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Réparation auto

Des tarifs très différents selon les départements

Selon l’association Sécurité & réparation automobile (SRA), qui effectue des études pour le compte des assureurs, le coût de la réparation automobile a progressé de 7 % en 2023. Si le prix des pièces est sensiblement identique d’un endroit à un autre, le coût de la main-d’œuvre varie de manière notable. Mieux vaut ne pas avoir d’accident dans certains départements !

Les chiffres bruts donnent le tournis. Entre 2022 et 2023, dans le cadre de la remise en état d’un véhicule léger suite à une collision, le prix moyen des réparations a augmenté de 7 %, selon l’association SRA qui se base sur les quelque 2 millions de rapports d’expertise qui ont servi à son étude. Sachant que l’inflation a été l’an dernier de 4,9 %, cette hausse est plus que substantielle. Si l’on compare les prix de 2023 par rapport à ceux de 2019, l’augmentation atteint même 26,2 % ! Dans le détail, les prix des pièces détachées et de la peinture ont grimpé nettement plus vite que le coût de la main-d’œuvre. Depuis 2019, les pièces ont augmenté en moyenne de 6,8 % par an, la peinture de 6 % et la main-d’œuvre de 5 %.

Tous les territoires ne sont pas logés à la même enseigne. Par rapport à la moyenne nationale, les réparations (pièces, mains-d’œuvre et peinture) sont plus onéreuses de 31,6 % dans le département de Paris et de 31,2 % en Corse. Les Bouches-du-Rhône ne sont pas en reste (+28 %), tout comme les Vosges (+26,7 %) ou les Hautes-Pyrénées (+23,8 %). Dans une moindre mesure, la Meuse (+20,9 %), la Loire (+17,6 %) et la Seine-Saint-Denis (+15,2 %) font aussi partie des départements où réparer ne rime pas avec bon marché. Le coût des réparations est enfin ahurissant dans les départements d’outre-mer, notamment en Guyane (+66,7 %) et à Mayotte (+97,1 %).

Mais du côté de la métropole, la Corse coche toutes les cases en matière de cherté : que ce soit le prix des pièces en elles-mêmes (+21,9 %) comme celui de la main-d’œuvre (+36,2 %), l’île de Beauté tutoie les sommets. Seules les Bouches-du-Rhône (+41,1 %) et surtout Paris (+46,1 %) parviennent à afficher des taux horaires de main-d’œuvre encore plus élevés. Il est intéressant de noter à ce sujet que le prix de la main-d’œuvre n’apparaît pas déraisonnable dans les autres départements d’Île-de-France, comparativement aux prix pratiqués partout ailleurs en France.

À l’opposé des territoires les plus chers, le département des Côtes-d’Armor se révèle être le meilleur marché. Les réparations y sont en moyenne 25,3 % moins chères que sur l’ensemble de la France, tandis que la main-d’œuvre y est aussi au meilleur prix, c’est-à-dire de 25,5 % inférieure à la moyenne.

Phares deux fois plus chers

Pourquoi une telle fièvre des prix ? Tout d’abord, le prix des pigments de peinture a littéralement explosé depuis le Covid : « Les fabricants et distributeurs de peinture ont appliqué plusieurs hausses aux tarifs des produits de parapeinture et peinture pour compenser les augmentations de coût des matières premières », précise la SRA. Mais la responsabilité de la hausse du prix des réparations incombe surtout aux constructeurs, qui ne cessent de complexifier et embellir leurs autos.

La SRA a ainsi étudié l’évolution du prix d’un bouclier avant. Selon ses constatations, le prix d’un élément complet pour un Peugeot 2008 de première génération était de 861 €. Sur la deuxième génération du 2008 actuellement disponible en concession, le bouclier vaut 1 986 €, soit 131 % de plus. « Les feux antibrouillard ont augmenté de 173 % », fait sobrement remarquer l’association. Le Hyundai Tucson n’est pas en reste. Le SUV coréen de troisième génération facturait son bouclier avant complet 2 694 €. Lorsque la quatrième génération de Tucson est apparue, ce même élément s’est renchéri de 96 %, pour atteindre 5 270 € ! « Éléments principaux du nouveau design et de la signature lumineuse, les optiques sont désormais intégrées dans le revêtement de bouclier, ainsi que les feux de jour qui représentent à eux seuls 60 % du prix total », note la SRA. De ce fait, l’augmentation constante des frais de réparations « ne pourra que perdurer dans les prochaines périodes du fait de la généralisation sur toutes les catégories de véhicules de technologies comme les optiques LED, deux fois plus onéreuses que les halogènes », considère l’association.

Arnaud Murati

Arnaud Murati

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