CONSEILS
Moustiques, tiques, guêpes…

Que faire en cas de piqûre

Tous les étés, c’est la même rengaine : moustiques, tiques et autres bestioles festoient sur notre peau. Voici les bons traitements à adopter selon l’origine de la piqûre.

Les produits répulsifs sont devenus aussi incontournables que les maillots de bain dans les valises que l’on prépare en été. Ça n’est pas un hasard : pour 49 % des abonnés à notre newsletter (1), les piqûres représentent une gêne plus importante que par le passé. Moustiques, abeilles, guêpes mais aussi tiques se font plus présents avec les beaux jours, c’est vrai. Alors comment soigner la piqûre d’une de ces charmantes petites bêtes ?

Si c’est un moustique

La réaction à une piqûre de moustique se produit en deux temps. Dans les 15 minutes, un petit bouton de quelques centimètres de diamètre se forme. Il est rouge et il démange. Dans les heures qui suivent, cette papule durcit et peut s’étendre jusqu’à 15 cm de diamètre. Ce gonflement est plus impressionnant en cas d’allergie. Si l’insecte est un moustique tigre, vous pourrez souffrir d’une réaction plus intense qu’à l’accoutumée. 
À noter : l’allergie aux piqûres de moustique existe, mais les réactions générales sont extrêmement rares, et elle a tendance à s’atténuer avec l’âge.

Que faire
On y pense peu, mais il est important de désinfecter la piqûre. Il faut éviter de gratter la zone piquée avec l’ongle, même s’il est difficile de s’en empêcher. C’est prendre le risque de créer une lésion de grattage, qui pourrait s’infecter. Si l’envie est irrépressible, frottez la peau avec la paume de la main.
Si vous voulez mettre une crème pour soulager vos démangeaisons, prenez de préférence des crèmes émollientes à base de vaseline ou de glycérol ou des crèmes contenant de l’hydrocortisone 0,5 % (CortiSédermyl, CortApaisyl, Dermo­fenac), dont l’efficacité est reconnue. évitez les antihistaminiques et les substances anesthésiantes. Dans le cas où vous optez pour des crèmes non médicamenteuses, faites attention aux excipients qui peuvent être allergisants, comme le propylène glycol, la lanoline, les parfums ou les parabènes.

Prudence
Dans certaines zones du globe, les moustiques (anophèles, tigre…) sont susceptibles de transmettre des maladies infectieuses comme la dengue, le chikungunya, la fièvre jaune ou le paludisme. Si vous présentez des symptômes (fièvre, douleurs, maux de tête, nausées…) au retour d’une zone à risque, pensez à consulter un médecin.

Ne pas abuser des crèmes corticoïdes

Les crèmes à base d’hydrocortisone (CortiSédermyl, CortApaisyl, Dermofenac) sont une arme de choix pour limiter les démangeaisons dues à diverses piqûres. Mais attention à ne pas en abuser, car elles ont aussi un effet immunosuppresseur, même en application locale. N’en mettez qu’une à deux fois par jour, pas plus de 3 jours d’affilée. Surtout si vous vous grattez, une utilisation excessive peut diminuer les défenses immunitaires et donc favoriser une infection de la peau.

Si c’est une tique

Il est normal de voir une plaque rouge apparaître dans les 24 heures, parfois accompagnée de démangeaisons. C’est une réaction du système immunitaire. Restez attentif à l’évolution de cette plaque dans les semaines qui suivent : elle doit disparaître progressivement ou, du moins, ne pas grandir.

Que faire
Le premier geste doit être de retirer la tique le plus rapidement possible. Plus elle reste attachée, plus le risque de transmission d’une maladie est augmenté (Lyme, rickettsiose, encéphalite). Pour cela, utilisez un tire-tique – ils sont disponibles en pharmacie – et retirez la tique avec un mouvement circulaire. Ensuite, désinfectez la plaie avec de l’alcool modifié (chlorhexidine, hexamidine, povidone). Le recours à un autotest n’est pas recommandé, la fiabilité de ces produits étant incertaine.

Prudence
Les tiques sont redoutées car elles sont susceptibles de transmettre certaines maladies, dont la maladie de Lyme. En fait, seulement 15 % sont porteuses de la bactérie qui la cause (Borrelia burgdorferi) et 14 % d’au moins un autre agent pathogène à risque, mais la prudence s’impose. Surveillez la morsure le mois suivant. Si vous observez l’extension circulaire d’une plaque rouge et inflammatoire mais qui ne démange pas, contactez un médecin. C’est peut-être une manifestation de la maladie de Lyme. Faites de même si vous souffrez de fatigue, de douleurs musculaires ou articulaires inhabituelles après la piqûre. Un traitement antibiotique sera peut-être nécessaire.

Si c’est une abeille, une guêpe ou un frelon

Les symptômes sont assez similaires, quel que soit l’hyménoptère en cause : outre une sensation de brûlure, la zone piquée est douloureuse et rouge, elle gonfle et durcit légèrement. Si c’est une abeille, vous trouverez son dard. Si c’est un frelon, la réaction est plus violente.

Que faire
Le cas échéant, retirez le dard s’il est encore présent. Désinfectez la plaie, puis appliquez de la glace pour limiter le gonflement. Pensez à enve­lopper la glace avant de la mettre en contact avec la peau et ne prolongez pas l’application plus de 20 minutes.
Si la piqûre se situe sur la main, retirez vos bijoux avant qu’elle ne gonfle. La démangeaison peut persister plusieurs jours sans que cela soit inquiétant. L’utilisation d’une crème antihista­minique (Apaisyl gel, Sédermyl) est possible en dernier recours. 
Consultez un médecin si la zone piquée reste rouge, enflée et douloureuse pendant plusieurs jours, si la réaction s’aggrave ou si des symptômes généraux apparaissent. 
Chez les personnes allergiques, il arrive que les extrémités voisines de la piqûre gonflent et le gonflement lui-même est plus prononcé.

Prudence
Consultez rapidement un médecin si vous êtes piqué au visage, au cou ou dans la bouche. Contactez le Samu (15) si la piqûre se situe dans la gorge, car le gonflement risque d’entraîner des difficultés respiratoires. 
Si la personne piquée souffre d’allergie, elle doit être munie d’un stylo d’adrénaline auto-injectable (de type EpiPen). N’hésitez pas à vous en servir. Les conseils d’utilisation sont normalement indiqués sur le stylo.

→ Test Que Choisir : Comparatif Antimoustiques

Morsures d’araignée, pas si courantes

Souvent accusées de nous mordre, les araignées représentent rarement un danger pour nous.  En réalité, seules deux espèces sont à surveiller attentivement en cas de morsure. Les morsures d’araignée sont très rares. Les centres antipoison reçoivent une centaine d’appels chaque année à ce sujet. En effet,  peu ont la taille suffisante pour que leurs crochets percent notre peau. Elles sont donc souvent accusées à tort. Seule une dizaine d’espèces est réellement capable de nous mordre. Lorsque cela  se produit, les morsures provoquent généralement  des rougeurs et des démangeaisons transitoires. Deux espèces d'araignée sont à surveiller avec attention : la malmignatte, cousine de  la veuve noire, et l’araignée violoniste, souvent appelée  à tort la recluse brune.

→ La malmignatte
On la trouve surtout dans les espaces naturels en Corse. Sa morsure est la plus sérieuse. Elle est d’abord peu douloureuse, mais il arrive qu’elle provoque ensuite de vives douleurs, une nécrose  et un léger gonflement. Son venin neurotoxique entraîne parfois des symptômes plus sévères, comme des douleurs sourdes, des contractures musculaires ou encore des sueurs, des nausées, voire de l’anxiété ou de la confusion.

→ L’araignée violoniste
Elle vit plutôt en zone méditerranéenne. Elle peut s’abriter à l'occasion dans  nos placards et nos greniers. Sa morsure laisse une plaie rouge qui gratte. Son venin est nécrosant : il provoque  la formation d’un ulcère  qui peut laisser une petite cicatrice. Les symptômes sont rarement plus graves.

→ Comment réagir
Dans tous les cas, nettoyez  la plaie à l’aide d’un désinfectant. Si la douleur  est forte, appliquez du froid. Si un ulcère se forme, nettoyez régulièrement cette plaie. Si les symptômes persistent ou sont plus sévères qu’attendu, consultez un médecin ou allez aux urgences.

Quand appeler le 15 ?

Il faut contacter le Samu (15) si la personne a été piquée dans la gorge ou si elle a une réaction évoquant un choc anaphylactique. Dans ce dernier cas, elle présente au moins deux des symptômes suivants.
→ Symptômes cutanés : démangeaisons, urticaire généralisée, œdème de Quincke (gonflement du visage et du cou).
→ Symptômes digestifs : nausées, vomissements, diarrhées, douleurs abdominales.
→ Symptômes respiratoires : difficultés à respirer, crise d’asthme.
→ Autres : accélération du pouls, chute brutale de la tension artérielle, perte de connaissance, une voix qui devient rauque.

Consulter un médecin dans la journée si :

  • la réaction est d’intensité anormale pour la première fois ;
  • la victime est un bébé ou un jeune enfant ;
  • la personne présente des antécédents allergiques ;
  • la personne a été piquée au cou.

(1) Enquête en ligne menée du 30 septembre au 7 octobre 2020 auprès de 5 143 abonnés à la newsletter de Que Choisir.

Audrey Vaugrente

Audrey Vaugrente

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