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Vélos électriques

Que valent les vélos électriques SUV ?

Vous connaissiez le SUV dans le monde automobile ? Voici le terme désormais parfaitement adapté à certains vélos électriques, que les fabricants présentent comme polyvalents, conçus pour la ville mais aussi pour les loisirs et les sorties nature le week-end. Leur prix, entre 3 300 € et 5 100 €, reflète cette multiplicité des usages. Nos homologues allemands de Stiftung Warentest ont testé plusieurs modèles de ces vélos électriques.

De larges pneus cramponnés, un cadre mixte ouvert ou semi-ouvert pour faciliter l’enjambement, une fourche suspendue, un guidon droit de largeur moyenne, une batterie intégrée au cadre et de grande capacité, un moteur central puissant, d’efficaces freins à disque hydrauliques, mais aussi un porte-bagage et des garde-boue : pas de doute, nous sommes en présence d’un vélo d’un nouveau genre, à mi-chemin entre le vélo électrique urbain et le VTTAE (VTT à assistance électrique). Ces vélos hybrides sont conçus pour la ville mais aussi pour les loisirs et les sorties nature le week-end. Cette polyvalence a un coût : ces vélos sont vendus à prix d’or, entre 3 300 € et 5 100 € (soit le double des vélos de notre test, vendus entre 1 300 € et 2 700 €). Exige-t-elle aussi des concessions dans l’une ou l’autre des situations ? Et si ces vélos, finalement, étaient trop lourds pour la ville, trop légers pour la montagne ? Nos homologues allemands de Stiftung Warentest ont testé 9 vélos SUV pour se faire une idée. Au programme, plusieurs centaines de kilomètres parcourus sur de l’asphalte et du gravier, avec et sans bagages, pour examiner le confort de la position, le pilotage (maniabilité, changements de vitesse, démarrage, bruit) et l’agilité du vélo. Et en laboratoire, les tests liés à la sécurité, la résistance à la pluie des moteurs, des afficheurs et des batteries, et la mesure de l’autonomie.

Une dominante sportive ou urbaine

Le résultat tient en une phrase : globalement, ils sont tous bons, mais la polyvalence promise n’est pas toujours au rendez-vous. La plupart des vélos affichent en effet une dominante sportive ou urbaine. L’une n’est pas meilleure que l’autre, mais il faut faire un choix. La distinction vient d’abord de la position du cycliste. Une posture inclinée et bras large, comme celle proposée sur les vélos Flyer et Specialized, offre une bonne stabilité quand le terrain devient accidenté. Une position plus droite, comme sur les Corratec et Stevens, apporte quant à elle un confort apprécié en ville. Les testeurs de Stiftung Warentest ont considéré sur ce point que les KTM, Cube et Kalkhoff apportent le meilleur compromis.

Autre bémol, nos confrères ont été chagrinés de trouver sur certains de ces vélos très chers des composants de qualité moyenne, comme un phare avant insuffisant (20 lux sur le Corratec), mais surtout une charge très lente des modèles Cube et Corratec, dont le chargeur de base ne délivre que 2 A. Il faut plus de 8 h pour une charge complète, c’est trop ! Pour les autres vélos du test, le temps de charge est de 3 ou 4 h. Certaines batteries ont d’ailleurs montré quelques failles, comme celle du Flyer, qui a pris l’eau (il a fallu attendre que tous les connecteurs sèchent parfaitement avant de pouvoir utiliser le vélo à nouveau) ou celle du Specialized, qui a exigé une visite en atelier suite à un fusible grillé lors des tests de résistance aux courts-circuits. Les testeurs ont aussi déploré des pédales très glissantes dès qu’il pleut sur l’un des modèles, le Simplon Kagu Bosch CX 275 TR (5 250 €), mais ce dernier n’est pas vendu en France.

Enfin, 2 des 9 vélos testés ont été pénalisés à cause de la présence de phtalates, des substances potentiellement cancérogènes, dans la selle (Corratec et Kalkhoff). Sur des vélos très haut de gamme, et alors que la concurrence s’en passe, cette négligence ne passe pas inaperçu.

Les 7 vélos SUV testés et disponibles en France

KTM Macina Aera 671 LFC (4 399 €)

Polyvalent. Ce modèle convainc autant sur la route que sur les sentiers. La transmission haut de gamme offre un changement de vitesses fluide et sans à-coups grâce aux dents de cassette redessinées (transmission Shimano Deore dotée de la technologie Linkglide), et ce même sur les terrains accidentés en montagne. KTM a par ailleurs équipé le Macina Aera d’un moteur Bosch Performance CX, qui offre un couple de 85 Nm, taillé pour avaler les côtes, mais dont personne ne se plaindra en ville. Le chargeur de 4 A fourni permet de recharger rapidement la batterie de 625 Wh. À noter, la présence de pneus Schwalbe Johnny Watts, un modèle VTT polyvalent bien cramponné et doté d’un indice anticrevaison de 6/7 (selon le fabricant). Seul petit bémol du vélo, la faible charge autorisée sur le porte-bagage, de 10 kg seulement (pour un poids total autorisé de 148 kg).

Specialized Turbo Tero 4.0 Step-Through EQ (5 100 €)

Plutôt pour la rando. Specialized se distingue par le nombre de composants qu’il fabrique lui-même : potence, guidon, poignées, pédales, béquille, porte-bagage, et même le moteur (un Turbo Full Power 2.0 de 70 Nm). Les pneus aussi sont maison, des pneus de VTT offrant une bonne accroche sur sol sec et mouillé. Avec la tige de selle suspendue, ils confèrent une dimension sportive à ce vélo. La batterie de grande capacité (710 Wh) se charge en quelques heures grâce au chargeur 4 A.

Stevens E-Universe 6.5 FEQ (3 999 €)

Un vélo de tous les jours. Ce vélo sous la barre des 4 000 € offre logiquement une batterie plus modeste (500 Wh), qui se recharge aussi plus vite (moins de 3 h) avec son chargeur de 4 A. Le trio guidon (70 cm de large), selle (Royal E-Zone) et pneus larges (Schwalbe Marathon Plus MTB anticrevaison) est pensé pour le confort. La tige de selle suspendue est un plus quand on roule longtemps. Côté motorisation, Stevens a opté pour un Bosch Performance Line, parfaitement adapté à un usage quotidien en ville. Et c’est auprès de Shimano qu’il s’est procuré les éléments de la transmission (dérailleur Deore Shadow Plus, cassette 10 vitesses) et des freins.

Flyer Goroc2 2.10 (5 100 €)

Un moteur qui décoiffe ! Ce vélo arbore un design sportif assumé, confirmé par un comportement tout aussi sportif. D’abord, son moteur Panasonic GX Ultime offre un couple maximum de 95 Nm hyper-puissant. On l’appréciera sûrement lors des sorties en montagne, un peu moins en ville où il semble surdimensionné. Flyer est aussi généreux du côté de la batterie, un modèle maison de 750 Wh livré avec un chargeur rapide de 6 A qui permet une charge totale en moins de 3 h. La largeur du guidon (74 cm) et son angle de braquage serré confirment l’aisance du vélo en terrain nature plus que pour se faufiler entre les voitures en ville. On apprécie la présence de pneus Schwalbe Johnny Watts, un modèle VTT polyvalent bien cramponné et doté d’un indice anticrevaison de 6/7 (selon le fabricant).

Cube Nuride Hybrid EXC 625 Allroad (3 569 €)

Polyvalent et bon marché. Ce modèle affiche un prix dans la fourchette basse de la sélection. Ses pneus Schwalbe G-One Allround sont pensés pour un usage polyvalent sur asphalte, chemins de terre ou même hors des sentiers battus. Cette polyvalence est appuyée par la tige de selle suspendue appréciée en ville (notamment sur les pavés) comme en forêt. Cube n’a d’ailleurs pas lésiné sur le moteur (Bosch Performance CX 85 Nm) ni sur la batterie (Bosch Intube 625 Wh), mais le chargeur de 2 A est clairement sous-dimensionné : il faut plus de 8 h pour une charge complète ! Autre sacrifice, l’absence de porte-bagage qui contrariera les cyclistes urbains.

Corratec MTC 12S (3 600 €)

Un VTT… déséquilibré. Corratec classe ce vélo parmi les « MTC », les Moutain Cross Bike, autrement dit les vélos pensés pour tous les terrains. En attestent ses pneus de VTT Schwalbe Smart Sam destinés au « off road » (« hors sentiers ») et son moteur puissant moteur Bosch Perfomance CX taillé pour la montagne. La batterie n’est pas convaincante, ni par sa petite capacité de 500 Wh, ni par son interminable temps de charge (plus de 8 h). Notez que ce vélo est difficile à trouver en France.

Kalkhoff Entice 5.B Advance+ (4 550 €)

Équipé pour du lourd. Ce vélo signé Kalkhoff offre une tenue de route équilibrée. Le fabricant vante un poids total autorisé supérieur à la moyenne, 170 kg. L’équipement du vélo est au rendez-vous, avec un puissant moteur Bosch Performance CX accompagné d’une batterie de 625 Wh et d’un chargeur 4 A, une transmission Shimano Deore, des freins à disque hydrauliques également signés Shimano et des feux puissants (110 lux à l’avant).

Bien qu’il soit plutôt axé sur des vélos électriques urbains, notre test de vélos électriques propose quelques vélos, comme le Nakamura E-Summit SUV et le Moma E-Bike Pro Hydraulic, qui pourraient être assimilés à des vélos électriques SUV.

Camille Gruhier

Camille Gruhier

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