Détecteurs de monoxyde de carbone

Des drames évitables

Publié le : 28/05/2010 

Le monoxyde de carbone reste un risque majeur d'intoxications à domicile, et pas seulement dans les logements vétustes. Contrairement aux idées reçues, c'est avant l'hiver qu'il faut penser à l'entretien des appareils de chauffage et au ramonage.

 

Alimentation

Pile ou secteur ?

Les détecteurs fonctionnent sur piles ou se branchent sur une prise de courant. Difficile de prendre parti, chaque option a son inconvénient. Le détecteur branché sur secteur ne donne pas l'alarme en cas de panne de courant, le détecteur à piles n'est plus efficace quand elles sont usagées. Bon à savoir. Les piles doivent être changées dès que le signal de défaut de batterie se déclenche.

Sensibilité au monoxyde de carbone

Deux sont fiables

Le rôle d'un détecteur, c'est d'alarmer dès que les concentrations de l'air en monoxyde de carbone augmentent au-delà des niveaux acceptables. Or, seulement deux appareils y parviennent dans toutes les configurations du test. C'est dramatiquement peu. Les trois exemplaires de l'Aviguard sont demeurés insensibles aux concentrations de 55 et 110 ppm, un des trois n'a même pas réagi aux 330 ppm, un seuil qui provoque des convulsions et plonge dans l'inconscience au bout de deux heures. Ce détecteur est évidemment éliminé. Après avoir reçu nos résultats d'essais, le fabricant nous a indiqué qu'il retirait ce modèle de la vente. Ce qui ne le dédouane en rien de sa responsabilité vis-à-vis des clients déjà équipés. Le Gas Detector réagit heureusement aux 330 ppm mais les trois exemplaires sont restés impassibles aux concentrations de 55 ppm, même au bout d'une heure et demie. L'un n'a pas non plus réagi à 110 ppm, un seuil qui provoque des maux de tête et peut avoir des effets sur le foetus. Le Gas Detector est donc éliminé. Quant aux trois appareils notés "1 étoile" sur ces essais, ils réagissent trop lentement aux 330 ppm si la batterie est presque déchargée ou après avoir été exposés un mois à de faibles concentrations de monoxyde de carbone. Des défauts qui les rendent peu recommandables.

Déclenchement intempestif

Ils n'en font pas trop

Un détecteur qui se déclenche sans raison ne sert à rien, on l'enlève ou on retire les piles après une ou deux fausses alertes. Mais les détecteurs testés sont corrects sur ce critère, à l'exception des détecteurs insensibles à une concentration de 55 ppm, qui n'ont pas pu effectuer cet essai.

Niveau sonore

Discrétion fatale

Aussi efficace soit-il sur la détection du monoxyde de carbone, un détecteur est inutile s'il est inaudible quand il donne l'alerte. C'est le point faible du SF Detection, qui avait pourtant passé avec succès les essais de sensibilité. Si le niveau sonore de son alarme est correct quand les piles sont neuves, elle perd trop de décibels quand leur tension baisse.

Signal d'alimentation faible

Le chant du cygne

Impossible de prévoir le moment où les piles sont usagées, le détecteur doit avertir quand elles sont faibles. Si les modèles Kidde et Chacon émettent un signal régulier qui attire l'attention de l'utilisateur, les autres envoient des signaux trop brefs.

Notice et facilité d'emploi

À améliorer

Pas de notice en français pour le Gas Detector, et maîtriser l'anglais apporte peu tant les informations sont succinctes. On n'apprend guère plus en français avec l'Aviguard. Côté facilité d'installation, il manque les vis sur le Gas Detector. L'Aviguard et le SF Detection sont par ailleurs pénalisés pour des insuffisances sur les voyants.

Élisabeth Chesnais

Contacter l’auteur(e)

Nadège Mazery

Rédactrice technique