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Impôts 2026Les meilleurs outils pour les réduire

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par Olivier Puren

De nombreuses solutions existent pour payer moins d’impôts, mais encore faut-il, pour profiter pleinement de l’avantage fiscal promis, en maîtriser le fonctionnement et en connaître les limites. Décryptage.

Certaines dépenses payées en 2025 seront partiellement déductibles de vos impôts de 2026 sous forme de réductions ou de crédits d’impôt. Par exemple, vous aurez droit à une réduction d’impôt si vous faites un don aux Restos du Cœur, si vous investissez dans l’immobilier locatif en Denormandie ou si vous souscrivez des parts de PME. Et à un crédit d’impôt si vous employez un salarié à domicile, si vous confiez votre petit dernier à une crèche ou si vous faites installer une recharge pour véhicule électrique chez vous. Pour ne pas perdre une miette de ces bonus, mieux vaut sélectionner vos outils de défiscalisation avec méthode. Explications.

Bon à savoir : la loi de finances pour 2026 en préparation pourrait supprimer certaines réductions et crédits d’impôt. Vous en profiterez malgré tout pour vos dépenses payées jusqu’au 31 décembre 2025, car ces suppressions s’appliqueront uniquement à celles payées à compter du 1er janvier 2026.

Des bonus remboursables et d’autres pas

Les réductions d’impôt et les crédits d’impôt offrent le même avantage à tous les contribuables. Pour une même dépense, chaque foyer bénéficiera d’une baisse d’impôt équivalente. Celle-ci ne dépend pas de votre taux d’imposition, contrairement aux baisses d’impôt que procurent les charges déductibles de vos revenus (versements faits sur votre PER, pension alimentaire allouée à vos parents dans le besoin, etc.).

Ordre et limite d’imputation. Si vous engagez des dépenses ouvrant droit à des réductions d’impôt et à des crédits d’impôt, le fisc commencera par imputer les premières sur vos impôts de 2026, puis il imputera les seconds sur les impôts restants. Mais vos réductions d’impôt seront prises en compte uniquement dans la limite du montant de vos impôts et la fraction excédentaire sera perdue. Elle ne vous sera pas remboursée et vous ne pourrez pas l’imputer sur vos impôts des années suivantes. Au contraire, si vos crédits d’impôt dépassent vos impôts diminués de vos réductions d’impôt, le fisc vous remboursera l’excédent.

Foyers faiblement imposés. Si vous payez peu d’impôts, et a fortiori si vous n’êtes pas imposable, vous avez intérêt à privilégier les dépenses ouvrant droit à un crédit d’impôt à celles ouvrant droit à une réduction d’impôt pour profiter à plein de vos avantages fiscaux. La part des bonus qui dépasse vos impôts de 2026 vous sera remboursée l’été prochain. Bonne nouvelle, les dépenses « contraintes » (frais d’emploi à domicile, frais de garde d’enfant, dépenses de travaux réalisés dans le logement, etc.) ouvrent généralement droit à un crédit d’impôt remboursable. En revanche, les dépenses « choisies » (dons à une association, souscription de parts de PME, investissement locatif, etc.) sont le plus souvent assorties d’une simple réduction d’impôt.

Bon à savoir : les frais de séjour en Ehpad ouvrent droit à une réduction d’impôt alors qu’il s’agit pourtant de dépenses contraintes très onéreuses. Seuls les seniors qui payent des impôts peuvent en bénéficier, ceux qui ne sont pas imposables n’ont droit à aucune aide du fisc.

Des bonus plafonnés et d’autres pas

Une vingtaine de réductions et de crédits d’impôt distincts existent, destinés à vous aider à supporter certaines dépenses de la vie courante (emploi à domicile, garde d’enfant, séjour en Ehpad, travaux du logement, etc.), à vous inciter à investir dans certains secteurs (immobilier, PME, etc.) ou à vous encourager à soutenir le milieu caritatif (dons aux œuvres, mécénat). Ces bonus sont presque tous soumis au plafonnement global des niches fiscales, mécanisme qui consiste à limiter les avantages que vous pouvez déduire chaque année de vos impôts à 10 000 €, quels que soient la composition de votre foyer et le montant de vos revenus. Ce plafond est porté à 18 000 € si vous avez droit à une réduction d’impôt pour investissement outre-mer ou pour souscription de parts de Sofica.

Un plafonnement à surveiller. Les contribuables imposables à 30 % ou plus cumulent souvent plusieurs bonus fiscaux, pour l’emploi d’un salarié à domicile et une location en Pinel, par exemple, ou pour des frais de garde d’enfant et une prise de participation dans une PME. Ils peuvent ainsi rapidement dépasser le plafond de 10 000 €, car chaque bonus est susceptible de leur procurer plusieurs milliers d’euros d’avantages fiscaux. Si c’est votre cas, mieux vaut calibrer vos dépenses pour ne pas dépasser cette limite car, là encore, l’excédent sera perdu, sauf si le dépassement est dû à un investissement en PME.

Un plafonnement à optimiser. Certains bonus fiscaux ne sont pas soumis au plafonnement global et ils augmentent d’autant vos capacités de défiscalisation. C’est le cas des réductions d’impôt pour don, investissement immobilier en Malraux, versement d’une prestation compensatoire ou de primes sur un contrat de rente-survie ou d’épargne handicap, frais de scolarité ou frais de séjour en Ehpad, ainsi que des crédits d’impôt pour équipement du logement ou versement de cotisations syndicales. Ces dispositifs sont avantageux si vous êtes lourdement imposé. Vous pouvez les utiliser pour alléger vos impôts au-delà de 10 000 € par an en les cumulant avec des avantages soumis au plafonnement.

Des plafonnements à cumuler. Depuis janvier 2024 et jusqu’à fin 2028, vous avez droit à une réduction d’impôt de 30 %, ou de 50 % si vous investissez dans le capital d’une PME ayant le statut de jeune entreprise innovante (JEI), en direct ou via un fonds commun de placement dans l’innovation (FCPI). Ce bonus est soumis à un plafonnement spécifique fixé à 50 000 € par foyer sur la période 2024-2028. Vous pouvez aussi l’utiliser pour alléger vos impôts au-delà de 10 000 € par an en le cumulant avec des avantages soumis au plafonnement.

Bon à savoir : les réductions et crédits d’impôt sont généralement conditionnés au respect d’engagements stricts et les risques associés à certains outils de défiscalisation sont importants. Prenez-en connaissance avant de vous lancer, car défiscaliser ne vous aura servi à rien si le fisc remet en cause votre bonus ou si vos pertes dépassent vos économies d’impôts.

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Olivier Puren

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