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Babyphones

Évitez les modèles contrôlés sur une webcam

Nos homologues allemands de Stiftung Warentest ont testé trois familles de babyphones, des modèles classiques basés sur l’audio, d’autres ajoutant au son une image vidéo et, enfin, plusieurs modèles basés sur une webcam contrôlée via une application. Résultat : ces derniers posent des soucis de sécurité et de fiabilité. Explications.

Beurer BY 88 Smart, Motorola MBP845 Connect, Nuk Smart Control Multi 310 : trois babyphones basés sur une webcam qu’il est plus prudent d’éviter.

L’évolution technologique n’est pas toujours gage de progrès. Le test de babyphones mené par Stiftung Warentest, l’équivalent allemand de Que Choisir, le prouve. « Les appareils classiques restent les plus fiables », explique l’institut de consommateurs, qui a évalué le niveau sonore, la qualité de l’image, la portée, les interférences ou encore la facilité d’utilisation. Au total, 17 babyphones appartenant à trois familles d’appareils ont été testés (voir ci-dessous).

Les babyphones classiques basés sur l’audio n’ont posé aucun problème majeur. La qualité de transmission est bonne (qualité sonore correcte et peu d’interférences), les babyphones alertent les parents en cas de perturbations et, bonne nouvelle, ils sont simples à utiliser. Ces appareils, qui fonctionnent sur batterie, offrent aussi une bonne autonomie. Au pire, l’institut les a jugés d’un niveau correct et la plupart des modèles commercialisés en France se sont avérés satisfaisants.

Le constat s’assombrit avec les babyphones vidéo dont le dispositif se compose d’une caméra et d’un écran pour visualiser les vidéos. Ces modèles, intéressants pour les nourrissons au réveil discret et silencieux ou, au contraire, au sommeil agité, permettent aux parents de garder un œil à distance. Problème : les vidéos sont souvent de piètre qualité. Un seul modèle, le Motorola MBP48, se démarque sur ce point. « La majorité des appareils permettent tout de même de reconnaître à peu près l’enfant », ironise l’institut. Plus gourmands en énergie, ils offrent une moins bonne autonomie.

Transmission non sécurisée

Les soucis réels apparaissent avec les babyphones basés sur une webcam contrôlée via une application sur smartphone. Stiftung Warentest a testé cinq modèles de marques connues : Babymoov, Beurer, Motorola, Nuk et Philips. Trois d’entre eux ont été déclassés, considérés par l’institut comme « déficients ». Autrement dit, ils ne remplissent pas leur rôle et sont donc inutiles. Un comble pour des appareils qui coûtent jusqu’à 6 fois plus cher que des babyphones classiques ! L’un des points faibles de ces caméras vient de leur connexion à Internet : en cas de coupure de courant ou de sauts de connexion, elles sont inopérantes. « À l’exception du modèle Philips, aucune ne signale les perturbations de manière fiable », a constaté l’association.

Les webcams présentent également des risques en termes de sécurité des données. Alors que tous les babyphones vidéo classiques sécurisent correctement les flux vidéo, nos confrères n’ont éprouvé aucune difficulté à accéder aux vidéos des babyphones contrôlés par une application sans autorisation d’accès ! De plus, la transmission n’est pas toujours sécurisée : le Nuk 310 envoie des données non cryptées. « Il est imprudent d’utiliser ces caméras sur des réseaux Wi-Fi non sécurisés, à l’hôtel, par exemple », prévient Stiftung. Le modèle de Motorola, le MBP845 Connect (200 €), est livré avec un récepteur qui permet de l’utiliser comme un babyphone vidéo classique. Il redevient alors, aux yeux de l’institut, satisfaisant.

Les résultats du test de babyphones classiques et avec webcams de Stiftung Warentest

 

Le protocole de test

Les babyphones testés ont été achetés en septembre et octobre 2017. Les prix sont donnés à titre indicatif.

Transmission. Stiftung Warentest a mesuré le niveau et la plage de réglage du son, et trois experts ont jugé la qualité sonore du récepteur. Les modèles vidéo ont également été jugés sur leur qualité d’image à la lumière du jour et dans l’obscurité. L’institut a aussi testé la résistance des appareils aux interférences avec d’autres babyphones. La portée des appareils a été déterminée en la mesurant à différents endroits dans une même maison.

Facilité d’utilisation. Deux experts ont jugé la clarté de la notice. Ils ont ensuite évalué la facilité d’installation et l’usage des appareils au quotidien (notamment la lisibilité des notifications et l’ergonomie des commandes). L’institut a également testé la convivialité des applis pour iOS et Android.

Batterie (pour les babyphones classiques). L’institut a mesuré la durée d’utilisation du récepteur en marche (les babyphones webcam sont branchés sur secteur).

Sécurisation des données (pour les babyphones avec webcam). L’institut a vérifié si les données d’accès requises, le cas échéant, lors de l’installation devaient être modifiées par la suite. L’institut a également vérifié si un cloud était mis à disposition et quelle interface était utilisée pour se connecter gratuitement à Internet.

Transfert des données (pour les babyphones avec webcams). Les données envoyées par les applis Android ou iOS ont été lues et analysées afin de déterminer si elles contenaient des informations sur l’utilisateur non utiles pour leur fonctionnement. L’institut a attribué l’appréciation « critique » lorsqu’elles transmettaient, par exemple, sans les coder les identifiants des appareils. 

Camille Gruhier

Camille Gruhier

Éric Bonneff

Éric Bonneff

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