Des réserves étayées

Quelque 7 000 maisons individuelles ayant été bâties en Vendée en 2006, l'UFC-Que Choisir 85 a voulu recenser les griefs les plus fréquemment faits aux constructeurs. « Nous avons distribué 2 500 questionnaires, surtout dans les nouvelles zones résidentielles, là où il y avait des constructions neuves, déclare Louis-Marie Boutin, président de l'association locale. 246 nous ont été retournés. Même s'il s'agit sans doute des gens les plus mécontents, cela donne un aperçu des pratiques abusives les plus courantes. » L'enquête révèle que 20 % des chantiers n'ont pas commencé à la date prévue. Trop de travail et pas assez de personnel, expliquent les constructeurs. Autre reproche, pour 17 % des sondés, la durée du chantier n'a pas été respectée, avec des retards d'un mois en moyenne. Quant aux pénalités de retard, bien peu en ont vu la couleur. En revanche, 90 % des constructeurs se sont conformés au devis initial. Reste la facture finale. « Il ne faut jamais payer l'intégralité de la facture à la remise des clés, insiste Louis-Marie Boutin. C'est illégal et à l'origine de nombreux litiges. » Lors de la réception définitive des travaux, un procès-verbal est signé et le particulier a huit jours pour émettre des réserves. Il peut, dans cette situation, garder 5 % du montant sur un compte séquestre, le temps que les travaux soient effectués. L'enquête montre que sur les 90 % d'acquéreurs ayant émis des réserves, plus de 41 % ont dû verser l'intégralité du solde à payer. Dans 36 % des cas, les réserves étaient fondées mais les travaux n'ont jamais été exécutés.