterie, soit près de 3 kg à porter à part. Heureusement, il est possible de faire rouler le vélo comme une valise en laissant le guidon déployé.
Caractéristiques
Brompton Electric | |
---|---|
Prix | 2 995 € |
Poids | 16,6 kg (avec batterie) |
Batterie | 36 V/8,5 Ah |
Autonomie annoncée | 30 km |
Vitesse max | 25 km/h |
Moteur | Roue avant |
Diamètre des roues | 16" |
Transmission | 2 vitesses (existe avec 6 vitesses) |
Gitane E-Nomad (1 499 €)
Le Gitane E-Nomad est sans doute le plus confortable des vélos électriques pliants que nous avons essayés. L’assistance électrique est réactive et bien échelonnée (5 niveaux) ; elle ne génère pas de tractions par à-coups comme c’est parfois le cas avec un moteur (le modèle eGoing) situé dans la roue avant. Les capteurs de pédalage (situés dans le boîtier de pédalier) et 8 vitesses permettent d’équilibrer facilement la puissance et l’assistance selon le terrain. Ce vélo offre un réel plaisir de conduite, d’autant que la transmission offre des braquets efficaces, qui ne donnent pas l’impression de mouliner.
Pour piloter le système électrique, Gitane se contente d’un petit boîtier à 3 boutons et 2 jauges à LED, pour sélectionner le niveau d’assistance et informer du niveau d’assistance. L’éclairage bleu n’est pas très visible au soleil. Vous ne visionnerez pas non plus votre vitesse, qui n’est pas indiquée. C’est un peu déstabilisant au début, mais on s’en passe très bien à l’usage.
Avec ses 20 kg, le Gitane E-Nomad ne se porte pas à bout de bras pendant très longtemps. On n’imagine guère plus que de passer quelques marches infranchissables sur la selle. Le fabricant a toutefois pensé à intégrer une petite barre qui, sur le cadre, sert de poignée.
Le système de pliage est assez classique et simple à mettre en œuvre. Il suffit de replier le guidon vers le bas, le cadre sur lui-même, de plier les pédales et de baisser la potence et la selle pour faire du petit vélo un bloc d’environ 45 x 70 x 90 cm. Compact et facile à caser dans une entrée d’appartement, dans le porte-bagage d’un train ou dans le coffre d’une voiture, mais trop encombrant pour être traîné dans un magasin.
Caractéristiques
Gitane E-Nomad | |
---|---|
Prix | 1 499 € |
Poids | 20 kg |
Batterie | 36 V/11 Ah |
Autonomie annoncée | 30 à 60 km |
Vitesse max | 25 km/h |
Moteur | Roue avant |
Diamètre des roues | 20" |
Transmission | 8 vitesses |
Brompton Electric P Line (4 195 €)
L’Electric P Line de Brompton succède au premier Electric, lancé en 2020 (présenté plus haut), rebaptisé depuis Electric C Line. Il ne pèse que 12,7 kg, auxquels il faut ajouter les 2,9 kg de la batterie, soit 15,6 kg au total. Il est plus léger que tous les vélos électriques que nous avons testés, qui pèsent 25 à 27 kg en moyenne. Un Brompton est avant tout un vélo portable et compact, facile à caser chez soi, dans un restaurant ou à un rendez-vous. De fait, le système de pliage a fait ses preuves : il faut moins de 30 secondes pour le plier ou le déplier. Une fois le vélo compacté, la tige de selle bloque les rouages pour que potence, cadre et roues forment un bloc fixe. Le vélo devient portable à bout de bras. Notez que la batterie doit préalablement être retirée, raison pour laquelle elle est livrée dans une petite sacoche de transport. En dépliant la potence, on peut aussi pousser le vélo comme une valise. Pratique, mais à réserver aux courtes distances.
Côté esthétique, Brompton affiche la volonté manifeste de ne pas dénaturer son célèbre deux-roues. Pas d’afficheur sur le guidon, pas de batterie intégrée au cadre, pas de béquille… Les modifications sont réduites au strict nécessaire, à savoir l’ajout d’un moteur (niché dans la roue avant) et d’une batterie (fixée sur la potence). Un capteur de cadence caché dans le pédalier déclenche l’assistance au premier coup de pédale.
Sur ce vélo, Brompton propose une transmission à 4 vitesses actionnées du bout du pouce par un levier unique. Elles offrent un développement suffisant pour gravir les reliefs parisiens, mais ce Brompton n’est pas taillé pour les forts dénivelés, encore moins hors du bitume des villes. L’assistance électrique est douce et très efficace ; pour en profiter dès le démarrage, il faudra obligatoirement penser à « tomber les vitesses » (c’est-à-dire à redescendre sur une vitesse « facile ») avant chaque arrêt.
Le Brompton n’offre aucune suspension. Il est donc un peu raide sur les pavés et mieux vaut éviter les trous parfois présents sur la chaussée. Ceci dit, la position droite offre une assise assez confortable pour l’usage urbain auquel est destiné ce modèle.
Concernant le volet électrique, le Brompton propose 3 niveaux d’assistance bien marqués et suffisants. Mais pour passer de l’un à l’autre, il faut tendre le bras afin d’atteindre le haut de la batterie, où se situent tous les boutons : les niveaux d’assistance, mais aussi l’allumage des phares, les LED de niveau de charge et le bouton marche-arrêt de la batterie. Une application mobile disponible sous Android et iOS transforme le smartphone en afficheur pour connaître la vitesse ou la durée du trajet. L’application consigne aussi des informations sur le vélo, comme les dates de révision, les réparateurs autour de soi, le numéro de série, le niveau de charge précis de la batterie ou encore le nombre de cycles de charge qu’elle a subis. Un centre de contrôle, en somme.
Caractéristiques
Brompton Electric P Line | |
---|---|
Prix | 4 195 € |
Poids | 15,6 kg avec batterie |
Batterie | 300 Wh |
Autonomie annoncée | 70 km |
Moteur | Roue avant |
Assistance électrique | 3 niveaux |
Anne-Sophie Stamane