par Fabienne Maleysson
OctocrylèneL’Anses veut lui faire la peau

L’Agence de sécurité sanitaire française (Anses) propose l’interdiction d’un filtre UV, l’octocrylène, accumulant les effets toxiques pour la santé et pour l’environnement. Notre appli QuelProduit vous aide à l’éviter.
Utilisé en particulier pour ses propriétés de filtre solaire, l’octocrylène accumule les signaux alarmants. Voilà quatre ans, des chercheurs français montraient qu’au fil du temps, cet ingrédient alors largement utilisé se dégradait et générait de la benzophénone, une substance allergisante et soupçonnée d’être un perturbateur endocrinien. Aujourd’hui, c’est l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) qui en appelle à l’Union européenne pour que la concentration maximale autorisée de cet ingrédient dans les cosmétiques soit drastiquement réduite. En pratique, tellement réduite qu’il ne serait plus efficace, ce qui revient donc à une demande d’interdiction.
Mais cette fois-ci, c’est au nom de ses effets sur l’environnement. En effet, du fait de son utilisation en particulier dans les crèmes solaires, l’octocrylène, peu dégradable et bioaccumulable (1), contamine les milieux aquatiques et les sols et présente « des risques pour la reproduction et la croissance des espèces aquatiques, des organismes vivants dans le sédiment et des organismes du sol », déplore l’agence. Elle s’est livrée à une évaluation de la faisabilité de cette mesure et a conclu que les coûts seraient facilement absorbés par les industriels.
Encore utilisé par de grandes marques
Si la substance est nettement moins présente qu’il y a quelques années, de grandes marques continuent à l’utiliser. En contiennent, par exemple : le stick solaire invisible SPF 50 de Clarins, le soin Effaclar Duo SPF 30 de La Roche-Posay, le fluide antitaches SPF 50 teinté de Roc, le sérum UV Filters SPF 45 de The Ordinary ‒ dont le slogan est « formulations cliniques empreintes d’intégrité » ‒, la Dramatically different moisturizing lotion de Clinique et surtout, la grande majorité sinon la totalité des produits solaires ou des soins de jour assortis d’un filtre anti-UV de la marque Shiseido. Pour l’éviter, vous pouvez vous fier à notre application gratuite QuelProduit qui le considère évidemment comme indésirable.
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(1) Capable de s’accumuler dans les organismes vivants pour y causer des effets délétères.
Fabienne Maleysson