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Ford CapriPremières impressions

Après la Mustang en 2020, Ford fait revivre une légende avec le nouveau Capri. Mais, si le nom perdure, la voiture change radicalement pour devenir un SUV électrique. Le résultat est convaincant, avec de bonnes performances routières et une autonomie appréciable, mais l’ergonomie et la finition auraient mérité mieux.

Autant le dire tout de suite pour ménager les passionnés, la nouvelle Ford Capri n'a plus rien à voir avec sa célèbre devancière des années 1970. Ni du côté de la carrosserie où le coupé laisse place à un SUV, ni du côté de la motorisation où les moteurs essence V4 ou V6 sont désormais remplacés par des versions électriques. Et, à l'intérieur, les écrans omniprésents font table rase du passé et des compteurs analogiques à aiguilles. Enfin, comme pour le SUV Explorer, la nouvelle mouture du Capri utilise la plateforme et la chaîne de traction (moteur, batterie…) des Volkswagen ID4 et ID5.

Qualité de vie à bord

L'intérieur du Capri est très similaire à celui du Ford Explorer.

Après avoir conduit le Ford Explorer, nous n’avons pas été perturbé en s’installant à bord du tout nouveau Capri. Et pour cause, ici tout est identique. Si la qualité d’assemblage est d’un bon niveau et la sensation d’espace importante, on retrouve les mêmes travers, notamment au niveau du basculement de l'écran central pivotant de 14,6". Il faudra en effet prendre un peu de temps pour se familiariser avec sa commande avant de manipuler aisément cet ingénieux système. De même, les commandes tactiles ne sont pas toutes faciles à gérer. Car le Capri comprend bon nombre de touches tactiles qui ne sont pas vraiment un modèle de facilité d’utilisation. Que ce soient les commandes placées sur le volant ou celle pour le réglage du niveau sonore située juste sur la console centrale, en dessous de l’écran, aucune n’est vraiment agréable à l’usage. Il est même fréquent de devoir s’acharner pour trouver le bon réglage, faute d’une réactivité suffisante. Heureusement, l’utilisation des différents menus au niveau de l’écran central est plus aisée. Si le constructeur utilise le système d’exploitation de Volkswagen, il a personnalisé l’interface utilisateur en intégrant ses propres applications et une configuration particulière. Le tout se gère très facilement et permet d’accéder rapidement à toutes les fonctions de base.

Le combiné d’instruments est étonnamment petit.

Comme sur l’Explorer, le Capri aurait gagné à utiliser un combiné d’instruments un peu plus grand. Avec ses 5,3", il est en effet plus petit qu’un smartphone actuel dont la taille se situe généralement au-dessus des 6". En plus, l’affichage n’est pas très moderne par rapport à d’autres modèles qui proposent plus de personnalisation, jusqu’à l’affichage de la carte de la navigation.

La qualité de fabrication est d’un bon niveau et tous les assemblages sont bien réalisés. Mais on peut regretter l’utilisation à foison de matériaux durs qui ne permettent pas au Capri de se placer parmi les meilleurs modèles du segment en matière de finition.

Les sièges avant assurent un bon maintien mais la place à l'arrière est correcte, sans plus.

L’habitacle est assez spacieux et les passagers avant disposeront d’un large espace. À l’arrière également, malgré la ligne plongeante du toit, pas de souci pour voyager dans de bonnes conditions. On regrette que la visibilité vers l’arrière soit tout juste acceptable. Il faudra donc faire très attention lors des manœuvres en ville et bien se référer à l’aide au stationnement afin d’éviter toute déconvenue.

Avec 572 litres de volume de coffre (sous tablette) et jusqu'à 1 500 litres (jusqu’au toit) une fois la banquette rabattue, le Capri fait mieux que la plupart des concurrents du segment comme la Kia EV6 ou le Skoda Enyaq. Seule la Tesla Model Y qui propose de base 854 litres (sans tablette) fait mieux.

Au volant

Pour son début de commercialisation, le Ford Capri est proposé avec deux motorisations électriques. La première, le Capri RWD Extended Range (comprendre roues arrière motrices avec autonomie étendue), se compose d’un moteur de 286 ch accouplé à une batterie de 77 kWh de capacité. L’autre est un AWD Extended Range (quatre roues motrices à autonomie étendue) dotée d’un moteur de 340 ch et d’une batterie de 79 kWh. Début 2025, une version plus petite ‒ et moins chère ‒ fera son apparition, à savoir un Capri RWD Standard Range (roues arrière motrices pour une autonomie standard) avec un moteur de 170 ch et une batterie de 52 kWh. Nous avons pris le volant du modèle qui devrait, à terme, être le modèle le plus vendu : la version de milieu de gamme 286 ch/77 kWh.

La mécanique est très agréable et relativement sobre.

Lors de notre parcours de presque 200 km composé d’autoroutes urbaines et de routes de campagne sinueuses assez exigeantes, la consommation moyenne s’est établie à 16,7 kWh aux 100 km. C’est très raisonnable. Pour ce faire, nous avons utilisé le mode confort (le Capri propose jusqu’à 5 modes de conduite : normal, éco, sport, individuel et traction pour la version quatre roues motrices) qui offre un très bon compromis entre agrément de conduite et sobriété. Notre performance nous permettrait, en théorie, de parcourir jusqu’à 461 km, ce qui est assez éloigné des 627 km annoncés. Cela place toutefois le Capri parmi les modèles les mieux-disants du marché sur ce critère.

Selon le constructeur, l'autonomie est accrue de 25 km par rapport à l’Explorer et même de 69 km par rapport à une VW ID5. C'est énorme ! Cela s'explique par les travaux de mise au point particuliers réalisés par Ford pour ce nouveau modèle. Ainsi, le moteur et sa gestion électronique ont été revus mais il y a eu également un très gros travail sur l'aérodynamique de la voiture. Le Capri possède le meilleur CX (coefficient de traînée caractérisant la résistance d’avancement dans l’air d’une voiture) de toute la gamme Ford. Un petit regret sur le fait que le constructeur n’offre pas de système de récupération d’énergie au freinage un peu plus performant. En effet, le Capri ne dispose que du mode B (break) sans possibilité de régler son intensité.

La mauvaise visibilité vers l'arrière nécessitera d'être prudent lors des manœuvres.

À noter que les réglages des suspensions du Capri sont particuliers par rapport à ceux utilisés sur l'Explorer. La voiture est ainsi plus ferme pour offrir un comportement routier plus dynamique, au risque d’être parfois inconfortable sur les mauvais revêtements. En ville, le SUV est maniable et peut se garer sans encombre grâce à un bon rayon de braquage. Mais il faudra se méfier de la visibilité vers l’arrière assez moyenne.

La gamme et les tarifs du Ford Capri (novembre 2024)

Motorisation

Puissance

Capacité de batterie

Capri

Pack Premium

RWD Standard Range (1)

170 ch

52 kWh

46 400 €

50 000 €

RWD Extended Range

286 ch

77 kWh

49 400 €

53 000 €

AWD Extended Range

340 ch

79 kWh

56 400 €

60 000 €


RWD : Rear Wheel Drive (roues arrière motrices).
AWD : All Wheel Drive (quatre roues motrices).
(1) Version en cours d’homologation, disponible début 2025.

Le Ford Capri en résumé

Au-delà de son nom évocateur, le nouveau Ford Capri est un SUV électrique bien équipé, disposant de performances routières appréciables et arborant un style dynamique, le rendant un peu plus attrayant que certains modèles plus consensuels. Il dispose également d’un gros atout face à la concurrence : une garantie de 5 ans (2 ans de garantie constructeur auxquels s’ajoutent 3 ans, ou 100 000 km, d'extension de garantie offerts). Et côté tarifs, le Capri est assez bien placé au regard d’une concurrence souvent plus chère, notamment du côté des allemandes. Par exemple, alors que le Capri débute à 46 400 € (pour le modèle qui arrivera en 2025, le seul qui devrait être éligible au bonus écologique), une Volkswagen ID5 est facturée a minima 50 500 € et un Skoda Enyaq Coupé est proposé à partir de 55 850 €. Pour trouver moins cher, il faudra se tourner vers des modèles français comme le Peugeot E-3008 affiché à partir de 44 990 €.

Les +

  • Autonomie
  • Comportement routier
  • Habitabilité
  • Volume de coffre
  • Ligne

Les -

  • Ergonomie perfectible
  • Finition
  • Visibilité vers l’arrière

Yves Martin

Yves Martin

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