CONSEILS
Huîtres

Ce qu’il y a sous la coquille

Pour choisir des huîtres à votre goût, outre la variété et la fraîcheur, d’autres ­informations sont à votre disposition.

Leur aspect nous renseigne

À défaut de voir à travers les coquilles, l’observation de la bourriche et la lecture de l’étiquette apportent quelques renseignements.

D’abord, la forme, plate ou creuse. Les huîtres creuses, plus charnues, détiennent le quasi-monopole de la consommation. Les plates (ou belons), plus petites et délicates, sont plus rares (1 % des volumes) et plus chères.

Ensuite, la taille. Le calibre indique le poids de l’huître par un numéro, de 0 à 5 pour les creuses, et de 000 à 5 pour les plates. Plus le chiffre est faible, plus l’huître est grosse, la n° 3 étant la plus consommée. Pour les creuses, les dénominations « spé­ciales » et « fines » indiquent le taux de chair. Les spéciales, beaucoup plus charnues, ont une couleur blanche du fait de réserves en sucres procurant un goût particulier… plus sucré. Plus onéreuses, elles sont plutôt prisées par un public de connaisseurs. Les fines sont claires, avec une coloration gris perlé, voire translucides, et ont une note marine et iodée. Elles se consomment crues. Le goût d’une huître dépendra de la variété, mais aussi du milieu dans lequel elle passe ses dernières semaines : salinité de l’eau, nature des planctons… Ainsi, celles affinées en pleine mer ont un goût iodé plus prononcé que celles affinées en bassins, appelés « claires ».

Enfin, la fraîcheur. Une huître doit être lourde, signe qu’elle est restée fermée et qu’elle contient de l’eau, donc qu’elle est vivante. La coquille est de préférence brillante. Quelques indices doivent vous alerter : si la coquille est entrouverte, et qu’elle ne se referme pas si vous la tapotez, jetez-la. Si le panier est détrempé, sale, n’achetez pas. Après l’achat, les huîtres peuvent se conserver à une température comprise entre 5 et 10 °C pendant une bonne dizaine de jours à compter de la date de conditionnement, voire quelques jours de plus au frigo, mais il faut éviter les variations de température.

Au cours de leur existence, les huîtres peuvent parcourir des centaines de kilomètres. Les larves (naissain) peuvent être récoltées en mer ou provenir d’écloseries. Lors de la phase d’élevage, elles peuvent voyager d’une région à l’autre, voire séjourner en Irlande où les eaux plus froides et moins polluées améliorent leur robustesse. Puis vient la phase d’affinage, en claires ou en pleine mer.

Des signes d’origine et de qualité un peu légers

Une seule IGP existe, la Marennes-Oléron, dont le cahier des charges se contente d’exiger un affinage final en claires pendant 28 jours (ou 14 jours, d’avril à octobre).

Les produits Label rouge « Fines de claires vertes » et « Pousses en claires » sont plus exigeants. On trouve également des mentions d’origine, telles que « Huîtres de Normandie », « Huîtres de Bretagne », « Arcachon Cap Ferret », etc., qui sont des marques collectives déposées par les interprofessions.

La certification bio existe, son point crucial est la qualité bactériologique des eaux. Son cahier des charges interdit la triploïdie (1) mais pas le naissain produit en écloserie (cette dernière devant être certifiée bio).

Plusieurs indications sont obligatoires : la date de conditionnement (ne pas acheter au-delà de 7-8 jours après), le numéro sanitaire de l’établissement qui a conditionné les huîtres, la quantité dans la bourriche, le calibre, ainsi que la mention « fine » ou « spéciale ». On peut y lire des mentions supplémentaires comme « fine de claire », « belon »…

Les étiquettes ne disent pas tout !

En revanche, difficile de savoir si les huîtres sont diploïdes ou triploïdes (1), excepté celles commercialisées en été, qui le sont forcément, et les spéciales qui le sont en grande majorité. Si aucune étiquette ne le précise, il n’est pas indiqué d’où viennent les naissains – ce sera néanmoins le cas d’ici à quatre ans, puisque la loi Alimentation du 2 octobre 2018 dispose qu’« à partir de janvier 2023, pour les huîtres mises sur le marché sur le territoire français, doit être indiquée la mention de la provenance du naissain selon qu’il provient d’écloseries ou d’huîtres nées en mer ».

(1) Les huîtres triploïdes ont été développées au début des années 2000. Stériles, donc sans phase laiteuse en été (causée par la semence), elles permettent de s’affranchir de la fameuse règle des mois en « R » et d’être dégustées toute l’année. Autre avantage, elles grossissent plus vite et présentent un taux de chair plus important que les diploïdes.

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