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Téléphonie mobile

Altice écope d’une lourde amende

Au printemps 2014, alors qu’ils lorgnaient sur SFR, Numericable et sa maison mère Altice s’étaient engagés auprès de l’Autorité de la concurrence à se désengager des activités de l’opérateur Outremer Telecom à La Réunion et à Mayotte. Le groupe a tardé à agir, et a même menacé la compétitivité de sa filiale en augmentant fortement les prix de certains forfaits. Il écope, pour ces raisons, d’une amende de 15 millions d’euros. 

Ni avouée, ni pardonnée, la faute de Numericable et de sa holding Altice est aujourd’hui sanctionnée. Lourdement, même : le groupe de Patrick Drahi écope d’une amende de 15 millions d’euros. Cette faute, c’est le non-respect de certains des engagements pris afin d’obtenir le consentement de l’Autorité de la concurrence alors qu’il lorgnait sur SFR. En 2014, la holding s’était en effet engagée à céder les activités de téléphonie mobile d’Outremer Telecom à La Réunion et Mayotte. Altice avait racheté cet opérateur local en 2013, et en avalant son concurrent SFR, également très présent dans les deux régions, elle s’octroyait respectivement 66 % et 90 % du marché mobile. Trop pour laisser de la place à la concurrence.

Depuis, Altice a effectivement cédé la partie mobile d’Outremer Telecom. Le groupe Hiridjee, via sa filiale Telma, s’en est porté acquéreur en juin 2015. Mais dans l’intervalle, Altice et Numericable avaient fortement augmenté le prix de certains forfaits (17 % et 60 % de hausse selon les offres), ce que le nouvel ensemble s’était engagé à ne pas faire afin de préserver la valeur marchande et la compétitivité des activités jusqu’à leur cession. « Ces hausses tarifaires ont fait peser un risque important sur la compétitivité des offres d'Outremer Telecom, en donnant la possibilité aux clients de résilier leur abonnement sans frais (les taux de résiliation ont d'ailleurs triplé en janvier 2015 par rapport à la moyenne de 2014) à un moment où les concurrents, SFR et Orange, venaient d'opérer un repositionnement tarifaire à la baisse », analyse le gendarme de la concurrence. Un facteur aggravant qui justifie sans doute l’ampleur de l’amende prononcée. SFR a annoncé qu’il contestait l’analyse de l’Autorité de la concurrence et se réservait le droit d’exercer un recours contre cette décision. Il dispose d’un délai de deux mois pour saisir le Conseil d’État.

Camille Gruhier

Camille Gruhier

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