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Punaises de lit (infographie)

Vos solutions pour en venir à bout

Les moyens de lutter contre les punaises de lit, qu’ils soient mécaniques, chimiques ou naturels, sont nombreux. Les particuliers peuvent aussi faire appel à des professionnels pour se débarrasser d’une infestation. Mais quelle que soit la solution envisagée, l’expérience des lecteurs de Que Choisir montre que la lutte est longue, onéreuse, et pas toujours couronnée de succès.

En 2020, la punaise de lit n’a laissé aucun répit aux Français. Contrairement à ce que l’on aurait pu imaginer, du fait de la réduction des déplacements, le nombre d’infestations a continué de progresser malgré la crise sanitaire : les interventions de professionnels ont bondi de 76 % entre 2019 et 2020. Et parmi ces victimes figurent de nombreux lecteurs de Que Choisir. Ils ont été 679 à répondre à notre questionnaire dédié envoyé fin octobre. Pour 75 % des répondants, l’infestation était terminée (et il a fallu plus d’un mois pour en venir à bout pour plus de la moitié de ces « chanceux ») et pour un quart, elle était encore en cours. Chez 80 % d’entre eux, la lutte durait depuis plus d’un mois… dont 48 % depuis plus de trois mois. Pour éviter que la galère s’éternise, il est donc primordial de bien choisir ses armes.

L’appel à une société spécialisée

Après avoir détecté l’infestation – 59 % des répondants indiquent avoir été alertés par la présence de lésions et piqûres caractéristiques sur leur peau ; 46 % ont directement observé les punaises – 17 % des répondants ont fait appel à une société spécialisée pour confirmer le diagnostic. Ils l’ont fait dans 95 % des cas, soit par une simple inspection visuelle (67 %), soit avec un chien détecteur (35 %) ou en observant les piqûres (23 %).

Le diagnostic posé, 48 % des personnes concernées ont eu recours à des professionnels pour se débarrasser des punaises. Dans 43 % des cas, le professionnel a utilisé un ou plusieurs moyens mécaniques de lutte :

  • aspiration (53 %) ;
  • nettoyage (47 %) ;
  • traitement par la chaleur (43 %) ;
  • traitement par le froid (13 %) ;
  • grattage (3 %).

L’utilisation de moyens chimiques de lutte est quasiment systématique : les insecticides ont été utilisés par 82 % des professionnels et les fumigènes par 50 %. L’utilisation de ces deux options s’est faite, dans les trois quarts des logements, à deux ou trois reprises. C’est normal : deux passages à 15 jours d’écart sont un strict minimum afin que les punaises ayant survécu au premier passage n’aient pas le temps de se reproduire.

Seulement 42 % se disent « très satisfaits ». Ils sont 29 % à être « assez satisfaits », 18 % « peu satisfaits » et 10 % « pas du tout satisfaits ». Ce score, plutôt faible, peut s’expliquer notamment par l’absence de visite de contrôle post-traitement dans 74 % des dossiers et par le fait que seuls 65 % des professionnels ont prodigué des conseils pour éviter la propagation de l’infestation à d’autres lieux. Pour éviter les déconvenues et améliorer la satisfaction client, la profession travaille à la mise en place d’un label dans les prochains mois (lire encadré).

Traiter par soi-même : les moyens mécaniques plus efficaces

Lutter contre les punaises de lit ne nécessite pas forcément de faire appel à un professionnel, notamment en début d’infestation lorsque les punaises sont peu nombreuses. Mais si les moyens de lutte à destination des particuliers sont nombreux, tous ne se valent pas, loin de là.

La quasi-totalité des particuliers (98 %) a utilisé un ou plusieurs moyens mécaniques pour lutter contre les punaises. Et bonne nouvelle, la satisfaction est généralement au rendez-vous :

  • le lavage à 60 °C des draps, housses et vêtements ;
  • le nettoyage à la vapeur du logement ;
  • la mise en déchetterie des meubles et objets contaminés ;
  • la mise au congélateur ou au sèche-linge des objets non lavables ont satisfait plus de 85 % des répondants.

Par contre, seulement 65 % sont satisfaits de l’efficacité de l’aspiration avec embout fin sur les lits et les objets contaminés. Le taux tombe à 31 % pour les pièges.

Sans surprise, les moyens chimiques accessibles aux particuliers dans le commerce n’ont pas été jugés efficaces – ils ont pourtant été tentés par 80 % des répondants !

  • Les fumigateurs, fumigènes ou aérosols automatiques n’ont fait que 62 % de satisfaits ;
  • les sprays et aérosols, 59 % ;
  • les poudres 52 % ;
  • et les plaques répulsives 41 %.

Cette déception rejoint les conclusions de nos tests comparatifs de produits antipunaises de lit (sprays et aérosols, fumigateurs et poudres) vendus en grande distribution, qui montrent que ces derniers sont souvent tout bonnement inefficaces, alors qu’ils sont parfois onéreux.

Un tiers des répondants nous ont fait part de leur expérience avec des moyens plus naturels de lutte. La terre de Diatomée a donné 65 % de satisfaction, contre seulement 52 % pour le vinaigre blanc et 51 % pour le bicarbonate de soude. Une trentaine de personnes nous ont indiqué avoir testé des huiles essentielles (lavande, citron, eucalyptus) et de l’huile de lin ou de coco, mais sans grand succès (46 % de satisfaction).

La labellisation des entreprises spécialisées a pris du retard

Près de la moitié des répondants à notre enquête ont fait appel à une société spécialisée pour lutter contre l’infestation. Parmi eux, seuls 71 % se disent satisfaits de la prestation, un score plutôt faible. Les griefs concernent notamment le fait que seuls 26 % des professionnels ont effectué une ou plusieurs visites post-traitement. Pour limiter les abus, la profession travaille à la mise en place d’un label distinguant les sociétés les plus qualitatives. Initialement prévu pour la fin d’année 2020, il devrait finalement apparaître dans les prochains mois – un retard dû notamment à la pandémie. « Des formations ont été mises en place, mais nous sommes toujours en train d’élaborer le processus de certification ou labellisation, en partenariat avec le gouvernement », explique Stéphane Bras, porte-parole de la Chambre syndicale des industries de désinfection, désinsectisation et dératisation (CS3D). Il devrait prendre la forme d’un renforcement du standard européen CEPA-EN-16 636 grâce à des modules spécifiquement dédiés aux punaises de lit. « Cette certification européenne est déjà un axe cardinal de notre métier car elle permet de s’assurer de la qualité de l’entreprise concernée. L’idée, en complétant ce standard, est de resserrer les mailles du filet, pour que les particuliers soient sûrs de faire appel à des entreprises compétentes et professionnelles sur le sujet des punaises de lit », résume Stéphane Bras.

Isabelle Bourcier

Isabelle Bourcier

Observatoire de la consommation

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