Substances toxiques et indésirables dans les cosmétiquesUn guide pratique Que Choisir pour faire le tri dans la salle de bain
Alors qu’encore près d’un produit cosmétique sur trois contient des perturbateurs endocriniens, des substances toxiques, irritantes ou fortement allergisantes1, l’UFC-Que Choisir exhorte les autorités européennes à interdire sans délai les substances les plus à risque, notamment le dioxyde de titane présent dans plus 7000 références. Dans cette attente, l’UFC-Que Choisir publie un guide pratique spécial cosmétique qui analyse plus de 170 produits cosmétiques du quotidien et donne les clés pour garantir à chaque profil de consommateur et pour chaque usage une utilisation en toute sécurité.
Afin de redonner la capacité à choisir les produits les plus sûrs à tous les consommateurs, y compris à ceux qui n’auraient pas l’application QuelCosmetic, l’UFC-Que Choisir a sélectionné parmi les 170 000 références de son application, 171 produits cosmétiques du quotidien (dentifrices, shampooing, déodorants, crèmes hydratantes, après-rasages …), passés au peigne fin. Les résultats de cette analyse sont présentés de manière facilement utilisable selon le profil du consommateur (bébé, femme enceinte, enfant ou adulte) et le type d’utilisation.
• 143 substances indésirables toujours autorisées
Malgré les alertes exprimées par les scientifiques, pas moins de 143 substances préoccupantes restent encore autorisées du fait de la lenteur des procédures européennes et du lobbying des industriels. On peut ainsi trouver des perturbateurs endocriniens tels que le propylparaben dans le lait hydratant Mixa intensif peaux sèches antidessèchement et le shampooing + soins Neutrogena T/Gel 2-en-1 pour cheveux secs et fragilisés, des substances toxiques comme le butylphenylmethylpropional dans la crème de soin hydratante jour Nivea soft et l’anti-rides Revitalift soin hydratant extra fermeté de L’Oréal ou encore des substances fortement allergisantes telle que la MIT dans le shampooing antipelliculaire 2-en-1 antidémangeaisons à l’eucalyptus de Head and shoulders.
• Du dioxyde de titane dans près de 7000 produits cosmétiques
Sur la base de nouvelles études alarmantes, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a confirmé en avril dernier la pertinence de l’interdiction du dioxyde de titane dans les produits alimentaires, votée par les parlementaires français. Mais alors que les autorités européennes examinent actuellement la conformité de cette mesure au droit européen, il n’est pas exclu que celles-ci obligent la France à ré-autoriser ce colorant nocif. L’information des consommateurs est donc d’autant plus importante que, loin de se limiter aux seuls produits alimentaires, le dioxyde de titane est présent dans près de 7000 produits1 cosmétiques susceptibles d’être ingérés, tels que des dentifrices, des baumes et rouges à lèvres, des bains de bouche, y compris dans leurs versions destinées aux enfants !
• Le guide Que Choisir : les clés pour des produits sains adaptés à chaque usage
L’analyse réalisée par nos experts montre que les fabricants savent parfaitement se passer de ces composés nocifs. S’agissant par exemple des shampooings pour enfant, on peut acheter les yeux fermés le Shampooing Labell 2-en-1 abricot de chez Intermarché qui outre sa parfaite innocuité a l’avantage d’être bon marché. Au rayon homme, on donnera un satisfecit à la mousse Pro-tech system haute précision de Mennen et en revanche un carton rouge au gel à raser Fusion 5 peau ultra sensible de Gilette du fait de la présence de propylparaben. Pour hydrater la peau, si à la crème Hydreane légère de la Roche Posay est indemne de toute substance à risque, on évitera la crème légère pour peaux grasses Eau précieuse matifiante purifiante qui cumule pas moins de 3 perturbateurs endocriniens avérés ou suspectés. Enfin pour bronzer sur la plage, on écartera le spray solaire hydratant 50 spf Lovea au monoï de Tahiti contenant deux perturbateurs endocriniens potentiels et on pourra prendre par exemple l’Ambre solaire sensitive expert de Garnier. Le guide pratique que publie l’UFC-Que Choisir, au-delà des analyses de produits, donne en outre une série de conseils concrets pour une utilisation sûre des cosmétiques.
1 Décompte réalisé en avril 2019 à partir des 170 000 produits cosmétiques analysés dans la base de données de l’application UFC-Que Choisir « QuelCosmetic », financée grâce au fonds de dotation de l’UFC-Que Choisir.
2 Que Choisir pratique Le guide des cosmétiques – 171 références décryptées, numéro 120 juin 2019.