ACTUALITÉ
Démarchage téléphonique

Une liste pour avoir presque la paix

Annoncée en mai dernier, la liste Pacitel vient d’être lancée officiellement. En s’y inscrivant, les particuliers indiquent aux entreprises qu’ils ne souhaitent plus être démarchés par téléphone. Si la liste Pacitel ne sera réellement effective qu’au 1er décembre, il est possible de s’y inscrire dès maintenant. Malheureusement, elle ne résout pas tout.

Un mini-formulaire à remplir et, à la clé, des années de tranquillité. Voilà ce que promettent le secrétaire d’État à la consommation Frédéric Lefebvre et les cinq fédérations professionnelles1 qui, hier, ont mis sur les rails la liste Pacitel. Ce projet a pour ambition de limiter au maximum les appels téléphoniques reçus au domicile ou sur les téléphones portables pour vendre des panneaux photovoltaïques, des portes et fenêtres ou des appartements en défiscalisation.

Concrètement, il suffit de s’inscrire sur le site www.pacitel.fr (la procédure est simple et gratuite), de fournir une adresse e-mail et d’entrer jusqu’à six numéros de téléphone fixe ou mobile (uniquement à usage personnel) pour ne plus être appelé par les entreprises adhérentes des fédérations partenaires.

Pas efficace à 100 %

Limiter le démarchage téléphonique, oui. L’empêcher totalement, non. D’une part parce que, si les cinq fédérations signataires assurent représenter à elles seules 80 % des entreprises ayant recours au démarchage téléphonique, rien n’empêchera les milliers d’autres sociétés ou le commercial du coin de récupérer votre numéro de téléphone dans l’annuaire ou sur des listings douteux pour tenter de vendre un placement financier ou une pompe à chaleur. Pour limiter ce phénomène, Pacitel se propose de recueillir tout signalement de démarchage abusif et de transmettre la plainte à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil).

Par ailleurs, la liste Pacitel ne s’impose pas aux entreprises dont vous êtes déjà clients ou à qui vous avez transmis volontairement vos coordonnées. Ainsi, rien n’empêchera votre fournisseur d’énergie de vous appeler pour vous proposer son nouveau contrat ou votre banque d’essayer de vous faire bénéficier de son dernier placement. Sans compter que des sociétés pourraient être tentées d’obtenir par d’autres moyens (jeux, concours, cadeaux…) une autorisation de démarchage de votre part.

Autre écueil : si l’inscription sur la liste Pacitel ne demande que quelques secondes, la demande ne sera réellement prise en compte qu’au bout de 1 à 3 mois, le temps que les entreprises concernées mettent à jour leurs bases de données. Pendant ce laps de temps, vous risquez encore d’être démarché. En outre, cette inscription est limitée dans le temps. Au bout de 3 ans, il faudra renouveler l’opération.

Frédéric Lefebvre voit dans la liste Pacitel une solution « efficace et équilibrée » pour limiter le démarchage téléphonique sans mettre en péril les entreprises françaises (et leurs emplois). L’avenir dira s’il a raison.

L’arsenal anti-démarchage

Pacitel vient en complément d’autres listes :

– la liste Robinson, qui permet de s’opposer à la prospection par courriers postaux adressés à votre nom (demande d’inscription à adresser à l’Union française du marketing direct, 60, rue La Boétie, 75008 PARIS) ;

– la Liste rouge, pour ne plus voir ses coordonnées apparaître dans l’annuaire téléphonique (inscription par le biais de son opérateur) ;

– la Liste anti-prospection (anciennement liste orange), pour que vos coordonnées ne soient plus utilisées à des fins commerciales (inscription par le biais de son opérateur) ;

– le 33700, pour signaler les SMS non sollicités.

Un démarchage plus responsable

Les cinq fédérations professionnelles souscrivant à la liste Pacitel encadrent par ailleurs leurs pratiques de démarchage auprès des personnes qui ne seraient pas inscrites sur la liste Pacitel. Elles s’engagent par exemple à ne pas passer d’appels avant 8 h et après 20 h 30 en semaine (avant 9 h et après 19 h le samedi), à donner dès le début de l’entretien son nom, celui de l’entreprise et la nature des produits ou services vendus, à faire preuve de politesse ou encore à interrompre la conversation sur simple demande. L’offre doit être présentée de manière claire et non trompeuse et l’opérateur doit répondre à toutes les questions qui lui seraient posées. C’est toujours mieux en le disant…

1. Association française de la relation client (AFRC), Fédération du e-commerce et de la vente à distance (FEVAD), Fédération française des télécoms (FFT), Fédération de la vente directe (FVD) et Syndicat national de la communication directe (SNCD).

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