ACTUALITÉ

Leasing automobile (infographie)Vous et la LOA et la LLD

Yves Martin
Noé Bauduin

par Yves Martin, Noé Bauduin

Désormais, la location avec option d’achat (LOA) ou longue durée (LLD) a pris le pas sur l’achat classique d’une voiture. Les habitudes changent mais notre enquête, réalisée auprès de 1 285 lecteurs, montre que malgré une satisfaction correcte, ce mode de commercialisation n’est pas sans contraintes.

Modèle type : un SUV thermique à boîte auto sur 3,5 ans

Parmi les répondants à notre enquête, 83 % ont opté pour une LOA, le reste lui préférant une LLD. Et on voit que le phénomène est encore très récent puisque la moitié des locations ont débuté il y a moins de 3 ans. Seuls 15 % des répondants ont commencé leur location avant 2020. Ainsi, moins d’un tiers ont déjà atteint la fin de la période de location : 69 % des locations sont encore en cours.

Du côté de la catégorie de voitures, les SUV représentent la plus grosse part avec 40 % de ce type de carrosserie contre seulement 25 % pour les citadines. Quant à la motorisation, elle est encore principalement thermique (50 %) alors que les hybrides représentent 32 % de notre panel et les électriques seulement 18 %. Enfin, 75 % des modèles sont dotés d’une boîte de vitesses automatique.

Concernant la durée, l’écrasante majorité des locations (87 %) s’étalent sur 3 ou 4 ans. De très rares locations peuvent durer 5 ans, mais pas au-delà.

Un choix réfléchi

Même si les voitures neuves coûtent de plus en plus cher, moins de 1 répondant sur 4 affirme que son choix de recourir au leasing a été contraint en raison du prix du véhicule neuf trop élevé. Les deux premiers motifs sont donc le souhait de changer souvent de voiture (34 %) et parce que c’est l’option jugée comme la plus intéressante (32 %). Enfin, une petite partie des répondants, 10 % seulement, mettent en avant la volonté de tester le véhicule (pour éventuellement l’acheter) ou de ne pas avoir à gérer la revente par la suite.

LOA et LLD sources de contraintes

Souscrire à une forme de leasing offre des avantages mais est aussi source de contraintes. La première d’entre elles concerne le forfait kilométrique imposé quasiment systématique pour les contrats en leasing : 94 % des répondants en ont un. 4 sur 10 déclarent trouver ce dernier contraignant et 12 % annoncent l’avoir déjà dépassé, ce qui les expose à des frais supplémentaires.

Arrive ensuite l’obligation d’effectuer l’entretien chez le constructeur. Un peu plus de 1 répondant sur 2 affirme qu’il a été obligé de faire l’entretien du véhicule ou d’éventuelles réparations dans un garage de la marque de la voiture. Ce chiffre monte à 63 % chez ceux ayant opté pour une voiture de marque Toyota.

L’autre épée de Damoclès : la peur d’abîmer le véhicule. Et la majorité (54 %) des répondants déclarent craindre davantage d’abîmer le véhicule loué dans le cadre d’un leasing qu’un modèle qu’ils auraient acheté. Ce chiffre grimpe même à 71 % parmi ceux qui ont été contraints au leasing pour des raisons économiques.

Enfin, la souscription, dans 38 % des cas, à une assurance complémentaire est souvent mal perçue. Les plus courantes couvrent l’entretien du véhicule (42 %) ou le remboursement de la différence entre la valeur du véhicule et le montant encore dû au loueur en cas de vol ou de véhicule inutilisable (31 %). Toutefois, les répondants payant une assurance supplémentaire pour l’entretien en sont plutôt satisfaits (8,1/10). Pour les autres contrats, la satisfaction est plus faible, notamment chez ceux ayant dû faire jouer ces assurances (7,4/10).

L’accès coûteux au leasing

Pour souscrire un leasing, il faut généralement commencer par mettre la main à la poche pour le versement initial comme l’ont fait 69 % des répondants. Un geste loin d’être anodin car il conditionne en partie le montant des mensualités. Ce montant est d’en moyenne 4 500 € mais il est très variable et pour 18 % des répondants, il dépassait les 6 000 €. Une somme conséquente quand on sait que le véhicule ne sera gardé que 3 ou 4 ans.

Viennent ensuite les mensualités de leasing dont, comme pour le versement initial, le montant est très variable. La majorité des répondants se situent quand même entre 200 € et 400 €, et le loyer moyen est de 350 €. Si les loyers inférieurs (12 % paient moins de 200 €) concernent souvent une citadine, parmi les personnes payant plus de 500 €, il y a une surreprésentation des modèles haut de gamme allemands (Audi, BMW…) ainsi que des hybrides rechargeables et des SUV.

Au final, en additionnant le versement initial et le loyer, le coût total de la location atteint 18 000 € en moyenne. Ce prix est même de 20 000 € pour les SUV, la catégorie la plus populaire parmi nos répondants alors qu’il n’est que de la moitié (10 000 €) pour une citadine.

Le leasing : pas avantageux financièrement

Le prix moyen d’une voiture neuve est aujourd'hui d’environ 35 000 €. Donc, le coût moyen du leasing établi à 18 000 € correspond à environ la moitié du prix du neuf. Et cela pour un véhicule loué pendant 3 ou 4 ans. C’est un peu plus que la perte de valeur du véhicule selon l’argus, qui est plutôt de 40 % sur cette période. Le leasing, pour une personne n’acquérant pas le véhicule à la fin de son contrat, revient donc un peu plus cher que pour une personne l’ayant acheté neuf et revendu au bout de 3,5 ans. En revanche, si l’achat du véhicule est effectué grâce à un crédit classique, le coût des intérêts donne un coût global similaire au leasing à 17 500 €. Le plus avantageux financièrement reste l’achat comptant car le coût global serait de 14 000 € (35 000 € d’achat - la valeur de revente à 21 000 €).

Le véhicule est généralement rendu

Parmi les personnes en fin de contrat de location, la majorité (56 %) a choisi de ne pas racheter le véhicule. Principale raison évoquée ? Le souhait de rouler dans un nouveau véhicule pour, encore, 56 % d’entre elles. Les autres raisons sont le prix trop élevé (16 %) ou encore, pour 14 %, parce qu’elles trouvaient le véhicule peu fiable et que ce dernier ne les a pas convaincues.

La restitution coûte cher

Au-delà des frais attendus (apport, mensualités…), le leasing réserve parfois de mauvaises surprises avec des frais supplémentaires. Et, même si ce n’est pas majoritaire, le fait d’avoir à payer des frais au moment de rendre le véhicule s’avère assez courant et 25 % des répondants disent en avoir subi. Si le montant est très variable, la moyenne se situe environ à 1 200 €. Les deux principales raisons invoquées par les garages étaient soit un véhicule abîmé (notamment la carrosserie) soit à cause de la nécessité de changer les pneumatiques. Pour autant, 65 % des répondants estiment que ces frais étaient injustifiés.

Satisfaction globale correcte

Avec un score de 8/10, la satisfaction globale est plutôt bonne et 80 % des répondants affirment souhaiter recourir de nouveau au leasing. Dans le détail, avec un niveau de satisfaction à 8,9/10, l’entretien et le fonctionnement du véhicule ne prêtent pas à la critique. Mais là où le bât blesse, c’est au début de la location avec un manque d’informations et au moment de la restitution. Comme souvent dans ce genre d’enquête, le rapport qualité/prix est jugé le plus sévèrement, avec un écart quand même un peu plus important qu’à l’accoutumée (7,4/10). Enfin, lorsque la location est terminée et le véhicule rendu, la satisfaction chute à 7,4/10. Et, en y regardant de plus près, si le choix de recourir au leasing vient de l’acheteur ou s’il a été initié par le vendeur, la donne change. Dans le premier cas, la satisfaction progresse à 8,3/10 mais lorsque le vendeur a poussé à la consommation, le niveau descend à seulement 7,4/10.

Yves Martin

Yves Martin

Soutenez-nous, rejoignez-nous

La force d'une association tient à ses adhérents ! Aujourd'hui plus que jamais, nous comptons sur votre soutien. Nous soutenir

image nous soutenir

Newsletter

Recevez gratuitement notre newsletter hebdomadaire ! Actus, tests, enquêtes réalisés par des experts. En savoir plus

image newsletter