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La banane durable s’affiche

La publicité pour la banane durable pourrait passer pour du pur marketing. En réalité, les producteurs antillais ont vraiment modifié leurs pratiques.

« Êtes-vous mûr pour la banane durable ? » interroge la pub, omniprésente ces derniers temps dans les quotidiens et les hebdomadaires. À première vue, on peut penser qu’il s’agit de pur marketing visant à redorer le blason de la filière antillaise après le scandale du chlordécone, pesticide cancérogène utilisé sur les bananes jusqu’en 1993. D’autant que le terme « durable », mis à toutes les sauces, ne signifie rien de précis. Mais en l’occurrence, le slogan n’est pas une coquille vide. Les planteurs de Guadeloupe et de Martinique ont nettement amélioré leurs pratiques ces dernières années.

Aidés par des équipes très bien dotées de chercheurs issus de divers instituts publics, ils sont parvenus à diviser par trois les quantités de pesticides épandues. Elles seraient, selon le CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), huit à dix fois moins élevées à l’hectare qu’au Costa Rica ou encore au Cameroun, deux des principaux pays producteurs. À cela, deux raisons : les différentes matières actives jadis utilisées ont peu à peu été interdites en Europe, sans que les firmes proposent des produits alternatifs. Le marché est trop petit pour que la mise au point de nouvelles spécialités soit rentable. Par ailleurs, les producteurs, qui ont risqué leur santé en utilisant du chlordécone pendant des années, ont été échaudés. À quelque chose malheur est bon : leur conscience environnementale serait particulièrement aigüe. Grâce à des méthodes culturales innovantes (plantes de couverture pour limiter les herbicides, analyses avant tout traitement, piégeage des charançons par le biais de phéromones) ou plus traditionnelles (jachère, rotation des cultures), la filière espère réduire encore de 50 % l’usage de pesticides d’ici à 2013.

Toutes ces nouvelles méthodes de travail sont matérialisées par un cahier des charges dont le respect est contrôlé annuellement par un organisme indépendant chez chaque producteur. Malheureusement, des impasses techniques empêchent pour l’instant de basculer vers le bio, mais les chercheurs travaillent dans ce sens, notamment pour mettre au point des variétés résistantes aux maladies.

À noter que l’on trouve des bananes toute l’année en rayon car il n’y a pas vraiment de saison de production.

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