ACTUALITÉ

Voiture électriqueL’efficacité toute relative du leasing social

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par Arnaud Murati

Le 30 septembre 2025 sera mis en place en France le « leasing social », un programme d’accompagnement financier pour louer une voiture électrique durant 3 ans. Mais en dépit du succès de la première édition en 2024, il apparaît que le système a du mal à atteindre sa cible. Explications.

Alors que le programme du leasing social promis par Emmanuel Macron devait durer toute l’année 2024, le gouvernement avait été contraint de fermer les portes du dispositif mi-février, après à peine un mois et demi : 50 000 dossiers de candidature avaient été déposés, sachant que l’objectif théorique était compris entre 20 000 et 25 000 sur l’année entière ! Au 30 septembre prochain, l’exécutif remettra en place une initiative similaire. L’enveloppe de 370 millions d’euros consacrée au leasing social provient de taxes récupérées dans le cadre des certificats d’économies d’énergie : elle s’avère plus restreinte que celle de l’an passé et est censée financer 50 000 voitures d’ici 2030 ; soit un montant moyen d’aide de 7 400 € par voiture, l’objectif étant que l’acquéreur de l’un des 32 véhicules 100 % électriques proposés (voir encadré) ne paie pas un premier loyer majoré de plusieurs milliers d’euros.

Les conditions d’accès au leasing social se veulent draconiennes. Le candidat ne doit pas disposer d’un revenu fiscal de référence par part supérieur à 16 300 €. La distance entre son domicile et son lieu de travail doit être supérieure à 15 km, ou bien il devra prouver qu’il effectue plus de 8 000 km par an au volant de sa voiture personnelle pour des motifs professionnels. Le leasing social ne peut être cumulé avec le bonus écologique ni avec aucune autre aide. Les véhicules doivent être « écoscorés », c'est-à-dire qu’ils doivent bénéficier du bonus en temps normal, et ne pas dépasser 47 000 € TTC.

Dispositif peu ambitieux

Avec un revenu par part inférieur ou égal à 16 300 €, le gouvernement souhaite ainsi aider les moins argentés à se fournir une voiture électrique neuve. Hélas, le système peut être perverti en un clin d’œil : « Selon la DGEC [le ministère de la Transition écologique, ndlr], sur les 50 000 bénéficiaires du leasing social en 2024, 60 % étaient issus des déciles de revenus 4 et 5, alors que la cible annoncée par le gouvernement concernait des ménages plus modestes », grince un rapport budgétaire en provenance du Sénat. Un état de fait que ne saurait nier Patrice, qui a acquis une Peugeot e-208 l’an passé grâce au leasing social : « Je suis non imposable, car ma rémunération, ce sont essentiellement des primes », indique le quadragénaire plutôt à l’aise dans la vie. Idem pour sa compagne, qui est inscrite au chômage… après une carrière de dirigeante dans l’industrie : « C’est hallucinant que l’État fasse des cadeaux fiscaux de cette manière-là », pointe Patrice, qui rendra d’ici deux ans sa fringante Peugeot.

Mais au-delà des failles facilement exploitables pour obtenir une voiture à moindre coût, le leasing social semble trop peu ambitieux : « La durée de la location, établie à 3 ans, apparaît trop faible pour assurer l’efficacité du dispositif », continue le rapport sénatorial, et ce d’autant plus que la quasi-intégralité des voitures seront louées et reviendront donc in fine grossir les parcs des constructeurs une fois la période de location achevée. Une réalité que met aussi en lumière le président de BMW France Vincent Salimon, qui s’est récemment fendu d’un message sur un réseau social : « Pourquoi cela ne suffira-t-il pas ? Parce que le marché est animé par les entreprises et les particuliers CSP+, et que c’est sur ces segments qu’il faut agir principalement », considère le dirigeant.

La part des ventes de véhicules particuliers électriques neufs n’a pour l’instant progressé que d’un point par rapport à l’an passé : 17,6 % au 31 août 2025, contre 16,6 % en 2024.

Liste des véhicules proposés par les constructeurs pour le leasing social au 04/09/2025

Marque

Modèle

Km maxi

Contrat

Prix mensuel

Citroën

Ë-C3

36 000

LLD

95 €

Fiat

Grande Panda

36 000

LLD

95 €

Hyundai

Inster

37 000

LLD

99 €

Citroën

Ë-C3 aircross

36 000

LLD

119 €

Renault

5 five (95 ch)

37 500

LLD ou LOA

120 €

Fiat

500e

36 000

LLD

129 €

Peugeot

e-208

36 000

LLD

135 €

Ford

Puma Gen-e

37 500

LLD

139 €

Opel

Frontera

36 000

LLD

139 €

Renault

5 evol. (120 ch)

37 500

LLD ou LOA

139 €

Volkswagen

ID3

40 000

LLD

139 €

Fiat

600e

36 000

LLD

145 €

Skoda

Elroq 50 city

40 000

LLD

149 €

Citroën

e-Berlingo

36 000

LLD

149 €

Opel

Mokka

36 000

LLD

149 €

Peugeot

e-2008

36 000

LLD

150 €

Peugeot

e-Rifter

36 000

LLD

155 €

Ford

Explorer

37 500

LLD

159 €

Volkswagen

ID4

40 000

LLD

169 €

Renault

5 tech (120 ch)

37 500

LLD ou LOA

170 €

Renault

5 evol. (150 ch)

37 500

LLD ou LOA

170 €

Renault

4 evol. (120 ch)

37 500

LLD ou LOA

170 €

Citroën

Ë-C4

36 000

LLD

179 €

Lancia

Ypsilon

36 000

LLD

179 €

Jeep

Avenger

36 000

LLD

179 €

Cupra

Born

40 000

LLD

189 €

Skoda

Elroq 60 elem.

40 000

LLD

189 €

Renault

5 tech (150 ch)

37 500

LLD ou LOA

195 €

Renault

4 evol. (150 ch)

37 500

LLD ou LOA

195 €

Renault

Mégane

37 500

LLD ou LOA

195 €

Alfa Romeo

Junior

36 000

LLD

199 €

Peugeot

e-308

36 000

LLD

200 €

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Arnaud Murati

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