CONSEILS

Catastrophes naturellesComment être indemnisé au mieux ?

MP

par Marie Pémontier

En cas de catastrophe naturelle, l’indemnisation n’est pas automatique, et pas toujours équitable. Alors que le nombre de sinistres est en nette augmentation, comment bien faire valoir ses droits face à son assureur ?

Les dégâts occasionnés en cas de catastrophe naturelle constituent généralement des enjeux financiers très importants, très souvent au-delà d’une centaine de milliers d’euros. Entrent dans cette catégorie toutes les conséquences des inondations, épisodes de sécheresse, glissements de terrain ou tempêtes. C’est pourquoi leur prise en charge relève d’un régime spécifique, basé sur la solidarité nationale. En échange de la perception de cotisations particulières, les assureurs se sont engagés à indemniser rapidement les sinistres. Pourtant, tout est loin d’être simple… En pratique, plus le montant à rembourser par les compagnies est élevé, plus les assurés sont confrontés à des refus de prise en charge, des délais qui s’éternisent, des contestations techniques, etc. La pratique montre que c’est le plus souvent au niveau de l’expertise que les choses se compliquent. Nos conseils pour contourner ces embûches.

Les préalables indispensables

Inutile de faire votre demande tant qu’un arrêté interministériel de catastrophe naturelle n’a pas été publié au Journal officiel. Ce dernier précise les communes concernées, la période de l’événement et le type de phénomène (sécheresse, inondation, grêle, tempête…). Les assurés disposent ensuite de 10 jours pour déclarer le sinistre à leur assureur. Autre élément important : vérifier, bien avant la survenue d’une catastrophe, que vous êtes correctement assuré. En pratique, assurez-vous que vos contrats (assurances habitation et auto) incluent la garantie « dommages aux biens ». Si vous êtes assuré au tiers (par exemple pour une voiture), vous n’aurez droit à rien, même si l’état de catastrophe naturelle est reconnu. Le montant de l’indemnisation dépendra ensuite des garanties souscrites (valeur à neuf ou valeur d’usage), de la vétusté des biens, des franchises prévues et du rapport d’expertise. Dernier élément indispensable à connaître : le contrat précise-t-il des exclusions (par exemple clôtures, vérandas, abris de jardin, etc.) ? Dans ce cas, ces éléments ne seront pas indemnisés.

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Une déclaration rapide et soignée

L’assuré a un rôle important à jouer lors de l’élaboration de son dossier. Plus ce dernier sera précis, étayé par de nombreux éléments techniques et photos, plus il aura de chances d’obtenir un remboursement satisfaisant. Il faut livrer une description précise des dommages et de leur origine, ainsi qu’un état estimatif des pertes. Et joindre photos, factures, devis, etc., prouvant la valeur des biens endommagés. Il ne faut rien détruire ou reconstruire, et conserver tous les objets sinistrés jusqu’au passage de l’expert. En cas de réparations urgentes (risquant d’aggraver les dégâts), informez immédiatement l’assureur pour obtenir son accord. Un acompte doit alors être versé à l’assuré sous 2 mois, et l’indemnisation complète dans les 3 mois.

Expertise : la clé du dossier

Bien que de très nombreux dossiers de particuliers soient dans les clous de la procédure de catastrophe naturelle, une part importante d’entre eux est rejetée par les compagnies d’assurance. C’est particulièrement le cas actuellement dans de nombreux cas de maisons fissurées liés aux épisodes de sécheresse. Seule la moitié de ces sinistres déclarés fait l’objet d’un remboursement. Les autres sont majoritairement rejetés sur la base des conclusions des experts d’assurance. Ces derniers sont mandatés par les compagnies pour les sinistres les plus importants (en général au-delà d’un millier d’euros). Or, ces professionnels se trouvent dans une situation de dépendance de fait vis-à-vis des assureurs qui les soumettent à des objectifs de rentabilité.

Aujourd’hui, la seule solution véritablement efficace, face à cet état de fait, est de mettre en place un contrepoids : faire appel à son propre expert. Il serait dommage de s’en priver : la loi reconnaît officiellement ce droit aux assurés, quel que soit le type de sinistre. En pratique, il n’est pas rare de voir l’indemnisation doubler, voire tripler après l’intervention d’un expert d’assuré. Un certain nombre de ces professionnels indépendants (ingénieurs, architectes…) se sont regroupés au sein d’une fédération, la Fedexa.

Il est conseillé d’avoir son propre expert dès l’ouverture de la procédure (ce dernier pourra tout de suite commencer à négocier avec l’expert d’assurance). Mais il est toujours possible d’en nommer un plus tard, y compris après la remise des conclusions de l’expert d’assurance. En cas de désaccord persistant, une procédure de contre-expertise contradictoire pourra être lancée : les deux experts en désigneront un troisième, qui tranchera.

Cet article est issu de la série Label Vert, une collaboration entre Que Choisir et Vert, média indépendant d’actualité sur l’écologie. Chaque semaine, les journalistes de nos deux médias indépendants analysent des produits, décryptent des tendances et répondent de manière sourcée aux questions que vous vous posez sur la consommation. Le but : vous aider à faire des choix respectueux de votre santé et de l’environnement. Ce partenariat est 100% journalistique, il ne fait l’objet d’aucune contrepartie financière.

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Marie Pémontier

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