ACTUALITÉ
Punaises de lit

Toujours plus nombreuses

Plus d’un demi-million de sites ont été infectés en 2019 par les punaises de lit, soit plus que les années précédentes. Ce fléau n’est pas sans conséquences : il a entraîné plus de 70 000 consultations en médecine générale en un an.

Quasiment éradiquées dans la seconde moitié du XXe siècle, les punaises de lit ont fait leur grand retour à partir des années 2000 et leur présence est exponentielle. En 2016, 180 000 sites ont été traités par les professionnels de la désinfestation ; en 2019, la barre du demi-million était dépassée, a annoncé à Que Choisir la fédération des professionnels du secteur.

Toutes les régions touchées

La présence de punaises est loin d’être un désagrément anodin. Une étude menée entre avril 2019 et mars 2020 par le réseau de veille sanitaire Sentinelles de l’Inserm montre que les punaises de lit ont été, sur cette période, à l’origine de 72 000 consultations auprès d’un médecin généraliste. Toutes les régions sont touchées, à des degrés divers : l’incidence est la plus élevée en Auvergne-Rhône-Alpes et PACA (respectivement 216 et 145 consultations pour 100 000 habitants) et la plus basse en Pays de la Loire et Bourgogne-Franche-Comté (19 et 33 consultations pour 100 000 habitants). Ces chiffres proviennent d’extrapolations faites à partir de données récoltées auprès de 214 médecins généralistes du réseau Sentinelles. Plus de la moitié d’entre eux ont déclaré avoir effectué au moins une consultation sur ce sujet.

Des effets délétères sur la santé physique et psychologique

C’est la première fois qu’une telle étude est menée sur l’impact des punaises de lit sur la santé des Français. Ses résultats montrent pourquoi ce parasite ne doit pas être pris à la légère : parmi les motifs les plus fréquents de consultation figuraient la présence de lésions cutanées (98 %), mais aussi la dégradation de l’état de santé psychologique. 39 % des patients ayant consulté souffraient d’insomnie et autant estimaient que l’infestation avait eu un retentissement sur leur vie professionnelle, familiale ou sociale.

Personne n’est à l’abri

L’étude montre que l’infestation a eu lieu le plus souvent (53 %) au domicile du patient et dans un quart des cas dans un hébergement collectif (hôtel, location, etc.). 16 % des infestations ont eu lieu dans un autre hébergement privé (famille, amis…) et dans 10 % des cas dans un autre endroit, tel que le travail ou les transports. Autant d’informations qui montrent que tout le monde peut être touché et que les punaises de lit ne sont pas le signe d’un manque d’hygiène.

Au vu de ces résultats, la Direction générale de la santé (DGS) et la Direction générale de la prévention des risques (DGPR) ont annoncé qu’elles allaient saisir l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) afin que celle-ci actualise les recommandations quant aux méthodes efficaces et durables de lutte contre les punaises de lit.

Nos tests comparatifs de produits antipunaises de lit (sprays et aérosols, fumigateurs et poudres) vendus en grande distribution montrent que ces derniers peuvent difficilement faire partie de ces recommandations. Trop de références sont tout bonnement inefficaces, alors qu’elles sont parfois onéreuses. 24 % des patients interrogés dans le cadre de l’étude de l’Inserm ont rapporté un impact modéré ou important sur leur budget. Les outils de lutte mécanique, tels que les aspirateurs ou les nettoyeurs vapeur, sont donc à privilégier lors d’un début d’infestation.

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