Internet - Pour la qualité des réseaux et des services des FAI

Ce qu'il faut savoir

Alors que les opérateurs mobiles peuvent être contraints par la régulation de déployer des réseaux mobiles dans des zones potentiellement peu rentables, les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) ont davantage les coudées franches lorsqu’il s’agit de proposer un accès à Internet aux consommateurs. Et quand cet accès est proposé, la technologie utilisée ainsi que les débits associés sont du seul ressort des FAI.Alors que les opérateurs mobiles peuvent être contraints par la régulation de déployer des réseaux mobiles dans des zones potentiellement peu rentables, les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) ont davantage les coudées franches lorsqu’il s’agit de proposer un accès à Internet aux consommateurs. Et quand cet accès est proposé, la technologie utilisée ainsi que les débits associés sont du seul ressort des FAI.

Or, compte tenu des caractéristiques des réseaux fixes, la rentabilité est la plus élevée là où la population est la plus dense. Les zones rurales sont ainsi souvent des oubliées des plans de déploiement des réseaux.

Cette réalité étant consubstantielle à l’Internet fixe, l’émergence du haut débit (ADSL) dès la fin des années 1990 aurait dû s’accompagner de politiques publiques visant à ne pas laisser aux seules lois du marché le soin de choisir les zones couvertes.

Or, l’incapacité des pouvoirs publics à se saisir rapidement de cette réalité a abouti à ce qu’une fracture numérique se creuse. Le drame, ici, est que celle-ci perdure plus de 20 ans après le lancement de l’ADSL alors que la nécessité de disposer d’un bon Internet est aujourd’hui plus forte que jamais (rechercher un emploi, recourir à la télémédecine, effectuer des actes administratif, utiliser la visiophonie…).

Les erreurs commises par les pouvoirs publics avec le haut débit, qui ont abouti – comme l’UFC-Que Choisir l’a récemment chiffré (1) – à ce que 6,8 millions de consommateurs n’aient pas accès chez eux à un Internet de qualité minimale (3 Mb/s), ne doivent pas être reproduites avec le très haut débit. Pourtant, c’est un déplorable mimétisme qui se déroule actuellement.

En effet, le très haut débit filaire (VDSL, câble, fibre optique) creuse la fracture numérique (2) en étant prioritairement commercialisé dans les zones où le haut débit est déjà de qualité, et en délaissant les territoires ruraux. Et les choses ne risquent pas de s’améliorer sensiblement à brève échéance. En effet, les objectifs de déploiement concernant l’accès à Internet (notamment du très haut débit pour tous en 2022 dont au moins 80 % de consommateurs éligibles à la fibre optique) sont, d’après nos études, hors d’atteinte.

Notes

Contribuez à ce combat en vérifiant votre connexion

L’UFC-Que Choisir vous invite à participer à son Observatoire de la qualité de l’Internet fixe (3) qui lui permet de disposer de nombreuses données sur la qualité de l’Internet, permettant d’éclairer le public sur la réalité du terrain. Vous pouvez ainsi utiliser notre outil de speedtest (4) en ligne pour évaluer la qualité de votre connexion Internet fixe !

 

Notes

Ce que nous demandons

• La création d’un droit opposable à un Internet de qualité. Ainsi, plutôt que de recevoir des pouvoirs publics des promesses sur la disponibilité future d’un Internet de qualité, les consommateurs seraient à même de réclamer devant les tribunaux cet accès de qualité et, à défaut de l’obtenir, de faire condamner l’État.
   
• La réorientation des investissements publics vers les zones qui en ont prioritairement besoin, sans négliger les technologies alternatives à la fibre optique. Une montée en débit sur les réseaux ADSL peut être une solution provisoire satisfaisante dans certains territoires, et plus rapide à déployer.
   
• La transparence sur les impacts tarifaires liés à la transition du haut vers le très haut débit.