
par Elsa Abdoun
par Elsa Abdoun
Du plus doux au plus corsé, le goût du miel dépend directement des fleurs butinées par l’abeille. Quelques clés pour bien le choisir et se régaler à coup sûr.
Le miel, contrairement à ce que l’on entend souvent, n’est pas un aliment particulièrement bon pour la santé. En tout cas il n’en a jamais fait la preuve, et cela vaut aussi bien pour le miel « toutes fleurs » premier prix que pour le miel de Manuka vendu jusqu’à plusieurs milliers d’euros le kilo en magasin bio. Et pour cause : ce produit reste en grande majorité composé de sucres, avec les mêmes risques d’effets délétères sur la santé en cas de consommation excessive (caries, surpoids, diabète…). Quant à ses apports en micronutriments, n’en attendez rien : nos analyses confirment que les teneurs sont négligeables, au vu des quantités consommées. Reste que ce produit s’avère fort agréable aux papilles, sur des tartines, dans un dessert ou en condiment d’un plat sucré-salé. Alors comment le choisir pour se régaler, sans risque de se faire avoir sur la qualité ? Voici les informations à connaître avant d’acheter.
Les variétés de fleurs butinées ont une influence déterminante sur la couleur, la granulation et les arômes du produit final. Raison pour laquelle on trouve à côté des miels « toutes fleurs », « de printemps » ou « d’été », des références spécifiques d’une espèce : « de thym », « de châtaigner », « d’acacia » ou encore « de citronnier »… Chaque miel monofloral a ses caractéristiques organoleptiques et physicochimiques, des plus doux (miel d’acacia, de romarin, de tilleul…) aux plus typés (arbousier, châtaignier, lavande, tournesol, thym…). Pour qu’il soit possible de spécifier l’origine florale ou végétale d’un miel, celui-ci doit provenir essentiellement de la source mentionnée. Il ne sera jamais monofloral à 100 %, mais le pollen de l’origine botanique indiquée doit être dominant.
À la sortie de la ruche, le miel est toujours liquide, mais une fois extrait et mis en pot il va cristalliser plus ou moins vite, selon sa composition. Ainsi, le miel de colza cristallisera juste après son extraction alors que le miel d’acacia restera toujours liquide. Les miels qui cristallisent à gros grains ne sont pas toujours appréciés des consommateurs. C’est pourquoi certains apiculteurs procèdent à une malaxation à froid, de façon à obtenir une texture crémeuse.
Première précaution pour choisir un miel de qualité : regarder sa provenance. Notre enquête et nos analyses récentes suggèrent que les miels originaires de Chine ou d’Ukraine font plus souvent l’objet de fraudes, telles que l’ajout de sucre. Les miels provenant de l’étranger présentaient de manière générale plus souvent des problèmes de fraîcheur. Les miels français semblent plus recommandables sur ces deux critères. Cela tombe bien : la mention de l’origine du miel sera bientôt obligatoire sur l’emballage de toutes les références commercialisées en Europe.
→ Lire aussi : Miels - La production nationale boudée
Les circuits courts (vente directe au producteur, à la ferme, sur les marchés ou encore sur Internet) présentent l’avantage d’éviter l’intervention d’un intermédiaire de vente, tel que la grande distribution, avec ses propres exigences, pas toujours compatibles avec celles de producteurs ou consommateurs, ses marges, etc. Ils permettent aussi les échanges directs entre consommateurs et producteurs, sur leurs attentes, leurs contraintes... Malheureusement, en ce qui concerne le miel, ce circuit de distribution apparaît, dans nos analyses et celles de la répression des fraudes, plus souvent sujet aux fraudes. « Les miels industriels font l’objet d’autocontrôles plus efficaces », note la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes).
Le logo AB garantit que les abeilles n’ont pas reçu de traitement antibiotique et qu’elles n’ont butiné que des fleurs sauvages ou issues de cultures bios (en général tournesol ou colza). La nourriture éventuellement apportée aux ruchers durant la période hivernale ne peut être que du miel ou du sucre certifiés AB.
Ne donnez pas de miel aux enfants de moins de 1 an. Leur système immunitaire ne les protège pas encore de certains contaminants du miel, comme la toxine botulique, responsable du botulisme. Et si vous souffrez d’allergie aux pollens, soyez prudent. Certains miels contiennent des pollens en faible quantité, ce qui peut déclencher une réaction.
Elsa Abdoun
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