ENQUÊTE
GPS embarqués pour voiture

Pas mieux que les GPS nomades

Les systèmes de navigation GPS intégrés proposés par les constructeurs automobiles sont souvent plus chers que les GPS nomades. Et, malgré certains avantages, ils sont également souvent moins performants. Explications.

Certes, personne n’achète sa voiture pour son système de navigation GPS. Mais si on choisit de prendre cette option, on est en droit d’escompter un guidage de qualité. D’autant qu’il faut débourser parfois plusieurs milliers d’euros pour ce type de navigation dite intégrée.

Les constructeurs en retard

Le prix élevé des systèmes de navigation proposés par les constructeurs s’explique par l’intégration totale du GPS dans la console centrale. Le GPS reçoit alors un écran souvent plus large que celui des boîtiers GPS autonomes. Nous avons en effet relevé une taille d’écran moyenne de 7 pouces, et jusqu’à 10,2 pouces sur la BMW Série 5. Les GPS nomades, eux, offrent des écrans de 5 ou, pire, de 3,5 pouces. Autre avantage, comme ces systèmes intégrés sont connectés à l’électronique de la voiture, ils utilisent l’information de la vitesse du véhicule et deviennent plus précis. Ainsi, en passant dans un tunnel, là où la réception des satellites est impossible et où les GPS nomades flanchent, ils restent efficaces et peuvent indiquer avec précision un changement de direction. D’ailleurs, du propre aveu de certains fabricants de GPS nomades, les systèmes intégrés captent mieux les satellites grâce à leur antenne extérieure et ne sont pas gênés par les pare-brise athermiques. Si on termine par le fait que l’on n’a plus besoin d’emporter son appareil dans la poche pour éviter de se le faire voler, c’est à peu près les seuls avantages des systèmes proposés par les constructeurs. Du moins c’est un peu ce qu’a démontré notre test.

En effet, à l’exception du système RLink proposé par Renault, les systèmes intégrés ne sont pas au niveau des meilleurs boîtiers GPS. Si certains constructeurs font appel à des fabricants comme TomTom, on a souvent l’impression que c’est un système au rabais qui est retenu, avec un processeur moins puissant ou des solutions de navigation incomplètes : utilisation de mauvaises couleurs pour la cartographie, perspectives mal adaptées, mauvais timing dans les annonces vocales, aide au changement de voie très basique ou encore utilisation restreinte, voire inexistante, du zoom automatique. Autant d’écueils que les GPS nomades, qui ont fait d’énormes progrès ces dix dernières années, évitent généralement. Un constat qui s’explique par le fait que, lorsqu’un constructeur automobile demande à un fabricant de GPS de travailler pour lui, ce dernier lui présente toutes les possibilités, que le constructeur décide ensuite de prendre ou non. Il construit ainsi son système sur mesure, ce qui explique aussi les différences entre les différents constructeurs.

Un écran XXL sur le GPS embarqué de la BMW Série 5.

Des fonctions inexistantes

Toutes les voitures testées proposent un kit mains libres via une connexion sans fil Bluetooth. Les systèmes de navigation disposent également tous du TMC de base (information trafic), mais seuls les modèles Renault et BMW offrent l’information en temps réel via une carte SIM intégrée. Renault propose un essai gratuit de 1 an, puis il faudra compter, selon les services choisis, de 69 à 149 €/an  ou de 179 à 349 € pour 3 ans. Et cela alors que TomTom propose son service Live Europe incluant l’information Traffic, les alertes de radars (pour les pays autorisant cette donnée), la météo… pour seulement 49,95 €/an. De son côté, BMW offre l’abonnement à ce service.

Seuls les modèles de BMW, Fiat, Opel et Renault offrent la reconnaissance vocale. D’autres systèmes, comme ceux montés chez Citroën (C3), Fiat (500 L) et Nissan (Qashqai), ne proposent pas le TTS (Text-To-Speech), une fonctionnalité permettant à la synthèse vocale d’énoncer les noms complets et exacts des sorties d’autoroute, de ville ou même de rue. Sans le TTS, le vocabulaire utilisé pour les sorties et entrées d’autoroute n’est généralement pas pertinent.

Sur la Nissan Qashqai, le conducteur est assisté d'un deuxième écran.

Des mises à jour parfois chères et compliquées

Reste enfin le souci de la mise à jour. Selon TomTom, 15 % de la configuration des routes changent chaque année (nouvelles routes, intégration d’un rond-point, modification du sens de circulation…). Cela impose donc de mettre à jour régulièrement son GPS pour profiter des dernières actualisations. Là encore, les appareils nomades prennent l’ascendant sur les systèmes intégrés, même si ces derniers commencent à devenir aussi simples à mettre à jour. C’est le cas par exemple pour Renault qui propose, pour 70 à 120 €, une mise à jour à télécharger sur une carte SD à insérer ensuite dans l’espace dédié sur la planche de bord. Mais, pour d’autres, ce n’est pas toujours aussi simple. Par exemple, pour le dispositif RNS 850 monté sur certaines Audi ou sur le Volkswagen Touareg, le client ne peut rien faire lui-même car la procédure nécessite un passage en atelier avec activation d’une licence via l’outil de diagnostic. Idem pour Nissan, dont « la mise à jour se fait dans un atelier du réseau agréé Nissan » via un CD ou une carte SD selon les cas et pour un prix variant de 190 à 350 €. Pour les véhicules Opel équipés d’une navigation intégrée, les clients peuvent commander la mise à jour auprès d’un garage de la marque ou en ligne depuis son site ou celui de Navteq, le fabricant de la cartographie. Il en coûtera alors environ 200 €. Des constructeurs font toutefois des efforts, comme Volkswagen sur certains de ses modèles (nouvelle Polo, Golf, Golf Sportsvan, Golf SW, nouvelle Passat et nouvelle Passat SW) en offrant la mise à jour gratuite du logiciel de navigation des systèmes « Discover Media » et « Discover Pro » pendant 5 ans à compter de la fin de la production du système de navigation concerné. Une opération que le propriétaire peut faire lui-même, 2 fois par an, depuis le site Internet du constructeur. Il s’agit d’une offre très intéressante mais que l’on relativise au regard du prix de ces équipements, respectivement de 1 100 et 2 265 € pour une Golf.

Déjà vers la fin des systèmes embarqués ?

La dernière Renault Twingo, les Citroën C1, Peugeot 108 ou Toyota Aygo ou encore la nouvelle Volkswagen Polo ont toutes le point commun de ne plus proposer de système de navigation en option. Par contre, elles innovent avec le système Mirror Link pour les smartphones sous Android  (CarPlay, l’homologue d’Apple, arrive courant 2015) qui permet de connecter son smartphone à l’unité multimédia embarquée. Cela concerne la musique et les contacts, mais aussi toutes les applications du smartphone, y compris la navigation GPS. Le téléphone reste alors le cœur du système mais est entièrement géré via les commandes de la voiture (vocales ou tactiles). Une solution qui reviendra environ à 500 € (options Mirror Link et système audio). La seule condition pour que cela fonctionne, outre la compatibilité, est d’avoir du réseau !

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