par Erwan Seznec
Dépenses de santéAcharnement thérapeutique ?
80 % des dépenses de santé concernent la dernière année de vie. De là à conclure que la médecine en fait trop pour sauver des cas désespérés, il n’y a qu’un pas. Le franchir serait une erreur.
Selon les données fournies par l’assurance maladie, 80 % des dépenses de santé remboursées sont concentrées sur la dernière année de vie des patients. Pour le dire autrement, 30 % des remboursements vont à 5 % des assurés, voués à mourir dans les douze mois. Surgit alors à l’esprit l’image d’une personne très âgée, que l’on s’acharnerait à maintenir en vie, à grand renfort de soins ruineux, au mépris des grands équilibres de la Sécurité sociale. Cette lecture des chiffres est entretenue en toute bonne foi par les associations qui défendent le droit à mourir dans la dignité, en choisissant son moment. Le problème est que cette lecture est biaisée. Bien sûr, il peut arriver ponctuellement que des patients sans espoir soient maintenus en vie pour un coût extravagant. L’acharnement thérapeutique n’est pas une vue de l’esprit. Ce n’est pas, pour autant, un phénomène massif. Comme l’explique une étude de la direction générale du Trésor (1), « le surcoût lié à la fin de vie décroît avec l’âge » ! Pour un homme de 40 à 45 ans qui va décéder dans l’année, « la dépense de soins est dix fois plus élevée » que la moyenne de sa tranche d’âge. S’il a entre 90 ans et 94 ans, en revanche, l’écart entre les mourants
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