Cyril Brosset
Des hausses, toujours des hausses
Les opérateurs n’ont pas perdu leur habitude d’augmenter les tarifs de leurs forfaits les moins rentables. Cet été, SFR et Bouygues, notamment, ont fait flamber les factures.
Pas de trêve estivale pour les augmentations de forfaits ! Les opérateurs de téléphonie mobile ont une fois de plus profité de la torpeur estivale pour faire chauffer les factures de certains de leurs clients. Pour faire passer la pilule, ils utilisent toujours la même recette, à savoir présenter ces hausses de tarifs comme des « cadeaux » ou des « offres exclusives » qui permettraient de bénéficier de la 5G ou de gigaoctets supplémentaires à un tarif très attractif. Cet été, Bouygues Télécom est même allé plus loin, en offrant la première mensualité. C’est ce qu’a découvert Michelle dans le message que lui a envoyé Bouygues Télécom. L’opérateur l’informait qu’elle bénéficiait immédiatement de 10 gigaoctets supplémentaires chaque mois, mais que les 3 € d’augmentation qui en découlaient ne commenceraient à lui être facturés qu’un mois plus tard. Une manière de mettre un peu plus Michelle devant le fait accompli.
Maryline aussi a bénéficié de gigaoctets gratuits. Enfin, c’est ce qu’elle a compris en recevant début juillet un message de Bouygues Télécom lui indiquant que ce « cadeau » lui serait bientôt facturé 3 € par mois. Qui plus est, si elle acceptait de payer, non seulement elle pourrait continuer à profiter de ces 60 gigaoctets supplémentaires (dont elle n’a que faire !), mais en plus elle pourrait accéder à la 5G. Or, son smartphone n’est même pas compatible ! Elle a finalement décidé de refuser cette offre généreuse.
Le forfait d’Adrien aussi a grimpé, et pas qu’un peu. Après être passé de 5 à 8 € sans pouvoir s’y opposer, son opérateur SFR l’a informé récemment que ses mensualités passeraient bientôt à 11 €, soit une augmentation de 120 % en quelques mois. Cette fois, Adrien a pu refuser le changement en suivant un lien reçu par SMS, mais trop tard : la facture suivante s’élevait à 11 €.
Comme lui, Mathieu en a ras-le-bol de ces augmentations successives. « J’en suis à ma cinquième ! J’ai eu beau demander au service de Bouygues Télécom d’arrêter, je viens d’en recevoir une autre. Cette fois, je résilie. »
Si SFR et Bouygues Télécom sont les as de l’augmentation forcée, ils ne sont pas les seuls. Ainsi, des clients ont reçu en mai un mail d’Orange les informant que leur forfait Open up augmenterait au 1er juillet, sauf s’ils refusaient. Jean-Philippe, quant à lui, a découvert un peu par hasard que son opérateur Cdiscount Mobile lui avait ajouté d’office une option à 2 € pour 10 Go de données par mois. Ne parvenant ni à résilier l’option, ni à joindre le service client, il a fini par changer d’opérateur.
Ces pratiques ont beau être irritantes, elles n’en sont pas moins légales, à une condition toutefois : que l’opérateur respecte les termes de l’article L. 224-33 du Code de la consommation. Celui-ci prévoit que l'opérateur informe le consommateur au moins 1 mois avant l'entrée en vigueur de la modification et lui indique son droit à résilier le contrat dans les 4 mois qui suivent cette notification.
Krystèle Mensah